André-Eugène JACQUOT (1817-1903)

Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1837 ; entré 36ème, sorti classé 10ème et 6ème à avoir choisi les Mines) et de l'Ecole des mines de Paris. Corps des mines. Finit sa carrière comme Inspecteur général des mines de 1ère classe et vice-président du Conseil général des mines.

Fils de Charles Nicolas JACQUOT, marchand de meubles, et de Marie Victoire MUNIER. Marié le 7/4/1851 à Marie Hélène Asaïs LEGENDRE.


Extrait du LIVRE DU CENTENAIRE DE L'ECOLE POLYTECHNIQUE, tome III page 147

JACQUOT (André-Eugène), promotion de 1837 de Polytechnique, né le 23 novembre 1817, retraité comme Inspecteur général de première classe en 1887, après avoir présidé le Conseil général des Mines de 1886 à 1887. Outre ses études, recherches et cartes sur la géologie de la Moselle, on lui doit des travaux géologiques sur le sud-ouest de la France et la carte géologique du Gers au 1/80000. Il a été le directeur du Service de la Carte géologique détaillée, après Élie de Beaumont, de 1875 à 1887 (son successeur fut Auguste Michel-levy). Il a publié, en collaboration avec M. Willm, les Eaux minérales de la France, parues en 1894 (1 vol. in-8o).


Communication personnelle de Annette CHOMARD-LEXA (2003) :

André Eugène Jacquot, né à Metz en 1817, élève de l'Ecole Polytechnique et de l'Ecole des mines fut nommé en 1846 ingénieur des mines pour la Moselle qu'il quitta en 1858 pour Bordeaux. Il fut nommé officier de la légion d'honneur en 1861 et mourut à 85 ans en 1903. Sur une commande de l'État, il fit une carte de la Meurthe parue en 1860.

Il a surtout étudié le bassin houiller sarro-lorrain et y a fait un bon travail tectonique : il mit notamment en évidence les accidents cassants de directions N-NE. Il publia une étude géologique sur le bassin houiller de la Sarre en 1853. A cette époque, le seul terrain concédé était à Schöenecken mais on connaissait des couches de houille exploitables à Stiring-Wendel et Petite Rosselle. Les études de Jacquot laissèrent penser qu'il y avait de grandes chances d'en trouver dans la plaine de Creutzwald ou même à Carling. En 1852 il participa à la réunion extraordinaire de la Société Géologique de France pour régler le problème des Grès d'Hettange, en qualité d'ingénieur en chef du département de la Moselle, vice-secrétaire, responsable de l'itinéraire, itinéraire qui fut d'ailleurs critiqué par Olry Terquem et Nicolas Buvignier car ne permettant pas de résoudre la controverse. Dans son Esquisse géologique et minéralogique de la Moselle publiée en 1854, il fit silence total lui aussi sur les résultats de Terquem concernant le Rhétien et l'Hettangien et fit référence à Levallois, avec néanmoins une pointe de doute : «les grès d'Hettange appartiennent au calcaire à gryphées ... toutefois il y aurait peut-être quelque témérité à avancer que les deux dépôts sont synchroniques ». Dans cet ouvrage, au sujet du diluvium (alluvions quaternaires) il déclarait que l'on y trouvait des ossements analogues à ceux des animaux qui vivent aujourd'hui sur la terre et pas de débris humains et que « dès lors on a lieu de croire qu'ils n'ont aucun rapport avec le dernier cataclysme dont la Bible nous a transmis le récit » : position qui nous dévoile un homme qui se questionne, uniformitariste à la manière de Lyell mais néammoins fixiste.

En 1860, il publia une carte agronomique de l'arrondissement de Toul au 80.000ème avec une notice assez précise sur la composition minéralogique et chimique des formations. Enfin en 1868 parut, en collaboration avec l'ingénieur Louis Adolphe Barré (1838-1878) et Orly Terquem, un ouvrage jugé remarquable pour l'époque, la Description Géologique et Minéralogique de la Moselle.


Dans sa biographie de Marcel BERTRAND, Pierre Termier indique que Marcel Bertrand fut imposé par le Corps des mines comme collaborateur du service de la carte géologique à Jacquot réticent, mais que cette recrue devint de façon inattendue un remarquable géologue, dépassant ses maîtres. Probablement Jacquot n'avait-il pas été convaincu par l'attitude un peu molle de Marcel Bertrand dans ses emplois précédents du service des mines, ainsi que pendant le siège de Paris de 1870-71. On notera que le frère cadet de Marcel, Joseph Désiré BERTRAND, eut une attitude beaucoup plus dynamique lors du siège, et put ainsi intégrer Polytechnique et faire une carrière militaire (voir ci-dessous).


Le bataillon des mineurs auxiliaires du génie créé en 1870 :

Par décision ministérielle du 10 septembre 1870, M. Jacquot, ingénieur en chef des mines, fut autorisé à organiser, avec les ingénieurs, agents et ouvriers du service de surveillance des carrières de Paris, un bataillon des mineurs auxiliaires du génie, spécialement préposé à la surveillance et à la garde des carrières sous Paris, ainsi qu'à la pose et à la mise en feu des torpilles aux abords de toutes les portes de la rive droite.

Voici les ingénieurs appartenant au corps des mines et à celui des ponts et chaussées qui ont fait partie du bataillon des mineurs auxiliaires. Plusieurs d'entre eux ont été associés aux travaux entrepris par Descos. Tous se sont dévoués à la tâche commune.

Ce sont, dans le corps des mines, MM. les ingénieurs Jordan, Worms de Romilly, Michel-Lévy, Douvillé et Clérault.

Tous les élèves présents à l'École : MM. Zeiller, Henry, Heurteau, Amiot, Voisin, Boutan, Bertrand, Durand de Grossouvre et Le Verrier ;

Dans le corps des ponts et chaussées, MM. les ingénieurs Heurtier, Lax et Choquet.

Le bataillon des mineurs auxiliaires a également compté dans ses rangs : M. Cazin, professeur de physique au lycée Condorcet; MM. Bouchon et Boulangé, élèves de l'École polytechnique; M. Antoine Bréguet, qui l'est devenu depuis; M. Joseph Bertrand, étudiant (voir ci-dessous).


Joseph Désiré BERTRAND, fils du célèbre mathématicien Joseph BERTRAND et frère du célèbre géologue Marcel BERTRAND, n'avait que 17 ans lorsqu'il fut embauché dans le bataillon des mineurs auxiliaires du génie en 1870. Trois ans plus tard, il entra à Polytechnique. Son classement de sortie (74ème sur 226 élèves) ne lui permit pas d'entrer dans le corps des mines comme son père et son frère aîné. Il fit ensuite une carrière militaire dans l'artillerie.
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Mis sur le web par Robert Mahl