N° 91 - Juillet 2018 - Sols en danger : réduire l’artificialisation
Les friches industrielles : une nouvelle ressource secondaire ?
Par Philippe MERLE
et
Jean-Luc PERRIN
Direction générale de la Prévention des risques, ministère de la Transition écologique et solidaire
Polysémique, la notion de friche industrielle est difficile à appréhender : la définir comme un terrain non utilisé ne renseigne en rien sur ses caractéristiques et encore moins sur ses potentialités. Un changement de perspective est nécessaire. Cela passe, tout d’abord, par la reconnaissance du caractère « local » des enjeux des friches industrielles : additionner des superficies au niveau national recouvre des cas trop divers pour permettre une action efficace. Une fois cette optique adoptée, on peut analyser le sujet des friches industrielles suivant une logique qui s’apparente à celle adoptée en matière de traitement des déchets : c’est-à-dire, en premier lieu, éviter à la source la constitution de friches polluées. Éviter de dégrader les sols en respectant un objectif d’usage futur – lequel est désormais défini en amont pour toutes les installations nouvelles – est en effet un des objectifs de la politique d’encadrement des installations industrielles. En deuxième lieu, chercher à en réutiliser la plus grande part possible (éviter de déclarer trop facilement qu’un site est pollué et, de fait, le rendre inapte à tout usage). Et, en troisième lieu, esquisser des pistes de reconversion de ces friches – certaines ont d’ores et déjà été ouvertes par la loi ALUR (Accès au logement et urbanisme rénové) – permettant d’inscrire les terrains à réhabiliter dans une vision d’« économie circulaire » des sols.
Télécharger gratuitement l'article
Retour au sommaire
N° 91 - July 2018 - Land and soil jeopardized: Anthropic pressures
Industrial wastelands, a new secondary resource?
Philippe Merle
and
Jean-Luc Perrin,
Direction Générale de la Prévention des Risques, ministère de la Transition écologique et solidaire
The concept of industrial wastelands is hard to define, given its many meanings. Defining it as unused lots of land tells us nothing about the land’s characteristics and even less about its potentials. We must shift perspectives. First of all, the issues related to sites previously occupied by industry are local ‒ the national statistic obtained by adding the surface areas of all wastelands covers cases that are much too diverse for effective remedial actions. Once we shift perspectives, we can analyze these former industrial sites in terms of waste management in general. We must, first of all, avoid soil degradation by treating the causes ‒ with the objective of making it possible to reuse the land in the future. This reuse is now to be defined before building any new installation. Secondly, we must try to reuse as many of these sites as possible and not declare offhand that a location is polluted and thus unfit for any use. Thirdly, we must outline approaches (some of them opened under the ALUR Act on housing and urbanism) for reconverting wastelands by placing the land to be rehabilitated in a broader view of a “circular economics”.
Retour au sommaire
|