|
|
|
N° 90 - Décembre 2007
L’ÉLECTRON LIBRE DE LA PSYCHOSOCIOLOGIE
Entretien avec MAX PAGÈS (psychologue, psychothérapeute, ancien Professeur des Universités), mené par GILLES ARNAUD, Groupe ESC Toulouse, et FRANCIS PAVÉ, CSO-ENPC
Gérer & Comprendre poursuit ses grands entretiens avec les pionniers de la psychosociologie. Tous se sont demandé, après la Deuxième Guerre mondiale, comment l’homme en était arrivé à ce stade de barbarie. Tous se sont dit qu’il fallait s’intéresser aux relations entre les hommes au sein des groupes, et l’entreprise en constituait un, privilégié. C’était l’après-guerre, les Trente Glorieuses, l’attirance pour la psychologie, la fascination pour les expériences américaines, un terrain entièrement à défricher en France… Il y eut des chemins communs, des conflits, des ruptures, mais tous ont gardé cette jeunesse d’esprit qui fait qu’aujourd’hui encore, ils scrutent les relations humaines dans un monde qui n’a plus rien à voir avec celui des années cinquante.
Max Pagès a 81 ans et il se livre spontanément. Très jeune, il va voyager à l’étranger, connaître différents milieux sociaux, et souffrir de la mésentente de ses parents. On comprend mieux son ouverture d’esprit, ses capacités d’adaptation et d’observation, sa quête de réconciliation. Ces qualités, il va les mettre au service d’une recherche permanente : obtenir le changement en agissant sur le système « socio-mental ». La psychologie expérimentale, les expériences américaines sur les groupes, la non-directivité, l’intervention dans de grandes entreprises : tout l’intéresse ! Pragmatique et curieux, il ne cesse de lancer de nouveaux chantiers, avec la conviction que pratique de changement et pratique de recherche sont indissociables. Max Pagès, l’élément incontrôlable de la psychosociologie, est devenu psychothérapeute, et il se demande, aujourd’hui, si la « radicale modération » n’est pas un concept déterminant face aux violences politiques du monde actuel …un nouveau chantier ?
Télécharger gratuitement l'article
Retour au sommaire
N° 90 - Décember 2007
Psychosociology’s free electron
Max Pagès interviewed by Gilles Arnaud and Francis Pavé
Gérer et Comprendre pursues its interviews with the pioneers of psychosociology. After WW II, everyone was asking how mankind had fallen to such a barbarous level. These pioneers thought that attention should be turned to the relations inside groups; and firms were a special case worth studying. The post-war period: the “30 glorious years” of economic growth in France, the attraction exercised by psychology, the fascination with America… a field to be cleared and worked in France… joint approaches, conflicts, ruptures… but their outlook has remained so young that these pioneers can still provide insight into human relations in a world that has nothing to do with the 1950s.
In his younger years, Max Pagès, now 81 years old, traveled abroad, became familiar with various social environments, and suffered from the misunderstanding between his parents. We thus better understand his open-mindedness, ability to adapt, faculty of observation and quest for reconciliation. These qualities served him well during his lifelong research on effecting changes by acting on the “socio-mental” system. Experimental psychology, American experiments in groups dynamics, nondirectivity, interventions in big firms… everything interested this pragmatic, curious pioneer. He never stopped launching new projects and was convinced that the practice of change is inseparable form the practice of research. Max Pagès became a psychotherapist. This uncontrollable force in psychosociology now wonders whether “radical moderation” might not be a decisive concept for coping with contemporary political violence — a new field of research?
Retour au sommaire
|
|