N° 108 - Octobre 2022 - Premiers enseignements de la crise sanitaire
L’acceptabilité sociale des mesures sanitaires : retour sur l’impératif de la participation publique
Par Alice FRISER
Professeure, département des sciences administratives, Université du Québec en Outaouais
Marie-Luc ARPIN
Professeure, département de management et gestion des ressources humaines, École de gestion, Université de Sherbrooke
Corinne GENDRON
Professeure, département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale, Université du Québec à Montréal
Et
Stéphanie YATES
Professeure, département de communication sociale et publique, Université du Québec à Montréal
Alors que le courant de l’acceptabilité sociale s’est construit en lien étroit avec les pratiques de participation publique, au point que plusieurs les estiment consubstantiels, force est de constater que l’acceptabilité sociale est souvent tacite ou passive. Ainsi, la légitimité de décisions prises unilatéralement est peu remise en question en contexte de crise, comme l’illustre la gestion de la pandémie de Covid-19. Pour autant, les mesures de confinement ont peu à peu suscité un malaise démocratique comme l’ont souligné plusieurs observateurs. Ce qui pose la question suivante : jusqu’à quel point l’urgence et le recours à l’expertise institutionnelle peuvent-ils se substituer à la participation publique pour légitimer les décisions publiques ? En revisitant la littérature sur l’acceptabilité sociale à l’aune de la crise sanitaire, nous avançons l’idée qu’en dépit des craintes de certaines administrations, il est avantageux d’ouvrir le débat à propos des mesures de gestion sanitaire plutôt que de confiner la décision à un cénacle de responsables politiques et d’experts institutionnels.
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N° 108 - October 2022 - First lessons from the health crisis
The social acceptability of health measures: a return to the imperative of public participation
Alice Friser,
Professor, Department of Administrative Sciences, Université du Québec en Outaouais,
Marie- Luc Arpin,
Professor, Department of Management and Human Resources Management, School of Management, Université de Sherbrooke,
Corinne Gendron,
Professor, Department of Strategy, Social and Environmental Responsibility, Université du Québec à Montréal,
And
Stéphanie Yates,
Professor, Department of Social and Public Communication, Université du Québec à Montréal
While the current of social acceptability has been built in close connection with public participation practices, to the point that many consider them to be consub-stantial, it must be noted that social acceptability is often tacit or passive. Thus, the legitimacy of decisions taken unilaterally is little questioned in a crisis context, as illustrated by the management of the Covid-19 pandemic. However, the containment measures have gradually given rise to a democratic malaise, as several observers have pointed out. This raises the following question: to what extent can urgency and recourse to institutional expertise substitute for public participation in legitimizing public decisions? By revisiting the literature on social acceptability in the light of the health crisis, we argue that, despite the fears of some administrations, it is advantageous to open up the debate about health management measures rather than confine the decision to a cenacle of political leaders and institutional experts.
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