N° 98 - Décembre 2009
UN ORGANISME DE SANTE… MALADE DE « GESTIONNITE »
par Mathieu DETCHESSAHAR et Anouk GREVIN
Institut d'Economie et de Management de Nantes
(Université de Nantes) LEMNA
Les nombreuses transformations du système de santé ne sont pas sans modifier profondément le travail. Face à la multiplication des contraintes, les acteurs sont de plus en plus confrontés à un important travail d’organisation. Quel est l’impact de ces transformations sur la santé des salariés et comment ceux-ci s’approprient-ils les nouveaux outils ? La réflexion prend comme clé de lecture la théorie de la régulation de J-D. Reynaud et interroge le rôle du management dans la prise en charge des tensions. L’étude de cas, réalisée dans un centre de soins de suite, illustre la manière dont le « tournant gestionnaire » actuel a conduit l’encadrement à déserter le terrain de l’activité quotidienne au profit de l’alimentation de « machines de gestion ». Le contraste entre les nombreux outils de management participatif et le sentiment qu’ont les salariés de n’être pas écoutés souligne la difficulté, pour un management atteint de « gestionnite », d’animer des « espaces de discussion » sur le travail.
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N° 98 - December 2009
An health-care establishment… suffering from “managementitis”
Mathieu Detchessahar and Anouk Grevin
Several transformations of the health care have had an impact on work. Given an increasing number of requirements, the personnel has to devote more time to organizing their work. What impact does this have on wage-earners’ health, and how does the personnel appropriate the new managerial tools? The comments herein, based on J.D. Reynaud’s theory of regulation, raise questions about management’s role in coping with stress. As shown by a case study in a center of follow-up care in France, the current “managerial” trend has forced the staff to desert everyday activities and occupy themselves with providing input into “management machines”. The contrast between the number of “participatory” managerial tools and wage-earners’ feelings that no one is listening to them exposes how hard it is for a management suffering from “managementitis” to facilitate “spaces of discussion” at the workplace.
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