La série Responsabilité & Environnement publie trimestriellement des dossiers thématiques sur des sujets concernant les risques, le développement durable ainsi que l’énergie et les matières premières. Piloté par un spécialiste du secteur sous l’égide du Comité de rédaction de la série, chaque dossier présente une large gamme de points de vue complémentaires, en faisant appel à des auteurs issus à la fois de l’enseignement et de la recherche, de l’entreprise, de l’administration ainsi que du monde politique et associatif.
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N° 55 - Juillet 2009 - Différentes déclinaisons du risque

 


Editorial par Pierre Couveinhes,

Ingénieur en Chef des Mines

 

Ce numéro de Responsabilité et environnement montre, au cas où un doute subsisterait encore, que le risque est présent dans toutes les activités humaines et qu’il peut résulter de multiples facteurs. Les articles, pour la plupart issus de communications présentées lors de colloques ORIANE[1], abordent des risques assez peu évoqués jusqu’ici par notre publication.

 

Les aspects à proprement parler technologiques n’en sont pas absents : il est ainsi question du techno-stress que peut engendrer une utilisation mal maîtrisée des Technologies de l’Information et de la Communication (les TIC). A contrario, l’on voit que certains facteurs organisationnels peuvent rendre inefficace l’introduction de technologies nouvelles dans les grandes entreprises.

 

D’autres éléments, de nature immatérielle, peuvent générer du risque : ainsi, la multiplication des acquisitions de sociétés par les grands groupes internationaux a eu pour conséquence l’inscription de survaleurs (goodwill) importantes dans leur bilan consolidé. Ces survaleurs posent aux auditeurs légaux de graves difficultés de contrôle, et elles rendent beaucoup plus incertains les jugements portés sur les bilans de ces groupes.

 

Plus généralement, les éléments immatériels représentent aujourd’hui une part essentielle de la capitalisation boursière de nombre d’entreprises cotées. Ils correspondent aux attentes des investisseurs vis-à-vis de l’entreprise, indépendamment des profits qu’elle dégage. Il s’agit donc, en quelque sorte, de la valeur de sa réputation, sur laquelle pèsent de multiples risques (naturels, opérationnels, financiers, etc.).

 

Le désir de se prémunir contre des risques divers est un puissant moteur d’innovation : ainsi, l’entreprise de chaussures BATA a mis en place avant l’heure (dès la fin du XIXème siècle…) une sorte de Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) « pragmatique/utopique », afin de continuer à se développer dans le contexte incertain des dernières années de l’Empire austro-hongrois. Dans un autre domaine, André-Martin Labbé a inventé, sans le savoir, la grande distribution moderne, en créant son Bazar Bonne-Nouvelle, dans le seul but d’assurer un rendement stable à ses capitaux…

 

Mais le risque ne peut jamais être totalement éliminé. Ainsi, le statut de Société coopérative de production (SCOP) présente, certes, des avantages en matière d’implication des salariés, mais il n’est pas exempt de certains dangers, en raison de la confusion qu’il introduit entre le statut de salarié et celui de propriétaire de l’outil de travail. Il convient, dans ce domaine comme dans bien d’autres, d’arbitrer entre avantages et inconvénients…

 

A cet égard, il est utile de souligner que les dangers liés à un risque dépendent beaucoup de la perception qu’en ont les intéressés : par exemple, beaucoup d’accidents du travail semblent attribuables au fait que la perception du risque par les opérateurs est très différente de celle des experts qui conçoivent les mesures de prévention. C’est ce même constat qui a conduit à la création du « Nanoforum » : mis en place au CNAM, cet espace de débat pluraliste et ouvert sur les risques et les bénéfices attendus des nanotechnologies a pour objectif d’identifier les défis à relever sur les plans scientifique, juridique et politique et de révéler les logiques guidant les différentes parties prenantes.

 

Cela amène tout naturellement à parler du fameux « principe de précaution », qui consiste à prendre, face à un risque potentiel, des mesures effectives et proportionnées. Mais comme l’indique l’un des auteurs de ce numéro, ce principe de précaution ne saurait être confondu avec un principe d’abstention qui consisterait à s’abstenir de toute chose (produit, technique, activité) tant que sa totale innocuité n’aurait été prouvée (ce qui, au demeurant, est impossible…).

 

Comme l’a dit un jour Woody Allen : « Le problème, c’est que, si on ne prend aucun risque, on court un risque encore plus grand… »

 

[1] « Organiser les entreprises, les institutions et les associations en présence du risque. »

 

 

 

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