Il épouse en 1ères noces (1810) Madeleine Zoë Cadeau.
De son 2ème mariage (1825) avec Marie-Lise-Christine de Noüe (1801-1864), il eut des descendants.
Son arrière-petite-fille Denise Héricart de Thury épouse le 18/1/1926 Marcel Bernard, ingénieur civil des mines (promotion 1922 de l'EMP).
Son descendant Didier Héricart de Thury (Genève 1947-Toulouse 2015) a vécu à Carcassonne de 2004 à 2012, et est mort d'une longue maladie. Avec ce décès s'éteint le nom de Héricart de Thury, ainsi que le titre de vicomte.
D'après le dictionnaire de biographie française et d'autres sources :
Né à Paris le 3 juin 1776, mort à Rome le 15 janvier 1854. Inhumé à Saint-Louis des Français (San Luigi de Francesi). Issu d'une famille originaire de La Ferté Milon. Père : Louis-Christophe, conseiller maître en la chambre des comptes, vicomte de Thury (mort en 1810) ; mère : Elisabeth-Michèle-Charlotte Ferrand. Neveu du comte Antoine-François-Claude Ferrand, ministre de Louis XVIII et membre de l'Académie française. Après le décès de son oncle (1825), il se fait parfois appeler "Héricart-Ferrand de Thury", appellation autorisée par ordonnance royale du 8 février 1815.
Son frère Louis-Elisabeth (1779-1858) qui avait épousé sa cousine germaine Caroline-Eugénie-Marie Ferrand (1823-1882), fille du ministre de Louis XVIII, fut créé vicomte héréditaire de Héricart-Ferrand le 28 mai 1819 ; il a eu 3 filles, dont Henriette (1823-1882) qui épousa Ernest comte de Chabaudoin d'Erceville (1816-1885), officier de marine.
Louis-Etienne-François entre le 13 avril 1795 à l'Ecole des Mines sur concours d'admission directe ; il devient ingénieur ordinaire le 7 oct. 1802.
Après divers voyages en Isère, Hautes-Alpes et Drôme, il est nommé à Paris en 1809, chargé de l'inspection des carrières et de la direction des travaux ; c'est une époque où il publie abondamment dans le Journal des Mines. Ingénieur en chef le 13 décembre 1810, il dirige l'inspection des carrières de la Seine. Le 13 janvier 1823, il devient directeur des travaux de Paris. Il fait consolider les catacombes ; il y rassemble des ossements provenant de différents cimetières de Paris. Il crée une collection d'anatomie pathologique et une collection d'échantillons de bancs de pierre du bassin parisien. Il entreprend des travaux de construction de galeries sous les rues de Paris, recherche des puits artésiens, entreprend des travaux de drainage et d'irrigation. Il quitte le services des carrières en 1830.
Héricart de Thury a été très enthousiaste sur le développement des puits artésiens. En 1828, Elie de Beaumont avait établi la continuité souterraine des couches jurassiques que l'on trouve près de Paris. Héricart de Thury intervient alors auprès de François Arago, président du Conseil général de la Seine, qui fait réaliser un forage au niveau du crétacé (albien). On trouve ainsi la nappe phréatique à l'Est de Paris. Un puits à 548 m de profondeur fournit de l'eau à 27 degrés. La production dura jusqu'en 1910, après avoir diminué constamment.
Devenu maître des requêtes dès l'arrivée de Louis XVIII (1814) puis conseiller général de la Seine, il est élu député de l'Oise (22 août 1815, par 102 voix sur 141 votants, 281 inscrits) par le collège de département de l'Oise où il possédait la terre de Thury. Il siégea dans la majorité. Il n'était pas rééligible en 1816 à cause de son âge. Député de la Seine (13 novembre 1820, par 193 voix sur 303 votants, 333 inscrits). Il siège à droite, et intervient sur des questions relatives aux travaux publics. Il est réélu le 25 février 1824 (5ème arrondissement, 549 voix sur 1801 votants contre 522 voix à Benjamin Delessert), mais non le 17 novembre 1827 (dans le 6ème arrondissement, 201 voix contre 459 à M. Ternaux). Charles X le nomma gentilhomme de sa chambre. Il est élu membre de l'Académie des sciences le 15 novembre 1824, puis associé libre de l'Académie de médecine le 21 novembre 1825. Il fut président de la Société nationale des antiquaires de France, de la Société séricole, de la Société d'horticulture, de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, membre du Conseil général des mines de 1834 à 1848. Il fit partie de presque tous les jurys des expositions de l'industrie de 1819 à 1851.
