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Novembre 2019 - Finance, entreprise et long terme
L’entreprise à mission comme vecteur de long terme
Par Blanche SEGRESTIN
et
Laure-Anne PARPALEIX
Mines ParisTech, PSL Research University
Si le court-termisme est largement décrié, quelles sont dès lors les options envisageables pour favoriser la prise en compte du long terme dans les choix stratégiques de l’entreprise ? Est-il possible et suffisant d’encourager un actionnariat engagé sur la durée ? Pour répondre à ces questions, cet article revient sur la manière dont on appréhende le long terme. Plutôt que de le définir par rapport à l’horizon des projets d’investissement de l’entreprise, les enjeux contemporains de l’innovation poussent à penser le long terme au travers des capacités de régénération d’une entreprise, c’est-à-dire sa capacité à renouveler, de manière récurrente, non seulement ses gammes de produits, mais aussi ses champs d’innovation. Dans cette perspective, l’enjeu n’est pas tant que les actionnaires s’engagent auprès de l’entreprise pendant le cycle de développement des produits, mais davantage qu’ils adhèrent à une logique de régénération. En cela, la raison d’être ou la société à mission, ces deux notions récemment introduites dans le droit par la loi PACTE, offrent des mécanismes importants pour réconcilier finance et long terme. En effet, elles permettent d’ancrer dans les statuts, et au-delà d’éventuels changements d’actionnaires, des engagements à innover pour un futur désirable.
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November 2019 - Finance, firms and the long run
Firms with a mission as a vector of the long term
Blanche Segrestin
&
Laure-Anne Parpaleix,
Mines ParisTech, PSL Research University
Since short-termism has come under criticism, how can a firm’s strategic choices take account of long-term interests? Can long-term shareholding be fostered, and would it suffice? To answer these questions, this article examines how we apprehend the long term. Instead of defining it in relation to the investment horizon of a firm’s plans, innovation forces us to see the long term as a firm’s capacity for “regeneration”, i.e., for recurrently renewing not just its product line but also its fields of innovation. From this perspective, the issue has less to do with shareholders keeping their stake in the firm during a cycle of product development than with their adherence to a “logic of regeneration”. Two concepts recently introduced by the PACTE Act (raison d’être and société à mission) offer important means for making finance compatible with the long term. Corporate engagements on innovations for a desirable future can thus be entrenched in bylaws, beyond eventual changes of shareholders.
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