N° 29 - Janvier 2003 - Energie et climat : les défis, les coûts, l'opinion en France
Les coûts des politiques climatiques en 2010 et au-delà : pour calmer les peurs d’un catastrophisme inverse
par Jean-Charles Hourcade
Directeur du Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (Cired)/CNRS
Directeur d'études à l'EHESS,
(Ecole des hautes études en sciences sociales)
et Philippe Quirion
Chercheur au Cired
Depuis l'été 2002, plusieurs essayistes et journalistes présentent le Protocole de Kyoto comme une aberration dangereuse. En particulier, réduire les émissions de gaz à effet de serre coûterait extrêmement cher et serait de toute façon inefficace. Une thèse que cet article s'attache à réfuter en s'appuyant sur la littérature scientifique synthétisée dans le troisième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Après avoir présenté le fonctionnement de cette institution, il montre que les coûts de la mise en œuvre de Kyoto seraient de faibles à négatifs si cette mise en œuvre repose sur des politiques adaptées et si l'on prend en compte les co-bénéfices sur l'environnement local, la sécurité énergétique et la diminution des tensions internationales.
A plus long terme, l'objectif de la Convention-cadre des Nations unies, à savoir "stabiliser les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique" n'apparaît pas hors de portée. Nous ne connaissons pas aujourd'hui la concentration compatible avec cet objectif, mais si l'on prend en compte le risque de non-linéarités dans les dommages, des cibles généralement considérées comme ambitieuses entrent dans le domaine d'une application rationnelle du principe de précaution.
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N° 29 - January 2003
The costs of climate policies in 2010 and beyond: To still fears about a “reversed catastrophism”
Jean-Charles Hourcade and Philippe Quirion
Since the summer of 2002, many essayists and journalists have been presenting the Kyoto Protocol as dangerously aberrant. According to them, reducing greenhouse gases would bear huge costs and, in any case, be ineffective. To counter this point of view, information is drawn from scientific articles summarized in the third report by the Intergovernmental Group of Experts on Climate Change, whose operation is described. The costs of implementing the Kyoto Protocol are small or even negative under condition that adapted policies be used to implement it and that the benefits in terms of the local environment, the security of the energy supply and a decrease in international tensions enter into account. In the long run, the objective of the UN’s International Convention on Climate Change — stabilize concentrations of greenhouse gases in the atmosphere at a level that prevents dangerously disrupting the climate system due to human activities — is not out of reach. We do not know at present what concentrations would meet this objective. By taking into account the risk of “non-linearities in damage”, targets usually thought to be overambitious could be set for rationally applying the principle of precaution.
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