N° 25 - Janvier 2002 - La prolifération nucléaire l’Europe et le climat : perspectives et marges de manœuvre
Réduction des émissions de gaz à effet de serre : l'ampleur du défi
par Jean-Marc Jancovici
ingénieur conseil, Manicore
La concentration de gaz à effet de serre dans l’air a augmenté de 30 % en un siècle et demi. L’accroissement de la population mondiale n’explique qu’en partie cette hausse : la quantité d’énergie consommée par Terrien a également été multipliée par sept en un siècle. Ne plus augmenter la concentration atmosphérique en CO2 impose que les émissions anthropiques mondiales deviennent inférieures à 2 ou 3 GT d’équivalent carbone soit un droit à émettre pour chaque Terrien de 500 kg par an. Il est indéniable que les meilleures technologies disponibles permettraient de diminuer les émissions, à condition bien entendu que la consommation globale n’augmente pas indéfiniment dans le même temps. Quant à l’option « énergies renouvelables » elle ne permet pas de résoudre le problème par simple substitution avec les énergies fossiles tant que la consommation d’énergie totalise 3 ou 4 tep par personne (en Europe) voire 7 à 8 ( cas des USA). La nucléarisation de toute la production d’énergie non plus.
Seule une rupture radicale de nos modes de vie permettrait de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre et de préserver l’avenir.
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N° 27 - July 2002
Reducing greenhouse gases: The scope of the issue
Jean-Marc Jancovici
The concentration of greenhouse gases in the air has increased by 30% over the past century and a half. The rising world population but partly accounts for this. The average earthling consumes seven times as much energy today as a century ago. To avoid concentrating more CO2 in the atmosphere, worldwide emissions due to human activities should be less than the equivalent of 2 or 3 GT of coal. In other words, each earthling would have the right to emit 500 kg per year. There is no denying that the improved technology, now available, will help us reduce emissions — but under condition that global consumption not increase indefinitely in the meantime. Renewable sources of energy for replacing fossil fuels will not enable us to solve the problem, at least not as long as total energy consumption amounts to 3 or 4 TEP per person (in Europe) and as much as from 7 or 8 (in the United States). Switching to nuclear energy will not solve the problem either. Only a radical break with current life-styles can lay the conditions for significantly reducing greenhouse gases so as to safeguard the future.
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