N° 6 - Juin 2019 - Numérique et vie en société
Le numérique pour repenser l’impact de la migration
Alice BARBE
Depuis 2015, nombreuses sont les initiatives numériques visant à créer des solutions aux problèmes rencontrés par les personnes réfugiées. Beaucoup de ces solutions se tournent directement voire exclusivement vers ceux que l’on considère comme les premiers concernés : mise à disposition d’un maximum d’informations utiles concernant l’asile ; traduction et diffusion des offres d’emplois des métiers en tension, potentiellement vectrices d’une intégration plus rapide ; traductions multilingues de nombreux contenus professionnels, juridiques, etc. Mais les grands enjeux de la place du numérique sur la question migratoire reposent aujourd’hui tout autant sur les perceptions des utilisateurs, comme en témoignent les répercussions planétaires du rôle présumé de Facebook dans les élections américaines. En d’autres termes, la question de la diffusion et de la perception du narratif est encore plus centrale lorsqu’il s’agit de la question migratoire. Si le narratif autour de l’accueil des réfugiés a tendance à polariser les sociétés d’accueil, et par conséquent leurs dirigeants, la manière dont les outils numériques abordent ces polarisations (ainsi que le rôle joué par les entreprises qui les détiennent) est déterminante et peut avoir un impact social fort, tant pour les personnes réfugiées que pour les sociétés d’accueil. L’Europe et l’Amérique du Nord voient une forte montée des réactions anti-immigration, sur fond de partage de contenu sensationnaliste. Dès lors, la responsabilité du numérique, en tant qu’outil, est double : il joue un rôle de partage de ces contenus, donc en exacerbe potentiellement les perceptions négatives, tout en offrant des solutions concrètes aux personnes réfugiées et aux sociétés d’accueil pour créer une société plus inclusive.
Télécharger gratuitement l'article
Retour au sommaire
N° 6 - June 2019 - Digital technology and life in society
Digital technology and rethinking the impact of migrations
Alice Barbe
Since 2015, several digital initiatives have been undertaken to find solutions to the problems experienced by refugees. Many of them directly or even exclusively address these problems by making available a maximum of useful information on asylum, translating and disseminating offers for jobs that could speed up the refugee’s integration, and making multilingual translations of occupational and legal documents. However the major issue in the formula of digital technology plus migrations has to do with users’ perceptions, evidence of this being the planetary repercussions of Facebook’s presumed effects on the American elections. In other words, the diffusion and perception of a story counts even more when it is about immigration. The story about refugees tends to polarize the host society and, as a consequence, its leaders. However the way that the digital media handle this polarization (as well as the role played by the firms that own these media) is decisive: it can have a strong social impact on both refugees and the host society. In Europe and North America, reactions against immigration are rising as sensationalistic information is spread. In this case, digital technology as a set of tools has a twofold responsibility. It provides for the sharing of this information and thus potentially exacerbates negative perceptions, but it also offers concrete solutions to refugees and host countries for creating a more inclusive society.
Download full article
Retour au sommaire
|