N° 6 - Juin 2019 - Numérique et vie en société
Numérique et démocratisation de la culture
Aymeric des ESSEINTES
Lorsque les Français sont interrogés sur les raisons pour lesquelles ils ne pratiquent pas plus d’activités culturelles, ils avancent principalement trois obstacles : le coût, le manque de temps et l’éloignement géographique des équipements culturels. Dans ce contexte, on pourrait être tenté de considérer que le numérique est un puissant outil de démocratisation culturelle. D’abord parce qu’il abolit les distances et rend instantanément disponible une variété quasi infinie d’œuvres de l’esprit : aujourd’hui, une part écrasante de l’offre culturelle est potentiellement accessible par le biais d’un smartphone, qu’il s’agisse d’un morceau de musique, d’un livre, d’un film ou même d’une visite virtuelle d’exposition. Et ensuite, parce qu’il permet une mise à disposition à moindre coût, et parfois gratuitement, des œuvres en cause – au risque d’amener l’utilisateur vers l’illusion du « tout gratuit » et de rendre moins claire la frontière entre offre légale et piratage. Qu’en a-t-il été au cours de ces quinze dernières années, pendant lesquelles les usages numériques se sont imposés massivement dans nos vies quotidiennes et dans nos modes d’accès à la culture ? La réponse n’est pas univoque et moins simple qu’il n’y paraît.
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N° 6 - June 2019 - Digital technology and life in society
Digital technology and the democratization of culture
Aymeric des ESSEINTES
When asked why they do not have more cultural activities, the French mostly mention three obstacles: costs, the lack of time and the distance from cultural facilities. We are thus tempted to see digital technology as a powerful tool for cultural democratization. For one thing, it abolishes distances and makes instantaneously available a nearly infinite variety of works of culture. Nowadays, a huge proportion on the supply side (pieces of music, books, films or virtual visits of exhibitions) can be potentially accessed via a smartphone. For another, digital technology makes culture available at a low cost, sometimes for free — with the risk of instilling in users the illusion of “everything for free” and of blurring the bounds between legal offers and cyberpiracy. What to conclude about the past fifteen years, a period when digital technology came into massive use in our everyday lives and for access to culture? The answer is equivocal and less simple than it seems.
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