N° 46 - avril 2007 -
1970, l'invention de l'environnement ?
Entre écologie et écologisme : la protection de la nature au muséum dans les années 1950
par Florian Charvolin et Christophe Bonneuil
Chargés de recherche au CNRS
Un même terme pour désigner indifféremment une science naturaliste ou un engagement social, c’est l’aboutissement d’une évolution politique et sociale à laquelle le Muséum aura largement contribué dès les années 50. C’est, en effet, au sortir de la Seconde Guerre mondiale que le mouvement s’amorce, l’imaginaire de l’exploration coloniale cédant la place à celui de protection de la nature, nouvelle « mission de l’homme blanc ». La création au Muséum, d’une chaire « d’écologie générale et de protection de la nature » témoigne de cette évolution, du souci de faire de la protection de la nature le support et le moteur d’un nouveau domaine scientifique. Généalogie d’un « écologisme » dénué « d’écologie » qui s’impose en 1970 mais dont le lignage est largement plus ancien et plus commun.
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N° 46 - april 2007 - 1970, the invention of the environment?
Between ecology and “ecologism”: Conservation at the Museum of Natural History during the 1950s
Florian Charvolin and Christophe Bonneuil
Till the 1970s, “ecology”, referred to both a science of nature and a social commitment. As of the 1950s, the Museum of Natural History in Paris contributed to the political and social trend that led to the emergence of this single word with two referents. This trend started following World War II, when the infatuation with colonial explorations made way for a concern with “protecting nature” — the “white man’s new civilizing mission”. The creation of the Museum with a chair of “general ecology and the protection of nature” expressed a concern for conservation and provided a grounds where a new field of science could thrive. The genealogy of an “ecologism” stripped of “ecology” that prevailed in 1970 has a much older and more common lineage.
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