N° 88 - Octobre 2017 - Quel financement efficace des Objectifs de Développement Durable (ODD) ?
L’essor des green bonds : potentialités et limites
Par Arnaud BERGER
Directeur du Développement durable du groupe BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Épargne)
Depuis 2009, la question du climat a déclenché une compétition économique mondiale autour des marchés de l’énergie verte. Les obligations « vertes », dites green bonds, émises pour financer des réalisations favorables au climat, et plus largement à l’environnement, sont devenues le marqueur de ce nouveau marché, qui entraîne avec lui tous les secteurs économiques qui en dépendent, immobilier, mobilité et industrie en tête. Ces green bonds ont la potentialité d’accompagner l’accélération des investissements de par leur capacité à mobiliser rapidement et massivement l’argent des marchés. Cependant, leur essor se heurte à deux limites. La première, technique, nécessite de définir ce que sont des investissements « verts » pour éviter les abus et les effets d’aubaine du greenwashing (le verdissement). La deuxième, économique, questionne l’adéquation de green bonds conçus pour des grands projets et des infrastructures à la demande de l’économie verte, qui est principalement locale en France et en Europe. Au-delà, c’est le choix du modèle bancaire (entre la préférence anglo-saxonne pour les marchés financiers et celle de l’Europe pour la banque, notamment universelle) qui se pose lorsqu’il s’agit de relier entre eux financements « verts », emploi et cohérence territoriale.
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N° 88 - October 2017 - How to finance the UN’s sustainable development goals?
The sprouting of green bonds: Potential and limits
Arnaud Berger,
director of Sustainable Development, BPCE Group (Banque Populaire et Caisse d’Épargne)
Since 2009, the climate issue has stimulated worldwide economic competition in markets for “green energy”. Issued to finance environmentally friendly projects, in particular for coping with climate change, “green bonds” are evidence of this new market, which spans activities from real estate to transportation and manufacturing. These bonds have the potential of speeding up investments by raising massive amounts of money in a short time. However, their growth has encountered two limits. A technical limit is to define “green investments” so as to avoid misuse and the windfall from “greenwashing”. The second, economic, limit has to do with how well green bonds, designed for big (infrastructure) projects, meet the demands of the green economy, which is mostly local in France and Europe. To make green financing, jobs and urban/rural planning converge, the choice must be made of a model for funding ‒ between the Anglo-American preference for capital markets and the European preference for the banking system.
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N° 87 - Octubre 2017 - ¿Cómo financiar eficazmente los objetivos de desarrollo sostenible (ODS)?
El auge de los green bonds, ventajas y límites
Arnaud Berger,
Director de Desarrollo Sostenible del Grupo BPCE (Banco Popular y Caisse d’Épargne)
Desde 2009, la cuestión del clima ha desencadenado una competencia económica mundial en torno a los mercados de eco-energías. Las obligaciones "verdes", denominadas green bonds, emitidas para financiar acciones favorables al clima, y más ampliamente para el medioambiente, se han convertido en el marcador de este nuevo mercado, que implica todos los sectores económicos que dependen de ellos; principalmente los sectores inmobiliarios, de movilidad y la industria. Estos green bonds tienen el poder de acelerar de las inversiones por su capacidad de movilizar con rapidez y masivamente el dinero de los mercados. Sin embargo, su crecimiento se enfrenta a dos límites. El primero, técnico, es la necesidad de definir cuáles son las inversiones ecológicas para evitar los abusos y los efectos nefastos de greenwashing. El segundo, económico, interroga la adecuación de green bonds diseñados para grandes proyectos e infraestructuras a petición de la economía verde, básicamente local a Francia y Europa. Por último, la cuestión esencial es la elección del modelo bancario (entre la preferencia anglosajona por los mercados financieros y la europea por el banco, en particular universal) cuando se trata de relacionar entre sí las financiaciones ecológicas, el empleo y la coherencia territorial.
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