Les normes sont aujourd’hui omniprésentes dans la technologie, les relations économiques et la vie quotidienne. Les avantages qu’elles apportent sont bien connus : elles facilitent l’interopérabilité des produits et les relations clients-fournisseurs. Par le développement de normes internationales, elles réduisent les obstacles aux échanges entre pays. Elles donnent aux consommateurs des assurances sur la qualité et les performances des biens qu’ils achètent. Elles contribuent à la diffusion des bonnes pratiques de gestion... Le champ de la normalisation s’est considérablement élargi, et touche aujourd’hui non seulement aux aspects techniques, mais aussi économiques, environnementaux et même sociétaux.

Mais cette sophistication, rançon du succès de la normalisation, n’est-elle pas devenue un inconvénient ? Les entreprises petites ou moyennes peuvent-elles raisonnablement consacrer les moyens nécessaires seulement pour s’informer de l’évolution de la situation dans leur domaine ? En définitive, les normes ne sont-elles pas devenues un obstacle à l’innovation, en enfermant les entreprises dans un réseau de contraintes qu’elles connaissent mal ? Ne sont-elles pas aussi des moyens pour les entreprises, ou les pays, dominants d’établir des rapports de forces qui leur sont favorables ?