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N° 43 - Juillet 2006 -
Catastrophes et territoires: les vulnérabilités
Editorial par François Valérian,
Rédacteur en chef des Annales des Mines
L’environnement est affaire de connaissance. Il s’agit de connaître notre milieu, pour mieux y vivre ou moins en souffrir. Mais comment définir ce milieu, et de quelle connaissance s’agit-il ? Le milieu, est-ce seulement la nature, voire la planète, boule qu’on imaginerait privée d’hommes pour en prévoir les convulsions dans le calme studieux des grands observatoires ?
La prévention des risques naturels a longtemps relevé de cette observation, suivie de grands travaux : digues de plus en plus hautes, constructions de plus en plus solides. Dans les dernières décennies, une vision complémentaire s’est peu à peu développée, et les catastrophes récentes ont prouvé qu’elle était indispensable : notre milieu n’est pas vide d’hommes ; le connaître, c’est d’abord se représenter des territoires dans leur complexité sociale et spatiale, et en évaluer la vulnérabilité.
Nous sommes heureux de publier dans ce numéro les actes du colloque organisé le 21 octobre 2005 à l’ENGREF par Yvette Veyret, professeur de géographie à l’université Paris X, et Paul-Henri Bourrelier, alors délégué de l’Association française de prévention des catastrophes naturelles (AFPCN). Ce colloque faisait écho au numéro que nous avions publié, le même mois, sur les catastrophes naturelles. Il précédait le colloque de l’AFPCN sur les leçons de Katrina le 23 février 2006, et le Rendez-vous des Annales du 13 juin dernier, avec plusieurs auteurs du présent numéro.
Effort de connaissances, mais au service d’organisations humaines complexes : nous avons choisi d’organiser un débat sur un vaste projet de l’Union Européenne, baptisé Reach, et qui vise à recenser toutes les substances chimiques fabriquées ou importées sur le territoire de l’Union afin de lutter contre leur nocivité. Bienfait pour le consommateur, charge financière pour l’industrie, exercice bureaucratique un peu vain ? La connaissance sur l’environnement n’est rien sans les décisions qui en résultent, et changent bien davantage la vie des sociétés que celle de la planète.
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