Fils de Marie François Gabriel DURAND de GROSSOUVRE (1811-1866), maire de Crosses (Cher), et de Rose COSSON de LALANDE (1816-1882).
Albert est l'arrière-petit-fils de Jean-François DURAND, seigneur de GROSSOUVRE, maître de forges.
Albert épouse Marie Louise HEURTAULT de LAMMERVILLE le 16/6/1879 ; c'est la fille de Louis HEURTAULT, vicomte puis comte de LAMMERVILLE, maire de Dun sur Le Roi, et de Marie Grâce Sarah de LA VARENNE.
Albert et Marie Louise ont 5 enfants :
Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1867, entré major et sorti classé 2ème sur 124 élèves), et de l'Ecole des Mines de Paris (entré classé 2 et sorti classé 5). Corps des mines.
En septembre 1870, il participe avec ses camarades présents à l'Ecole des mines au bataillon auxiliaire du génie constitué sous la direction de Jacquot.
Brillant mathématicien, c'est pourtant à la géologie qu'il consacra sa carrière.
Il est affecté à Bourges presque au début de sa carrière, et il n'a jamais quitté cette ville ; il y fit d'abord des études hydrologiques pour alimenter en eau La Roche sur Yon. Le Berry a été le point de départ de ses études, de là, il a rayonné vers la Normandie, les Pyrénées, la Provence, relevant des coupes détaillées et récoltant beaucoup de fossiles, notamment des ammonites ; des séries assez nombreuses de chaque forme lui ont permis de préciser la variabilité des individus et les caractères résultant de leur évolution dans le temps. Des terrains jurassiques, dont il étudia le Bajocien, le Bathonien de la Nièvre, le Callovien de l'Ouest, l'Oxfordien, il passa aux terrains crétacés dans le S.-O. du bassin parisien, régions de Chaumont, de Blois.
Il a publié plusieurs ouvrages, de nombreux articles et participé à l'exécution des cartes géologiques du centre de la France d'Issoudun, Châteauroux, Valençay. Il a notamment fait deux études sur les gisements de phosphate de chaux et de minerais de fer au Centre de la France (1885, 1886). Son oeuvre principale est paléontologique (il a collectionné les ammonites) et stratigraphique. Sa principale publication porte sur "Recherches sur la Craie supérieure" (1895-1901).
Il publie aussi un livre historique sur la ville de Bourges, "Le vieux Bourges" (1911).
Il reçoit le prix Fontane de l'Académie des sciences. Il est élu correspondant de l'Académie des sciences dans la section de minéralogie le 29 décembre 1913.
Le 31 janvier 1887, le préfet du Gard publie un rapport qui l'accuse ouvertement de faire partie d'une des familles le plus hostiles au Gouvernement de la République. Mais cela n'a pas d'incidence directe sur sa carrière.
Il finit sa carrière comme Ingénieur en chef des mines.
L'Ecole des mines de Paris possède certains de ses manuscrits, notamment des carnets de voyage en Carinthie, au Banat, à Kef Dun Theboul.
Henri DOUVILLÉ a rédigé une Notice sur les travaux d'Albert de GROSSOUVRE (Compte-rendus de l'Académie des Sciences, t. 194, 1932, 2180).