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N° 89 - Septembre 2007
LES AMBIGUÏTES DES SYSTEMES D’ALERTE ETHIQUE
par Marie-Hélène LARUE
Consultante emploi-formation, chargée de cours en formation continue,
Paris X Nanterre et Cnam Paris
Hantés par le souvenir des délations sous l’Occupation, les Français sont réticents à utiliser le Whistleblowing, ce système d’alerte éthique venu d’Amérique et qui consiste à demander aux salariés de dénoncer, de façon plus ou moins anonyme, ce qui ne leur paraît pas « éthique » dans leur entreprise. Mais ce système, en phase avec une société médiatisée, permet aussi de préserver l’image des grandes entreprises en étouffant en leur sein des « affaires » avant qu’elles n’explosent au grand jour. A mi-chemin entre les bons sentiments et la manipulation managériale, le système est-il révélateur d’une nouvelle culture d’entreprise? L’enquête menée par l’auteur auprès de neuf responsables éthiques laisse songeur... Le très faible succès en France de ce système d’alerte, ou son détournement, ne reflète-t-il pas, au fond, son manque de légitimité ? Une approche éthique digne de ce nom ne peut se contenter d’avoir pour objectif un salarié modèle pour une morale entrepreneuriale.
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N° 89 - September 2007
The ambiguities of whistle-blowing
Marie-Hélène Larue
Obsessed by the memory of denunciations under German occupation during WW II, the French are reluctant to adopt whistle-blowing, a set of practices imported from America. To set off an “ethics alarm”, wage-earners are asked to denounce, more or less anonymously, actions that do not seem “ethical” to them in the firm where they work. In phase with a “mass media society”, this system also enables big firms to preserve an untarnished image by covering affairs up before they explode. Does this system, mid-way between good intentions and managerial manipulations, reveal a new “corporate culture”? Research involving nine ethicists lets us pensive… Might a lack of legitimacy ultimately account for the slight success of whistle-blowing in France or for its misuse? A truly ethical approach cannot be satisfied with the postulate of a model wage-earner who advocates entrepreneurial ethics.
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