N° 1 - Mars 2018 - L’intelligence artificielle, un enjeu d’économie et de civilisation
L'intelligence artificielle et la publicité : quelle éthique ?
Mohamed MANSOURI
Directeur des Opérations et des systèmes d’information,
Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP)
L’histoire moderne de l’Intelligence Artificielle (IA) débuta en 1956, lors du summer camp de Dartmouth, dans le New Hampshire. Des scientifiques y travaillèrent en nourrissant l’espoir d’aboutir à des conclusions probantes dans un avenir qui leur était proche.
Or, en 2018, nous sommes encore loin du compte, bien que l’appellation d’IA soit aujourd’hui largement, et souvent abusivement, employée.
L’usage de cette terminologie en marketing et publicité pose un problème de loyauté à deux niveaux : à l’égard du public puisqu’il crée une fracture entre ses attentes et la réalité ; et entre professionnels, car certains acteurs en font un usage indu, au détriment d’autres qui structurent le véritable marché de l’IA.
Aujourd’hui, des applications marketing et publicitaires concrètes existent, principalement autour de l’acquisition de trafic, de la transformation des visiteurs et des solutions de fidélisation. De bonnes pratiques doivent dès à présent être adoptées par les professionnels au niveau mondial. Celles-ci s’articulent autour de trois axes : des données « propres », exactes et non biaisées ; la transparence algorithmique ; et le respect du choix des consommateurs loyalement informés.
Enfin, il convient de s’interroger sur la place laissée à l’éthique quand la créativité humaine s’efface au profit de celle de l’IA. Car, en aucun cas, l’humain ne saurait se soustraire à ses responsabilités en se dissimulant derrière une délégation du processus créatif à l’intelligence artificielle.
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N° 1 - March 2018 - Artificial intelligence, an issue of economy and civilization
Artificial intelligence and advertising: Ethics?
Mohamed Mansouri
The history of artificial intelligence (AI) started in 1956 during the Dartmouth summer camp in New Hampshire, where scientists met in the hope of making progress fast. In 2018, we still have a long way to go even though the label “artificial intelligence” is now widely touted and misused. Its uses in marketing and advertising raise problems for the public (since it creates a rift between expectations and reality) and professionals (some of whom use it unduly, to the detriment of other players who are shaping the real market for AI). Concrete applications in marketing and advertising exist, mainly related to the capture of traffic on websites in order to turn visitors into loyal customers. Professionals must now set standards of practices at the planetary level that focus on three aspects: clean, exact, unbiased data; the “transparency” of algorithms; and the respect of the choices made by duly informed consumers. What is the place for ethics whenever AI inventiveness replaces human creativity? In no case should human beings shirk their responsibilities by hiding behind their delegation of creativity to AI.
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