La série Réalités Industrielles publie trimestriellement des dossiers thématiques sur des sujets importants pour le développement industriel et économique. Piloté par un spécialiste du secteur sous l’égide du Comité de rédaction de la série, chaque dossier présente une large gamme de points de vue complémentaires, en faisant appel à des auteurs issus à la fois de l’enseignement et de la recherche, de l’entreprise, de l’administration ainsi que du monde politique et associatif. Voir la gouvernance de la série
L’économie mondiale a connu depuis trois décennies un bouleversement majeur de son organisation. Si les années 1980 ont vu les débuts d’une ouverture des marchés, ce sont deux événements majeurs du début des années 1990 qui ont radicalement modifié les pratiques économiques et industrielles, dans la foulée immédiate de la chute du monde soviétique.
D’une part, en 1993, sont actées la pérennisation de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) et la création, à partir de 1995, de l’Organisation mondiale du commerce, qui est chargée d’organiser un commerce international sans barrières majeures. Dans ce nouvel accord, la France s’est longuement battue (avec succès) pour préserver « l’exception culturelle et audiovisuelle ». Mais, concernant le numérique, le principe de la libre prestation de services informatiques entre membres de l’OMC s’impose.
Neuroscientifique et éthicienne, équipe Éthique et épistémologie, CESP-INSERM U1018, Espace éthique APHP, Université de Paris-Saclay, Paris
Confiance, fiabilité, responsabilité, éthique, transparence, rigueur, confidentialité, disponibilité, intégrité : voici quelques mots clefs importants pour parler de la protection des données et de ses enjeux.
Concevoir l’avenir de la protection des données dans une économie globalisée et dans un contexte international incertain de guerre et de crise sanitaire nous demande d’être plus responsables, plus vigilants, plus réfléchis au regard de nos données. L’utilisation que nous en faisons et la protection de ces dernières figurent parmi les préoccupations majeures en 2022.
Mais de quoi parlons-nous ? Qu’est-ce qu’une donnée, ou, plus précisément, une donnée sensible ou une donnée chiffrée ? Est-ce qu’une donnée identitaire soulève les mêmes enjeux qu’une donnée de recherche ou de santé, une donnée cérébrale, démographique, d’interaction ou de comportement, ou encore transactionnelle, financière ou industrielle ? De plus, définir les données de la recherche n’est pas un exercice aisé, dans la mesure où elles sont de natures extrêmement diverses.
Le grand défi industriel du développement à grande échelle d’une filière hydrogène décarboné est en train de devenir une évidence. Ainsi, en raison du changement climatique, le Conseil européen a décidé en décembre 2020 de réduire en 2030 de 55 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990, soit pour la décennie un rythme quintuple de celui des trente années précédentes.
À la suite de la crise économique du Covid-19, qui a rendu nécessaire un plan de relance sans précédent, et dans le cadre du plan France 2030, le gouvernement français a décidé d’investir 7 milliards d’euros pour l’hydrogène. Il s’agit là d’un effort remarquable d’autant que si dans le photovoltaïque, la Chine est encore aujourd’hui industriellement dominante, pour l’hydrogène, la France et l’Europe ressortent comme les mieux positionnées et entendent le rester.
Pour bien répondre à ces enjeux majeurs, une stratégie forte est nécessaire. Elle requiert une mobilisation multiple et repose sur le développement simultané des usages de l’hydrogène et de sa production locale décarbonée.
Pôle de plasturgie de l’Est (PPE), Saint-Avold (Moselle)
Le dihydrogène, noté H2 et communément appelé « hydrogène », est une molécule intervenant dans de nombreux procédés essentiels. C’est un vecteur énergétique dont la combustion ne génère que de l’eau. Sa production est aujourd’hui issue à 95 % de la transformation de sources fossiles (charbon, pétrole ou gaz), avec le gaz naturel comme précurseur pour près de la moitié, et concourt à l’émission de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, CO2). Sa génération est en ce sens fortement « carbonée ».
La production d’un hydrogène faiblement carboné, voire « décarboné », se fait essentiellement par quatre voies : extraire de l’hydrogène directement de gisements en sous-sol ; associer aux procédés carbonés actuels le stockage dans des couches géologiques du CO2 émis ; avoir recours à la pyrolyse du méthane qui génère hydrogène et carbone solide ; ou produire l’hydrogène via l’électrolyse de l’eau à partir d’une électricité peu carbonée de type nucléaire, éolien, solaire ou hydroélectrique.
L’enjeu de la décarbonation est d’éviter à la fois de recourir aux ressources fossiles et de générer des émissions de gaz à effet de serre. L’hydrogène décarboné suscite l’enthousiasme, car il peut concourir à la décarbonation de nombreux usages : production de la molécule pour l’industrie sans recourir à des ressources fossiles ; décarbonation de procédés industriels en sidérurgie, dans les cimenteries, pour la production d’engrais ; utilisation pour la mobilité lourde (navires, trains, poids-lourds, bus, avions).
Mai 2022 - L’économie de la rénovation énergétique
Ce numéro a été coordonné par
Serge CATOIRE Ingénieur général des Mines, Conseil général de l’économie Bertrand COCHI Président du Stanford Club of France et vice-président de Mines ParisTech Alumni
et
Bernard SOULEZ Vice-président de l’Association des cadres et dirigeants pour le progrès social et économique (ACADI)
Introduction de Serge CATOIRE, Bertrand COCHI et Bernard SOULEZ
Ce numéro des Annales des Mines est né d’un constat et d’une série d’événements :
Le constat, qui est décliné dans la plupart des articles composant ce numéro, porte sur l’impératif d’augmenter les performances et de réduire les coûts de la rénovation énergétique des bâtiments. Pour réaliser l’ensemble des rénovations nécessaires, une amélioration massive des méthodes et de la productivité s’impose non seulement pour des raisons financières, mais aussi, et encore plus fondamentalement, parce que les « bras » ne seraient pas là pour le faire si la productivité ne s’améliorait pas.
Les événements, ce sont les quatre Web-conférences du cycle « Rénovation énergétique des bâtiments », organisées en partenariat entre les anciens élèves des écoles des Mines, des Ponts, des Arts et Métiers et de Polytechnique, ainsi qu’avec le lab Recherche & Environnement de Vinci et la Smart Buildings Alliance. Les orateurs qui se sont succédé lors de ces conférences, dont beaucoup ont contribué à ce numéro par un article, ont démontré l’ampleur et la variété des bonnes pratiques avérées, dont la diffusion permettra les gains de performance et de productivité nécessaires à la massification des rénovations. L’ampleur de la participation à ces Web-conférences, dont le public a souvent dépassé les trois cents personnes, a démontré l’intérêt que suscite cette démarche de diffusion des bonnes pratiques.
La culture tient en France une place particulière, à la fois par sa réalité économique – les filières créatives représentant plus de 2,3 % du PIB national – et par ce qu’elle représente dans notre imaginaire collectif – les Français se revendiquant avec fierté de leur héritage culturel. La culture est d’ailleurs vue de manière assumée comme un outil central du rayonnement de notre pays dans le monde ; cette vision a d’ailleurs été au cœur de la décision de créer un ministère dédié aux Affaires culturelles dès l’année 1959. Cette politique volontariste a permis non seulement la diffusion de la culture sur l’ensemble du territoire, mais également le soutien à la mise en place et au développement des industries culturelles et créatives (ICC).