Le 20 mars 1848, le Gouvernement provisoire de la 2eme République décide de mettre à la retraite tous les membres du corps des mines et du corps des ponts et chaussées âgés de 65 ans et plus, à l'exception toutefois des vice-présidents des conseils généraux des mines et des ponts et chaussées. Héricart de Thury, inspecteur général de 2e classe, est donc mis à la retraite le 22 mars en même temps que Berthier, Garnier (insp. gén. 2e cl), Gueymard, Burdin (ing. en chef directeurs), et Lefebvre (ing. en chef de 1ere classe). Ce dégagement des cadres permet de nommer le même jour 3 nouveaux inspecteurs généraux de 2e cl (Elie de Beaumont, Thirria et Combes). Il faut noter que, malgré ses nombreuses activités très en vue, Héricart de Thury n'a jamais été promu inspecteur général des mines de 1ère classe, ce qui laisse supposer de sévères inimitiés au sommet de la hiérarchie du corps des mines à cette époque.
En 1852, Héricart de Thury alla en Italie accompagner un fils malade. Au cours du second voyage dans ce pays, il mourut à Rome et fut enterré dans l'église Saint-Louis-des-Français.
Il laissa des mémoires et études sur la minéralogie, les carrières, l'économie politique, l'archéologie, l'agriculture. Comme directeur des bâtiments civils, il avait été chargé notamment de la restauration de l'hôtel de Cluny.
Il fut nommé officier de la Légion d'honneur le 16 mai 1816.
Publié dans le LIVRE DU CENTENAIRE (Ecole Polytechnique), 1897, Gauthier-Villars et fils, TOME III, page 179 :
HÉRICART DE THURY fut de la première promotion de l'École des Mines de 1794-1795, qui ne passa pas par l'École Polytechnique. Il a pris sa retraite en 1848, comme Inspecteur général; il est mort en 1853. Il a été Membre de l'Académie des Sciences (1824) et Conseiller d'État.
Extrait du livre d'André Thépot : Les ingénieurs des mines du XIXème siècle, page 209 :
Le vicomte Louis-Etienne-François HERICART DE THURY resta à la tête du service des carrières de Paris entre 1809 et 1830. Mais c'était un homme trop occupé pour accorder à la consolidation du sous-sol parisien toute son attention. Il eut en effet une activité politico-administrative importante. Elu député de l'Oise en 1815, puis dans la Seine de 1823 à 1827, il avait été gentilhomme de la Chambre de Charles X. Ses fonctions administratives furent considérablement élargies puisqu'il fut nommé par ordonnance royale du 13 janvier 1823 Directeur des travaux de Paris. A ce titre, il contribua à l'achèvement de divers monuments de Paris commencés sous Napoléon : en particulier le Palais de la Bourse. Ceci explique qu'il perdit ses fonctions après 1830. Il fut remplacé en 1830 au service des carrières par l'ingénieur Trémery, qui resta à ce poste jusqu'en 1841.
Gilles THOMAS montre l'un des "Cabinets de Minéralogie" créés dans les catacombes, sous l'impulsion de Héricart de Thury. Ici, c'est celui du faubourg Saint-Jacques, créé en 1811. L'inscription montrée par Gilles THOMAS est : Bancs de pierre de cette carrière De la surface de la terre au banc de roche 13 mètres - 40 pieds |
Cette photo du 19ème siècle montre que, sur les marches de ce genre de "Cabinet de Minéralogie", étaient présentés des échantillons de roches (de la terre végétale à la couche de craie) ; sur les contre-marches étaient écrits le nom de la couche géologique et sa hauteur réelle. Sur les banquettes autour étaient déposés des fossiles, des concrétions, de vieux outils trouvés par les ouvriers de l'Inspection des carrières.
|
Voir aussi : La création et l'aménagement des catacombes. Premier musée souterrain de France au début de l'Empire, sous l'égide de L.É.F. Héricart Ferrand, entre 1809 et 1815 », par Gilles Thomas et Xavier Ramette, Napoleonica. La Revue 1/2011 (N°10), p. 66-98.
Cette liste des descendants de L.E.F. Héricart de Thury nous a été aimablement communiquée par Alain Pignon, rédacteur des Chroniques de Carcassonne