La série Responsabilité & Environnement publie trimestriellement des dossiers thématiques sur des sujets concernant les risques, le développement durable ainsi que l’énergie et les matières premières. Piloté par un spécialiste du secteur sous l’égide du Comité de rédaction de la série, chaque dossier présente une large gamme de points de vue complémentaires, en faisant appel à des auteurs issus à la fois de l’enseignement et de la recherche, de l’entreprise, de l’administration ainsi que du monde politique et associatif.
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Responsabilité et Environnement - N° 102 - Avril 2021 - Quelle finance pour une économie durable ?

 

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N° 102 - Avril 2021 - Quelle finance pour une économie durable ?

L’obligation verte : le roi est nu

Par Julien LEFOURNIER
Consultant en finances

 

Internaliser une externalité négative revient à payer un surcoût. L’utilité de l’obligation verte se fonde sur l’hypothèse que ce surcoût serait, au moins partiellement, transféré aux prêteurs obligataires – les acheteurs de l’obligation verte – mettant ainsi à contribution la finance pour le bien commun. Cette hypothèse n’est pas réaliste. Nous le montrons de manière simple en expliquant comment le fonctionnement du marché primaire obligataire s’y oppose dès lors que des investisseurs professionnels participent au placement des obligations vertes. Pour ces derniers, le fait que l’obligation verte ne se différencie pas contractuellement d’une obligation classique empêche de lui conférer la moindre valeur singulière. Cela entraîne à son tour nécessairement que le taux de rendement d’une obligation verte ne puisse pas être inférieur à celui d’une obligation classique (toutes choses égales par ailleurs). Finalement, l’obligation verte ne peut pas constituer une incitation à réaliser un projet vert.

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N° 102 - April 2021 - Finance for a sustainable economy?

Green bonds: The king is naked

 

Julien Lefournier,
consultant in finance

 

As internalizing a negative externality amounts to paying an additional cost, the usefulness of the bond is based on the assumption that this additional cost would be, at least partially, transferred to bondholders ‒ The buyers of green bonds ‒ thus making finance contribute to the common good. This assumption is unrealistic. We show this in a simple way by explaining how the mechanics of the primary bond market forbid it when professional investors participate in the placement of green bonds. For those (non green) investors, the fact that the green bond is not contractually different from a traditional bond prevents them from giving it any singular value. This in turn necessarily means that the rate of return on a green bond cannot be lower than that on a traditional bond (all other things being equal). Finally, the green bond cannot constitute an incentive to carry out a green project. among firms and project leaders, carbon offsets have to undergo a change. Their uses must be better regulated, and the perception of them has to be updated so that they are seen to be what they really are: a means toward carbon neutrality worldwide.

 

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