Fils de Jean Stanislas Adolphe MOREAU, voyageur de commerce (d'après le registre matricule de Polytechnique) ou notaire (d'après la biographie ci-dessous), et de Aurélie LE RAY. Religion catholique.
Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1877, entré classé 104 et sorti classé 57 sur 196 élèves). Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1879). Ingénieur civil des mines.
Bulletin de l'Association des Anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, 1935 :
Les camarades de la promotion 1879 viennent de perdre un de ceux qui l'ont le plus honorée.
Georges Moreau naquit à Nantes, où son père était notaire, le 9 septembre 1857 [le 9 octobre 1957 d'après le registre de Polytechnique]. Après de solides études, G. Moreau entra à l'Ecole Polytechnique, puis à l'Ecole des Mines, d'où il sortit sous-major de sa promotion.
Grâce à l'appui de l'éminent professeur Fuchs, il fut envoyé, par la Banque de Paris et des Pays-Bas, en Espagne, où il resta pendant cinq ans. Il effectua ensuite de nombreuses missions : aux Etats-Unis, jusqu'en 1895; puis, successivement, en Indochine, Afrique occidentale et australe, Russie (dans l'Oural), en Espagne, Scandinavie, aux Balkans, Mexique, Canada, Brésil.
Comme ingénieur-conseil de la Banque Legru, il s'occupa, pendant trois ans, des houillères de Makiewka, en Ukraine.
En 1899, le service des Etudes de la Banque de Paris et des Pays-Bas l'envoya de nouveau en Afrique, au pays des Achantis.
La haute valeur technique de notre camarade lui ouvrit les portes de plusieurs conseils d'administration de sociétés minières françaises et anglaises.
Avec son camarade de promotion M. Guillet de la Brosse, il fonda la société de Mégrine, en Tunisie, dont il devint le Président, société qui fut un important fournisseur de plomb pour la France pendant la grande guerre.
Georges Moreau épousa en premières noces une Américaine d'une des meilleures familles de Chicago, Miss Warren, qui mourut pendant que son mari était en mission aux Etats-Unis.
Engagé volontaire en 1914, comme lieutenant, il fut affecté, successivement, à l'inspection des Forges de Paris, puis au ministère de l'Armement, enfin comme officier de liaison, à Chaumont, avec le 17e Génie américain — unité combattante. Les lettres de félicitations de l'Etat-Major américain et sa décoration de chevalier de la Légion d'honneur, au titre militaire, sont les meilleures preuves des services qu'il rendit pendant la grande guerre. Il fut d'ailleurs blessé à la tête et au bras, refusa d'être évacué sur un hôpital et voulut continuer son service. Les blessures n'étaient cependant pas négligeables, puisqu'elles lui valurent une pension d'invalidité de 60 %.
Georges Moreau fut un grand voyageur prospecteur. Il acquit une profonde expérience minière de ses explorations, qu'il résuma dans des publications scientifiques connues : chez Béranger : Etudes minières, industrielles et financières sur les mines du Transvaal; Etude industrielle des gites métallifères (deux éditions); Les moteurs à explosion; Théorie des moteurs à gaz; chez Gauthier-Villars : L'industrie minière, ses principes fondamentaux et ses bases économiques..
Notre Camarade, à la demande du professeur Caquot, traduisit, pour le ministère de l'Air, plusieurs rapports techniques en langues étrangères.
Il fut également le collaborateur de la revue Le Génie Civil, où il fit paraître de nombreux articles sur des sujets divers (mines, moteurs, chemins de fer...).
Ses travaux scientifiques lui valurent la rosette d'Officier de la Légion d'honneur, sur la proposition du Grand Chancelier.
Notre Camarade est mort brusquement, le 25 juillet, après plusieurs semaines de maladie, pendant lesquelles il fut entouré des soins attentifs et dévoués de Mme Moreau, que nous assurons de notre très respectueuse sympathie et de la grande part que nous prenons à son deuil.
H. C.