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N° 83 - Mars 2006
DIALOGUE AVEC UN HOMME DE CONVICTIONS
Entretien avec André Bergeron
mené par Bernard Colasse, Université Paris Dauphine
et
Francis Pavé,
ENSP
Syndiqué depuis l'âge de quatorze ans (et vingt jours !) Secrétaire général de Force Ouvrière de 1963 à 1989, celui qui fut "le syndicaliste le plus aimé de France" brosse dans cet entretien le paysage d'une vie au service des salariés. La guerre d'Espagne, le Front populaire, la guerre puis, à la Libération, la reconstruction du syndicalisme et la création de FO, les frères ennemis de la CGT, l'invention des Assedic, les accords de Grenelle en 68, c'est toute l'histoire sociale du XXe siècle qu'André Bergeron nous fait revivre. On y croise Léon Jouhaux et le cardinal Lustiger, Irving Brown y côtoie le jeune Chirac, Mitterrand succède à de Gaulle. En ces temps, qui nous paraissent déjà lointains, les capitaines d'industrie négociaient encore, les ministres avaient le pouvoir de décider et les syndicalistes étaient suivis par leurs troupes. La France changeait et s'ouvrait sur le monde. Comment, dans cette profonde mutation du monde du travail, expliquer une telle longévité ? L'art de la négociation, le respect de la parole donnée et, par-dessus tout, des convictions fermes : tel est le credo d'un grand acteur de son temps.
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N° 83 - March 2006
Dialog with a man with convictions
André Bergeron interviewed by Bernard Colasse and Francis Pavé
Holding a union card since he was fourteen years and twenty days(!) old, André Bergeron, secretary general of Force Ouvrière from 1963 to 1989, was the “best liked labor union leader in France”. This interview outlines a life in the service of wage-earners. The Spanish Civil War, the Popular Front, World War II and then Liberation, the reconstruction of the working class movement and the creation of FO (in sibling rivalry with the Communist CGT), the invention of the Unemployment Fund, the 1968 Grenelle Agreement… Bergeron evokes the social history of the 20th century. We meet Léon Jouhaud and Cardinal Lustiger, Irving Brown and the young Jacques Chirac, Mitterrand and Charles de Gaulle. During that period, which already seems so far away, captains of industry still negotiated, ministers had the power to make decisions, and the union rank-and-file followed its leaders. À changing France was opening toward the world. How to explain such a long career in a world of work and labor relations in the throes of such deep changes? Bargaining skills, keeping one’s word and, above all, solid convictions: this is the creed of a leading actor in his era.
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