N° 92 - Octobre 2018 -
Les communs environnementaux :
gérer autrement la rareté
Modèles de gestion participative de l’eau dans les grands projets d’aménagement hydroagricole : le cas du projet Phước-Hòa
Par Olivier TESSIER
École française d’Extrême-Orient (EFEO), Université PSL
Cet article décrit et analyse les modalités de gestion locale de l’eau mises en œuvre dans deux périmètres irrigués créés dans le cadre d’un projet d’aménagement du bassin Đồng-Nai – SàiGòn. Ces deux périmètres ont été conçus en suivant une même démarche, la Gestion participative de l’irrigation (PIM - Participatory Irrigation Management), qui place la question du renforcement des capacités et de la participation des usagers au centre du dispositif de gouvernance de la ressource.
Nous montrerons que, sur le terrain, le processus de préparation et de création des organisations collectives de gestion a été standardisé et plaqué sur la base d’un modèle descendant, ce qui est en totale contradiction avec l’esprit et la finalité de la méthode PIM. Pour conclure, nous constaterons que cette dissonance résulte de la conjonction de contraintes externes imposées par le projet (dimension idéologique, incompatibilité entre le « temps du projet » et le « temps des paysans ») et de pratiques internes de gestion technocratiques top-down de l’irrigation en vigueur depuis des décennies.
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N° 92 - October 2018 - The environmental commons: An alternative management of scarcity
Models of the participatory management of water in big hydro-agricultural development projects: The Phươc-Hòa Program
Olivier Tessier,
École Française d’Extrême-Orient (EFEO)
The local management of water is examined in two areas irrigated as part of the development program for the Đông Nai-Saigon basin in Vietnam. These two areas were delimited using the same procedure, participatory irrigation management (PIM), which places the question of users’ participation at the center of the governance of water resources. In the field, the process of preparing and setting up water boards was standardized and applied to a top-down model in full contradiction with the PIM’s spirit and purpose. This dissonance resulted from a combination of external factors imposed by the program (ideology, incompatibility between the “time of the program” and the “time of peasants”) and of the internal practices of a technocratic, top-down management of irrigation, which has prevailed for several decades.
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