Edouard STEHELIN (1809-1904)

Ingénieur civil des mines de la promotion 1826 de l'Ecole des Mines de Paris.

Fils de Hieronymus STEHELIN.
Marié le 2/6/1835 avec Elisabeth ZELLER (1818-1902), fille de Féréol ZELLER et de Marie STEGER, d'Oberbruck, Ht Rhin.
Enfants : Edouard (né en 1836), Elisabeth (1837-1925, épousa Heinrich Alexander BINDSCHEDLER de Thann (1827-1867)), Albert (1846- Paris 1865), Jeanne et Robert (nés en 1850).
Gérant des usines de fer à Oberbruck et Masevaux en Alsace. Associé le 1/5/1837 avec un quart de participation au capital de "Stehelin et Huber" à Bitschwiller : construction de roues des premiers wagons pour la Société Centrale de Chemin de Fer Suisse. Après la mort de son frère Charles (28/3/1848), seul dirigeant. De 1850 à 1872, il dirige Stehelin et Cie à Bitschwiller, et de 1874 à 1893 il est associé de la manufacture d'étoffes de laine Stehelin & Cie à Cernay. Voir articles parus dans "Basler Nachrichten" 1899, no 319 et 1904, no 295.


Bulletin de l'Association Amicale des Anciens élèves de l'Ecole des Mines, janvier 1905

Le 25 octobre 1904 s'est éteint à Bitschwiller, près Thann (Haute-Alsace), à l'âge de quatre-vingt-quinze ans moins un mois, le plus ancien sans doute des élèves de notre École, M. Edouard Stehelin, né à Bâle le 21 novembre 1809 et entré comme auditeur libre à l'École des Mines en 1826.

Membre fondateur de notre Association amicale dès les premières années de sa création, M. Edouard Stehelin, contemporain à l'École de Michel Chevalier et de Le Play, ami de Daubrée, n'a pas cessé pendant le cours de sa longue carrière de s'intéresser à tout ce qui touchait à l'École des Mines de Paris, et, jusqu'aux derniers jours de sa verte vieillesse, il aimait à se reporter en pensée à l'époque où il recevait les précieux enseignements qu'il devait bientôt après mettre à profit.

Dès sa sortie de l'École, il entra aux Forges de Willer, près Thann, qui appartenaient à son oncle.

En 1834, les Forges de Willer et le Haut-Fourneau de Bitschwiller étant devenus la propriété de MM. Stehelin et Huber, son frère et son cousin, M. Edouard Stehelin prit la direction des Forges d'Oberbruck et du Haut-Fourneau de Massevaux, propriété de la famille de Broglie et dont la Société Stehelin et Huber était locataire.

En 1840, il revint à Bitschwiller et s'y associa à son frère sous la raison sociale Charles et Edouard Stehelin : c'est à ce moment que date la transformation des forges et du haut-fourneau en atelier de construction.

On y construisit à l'origine les machines les plus diverses, notamment les premières locomotives qui circulèrent sur le chemin de fer de Mulhouse à Thann, qui venait d'être mis en exploitation, puis successivement, indépendamment des chaudières, des machines à vapeur, des transmissions, tout l'ensemble des machines nécessaires à la filature et au tissage du coton et de la laine.

Jusqu'en 1872, M. Edouard Stehelin, ainsi que son fils qu'il s'était associé, s'occupaient avec la plus grande activité de la direction des ateliers. A ce moment, la société Stehelin et Cie céda à une société par actions ses ateliers de constructions de Bitschwiller, et MM. Stehelin père et fils concentrèrent tous leurs soins à l'administration de diverses affaires de filature et de tissage de coton et de laine, auxquelles, en qualité de constructeurs, ils avaient été amenés à s'intéresser.

Les années qui suivirent cette retraite ne furent donc pas pour M. Edouard Stehelin des années de repos : l'inaction ne pouvait convenir à cet esprit alerte, toujours en éveil, et jusqu'à la veille de sa mort, il ne cessa de s'occuper activement de ces diverses entreprises.

Tandis qu'il dirigeait les Forges d'Oberbruck, il se maria le 2 juin 1835 à Mlle Élise Zeller, d'Oberbruck, et tant qu'il conserva cette fidèle compagne, les années ne semblaient pas avoir de prise sur M. Edouard Stehelin.

Rien n'était plus touchant que la famille de ces vénérables patriarches, réunissant auprès d'eux trois générations, entourés d'une vingtaine de petits-enfants, répandant autour d'eux beaucoup de bien aux malheureux.

A la mort de Mme Stehelin, survenue le 1er juin 1902, la veille de leur 67eme anniversaire de mariage, M. Edouard Stehelin fut particulièrement atteint. Sa robuste constitution triompha à plusieurs reprises de violentes atteintes, mais peu à peu ses forces allaient en diminuant, et il s'éteignit le 25 octobre 1904, conservant jusqu'à ses derniers jours sa sérénité et sa lucidité d'esprit.

Ch. MEUNIER-DOLLFUS.

Sources : Basler Nachrichten, 1899 no 319 et 1904, no 295.