Né à Paris le 3 juillet 1755. Mort à Paris le 9 avril 1831.
Marié à sa cousine germaine Charlotte-Nicole HAZON.
5 enfants dont Ernest (1781-1801) mort en Egypte, Cécile, et Eugène (1785-1847) dont l'énorme collection d'ouvrages fut léguée à la bibliothèque de Rouen.
Cécile COQUEBERT de MONTBRET (née le 17/9/1782 à Versailles) épouse le 9/2/1800 Alexandre BRONGNIART. De cette union naîtront 3 enfants : Mathilde (1797-1848), Hermine (1800-1885) qui épouse le 2 mai 1825 le célèbre chimiste Jean-Baptiste DUMAS, et Adolphe BRONGNIART (le fondateur de la paléontologie végétale). [Certains éléments généalogiques nous ont été fournis par Thierry SENLIS, descendant de COQUEBERT de MONTBRET].
Fils d'un conseiller correcteur de la Cour des Comptes, originaire de Reims et apparenté à Colbert. De très bonne heure, il pratique les langues étrangères et il cultive les sciences naturelles chez l'abbé Nollet. En 1773, à 18 ans, il est attaché comme secrétaire au bureau des Consulats, à Versailles. En 1774, il est envoyé à Hambourg comme commissaire de la Marine et en 1777 consul général près les villes Hanséatiques. En 1786, il succède à son père à la Cour des Comptes, jusqu'à la disparition de la charge en 1791. En 1789, il est envoyé à Dublin comme agent général de la Marine et du Commerce, accompagné par son fils Ernest. Grâce à Fourcroy et à Monge, il échappe aux mesures d'expulsion des aristocrates de Paris. Il est alors nommé responsable de l'organisation du nouveau système de poids et mesures (décret du 1er aout 1793). Il travaille également dans des ateliers de fabrication de poudre et échappe à la mort lors de l'explosion d'une poudrière d'Essonne.
C'est alors qu'il devient le "rédacteur" du Journal des mines, créé en 1794. Il s'en occupe activement jusqu'à 1800. Il lit, traduit et résume de nombreux ouvrages en allemand, la principale langue utilisée par les ingénieurs de mines et les géologues de l'époque. Il réalise aussi plusieurs voyages.
Dès le printemps 1794, il travaille à l'élaboration du système métrique. En 1795, il s'occupe d'une Agence temporaire des poids et mesures, avec Gattey et Legendre.
Il enseigne le cours de géographie physique et gîtes de minerais à l'Ecole des mines en 1796-1797. Il enseigne également à l'Ecole centrale des Quatre Nations, et au Lycée républicain, aux côtés de Fourcroy, Brongniart et Hassenfratz.
Cependant, suite à l'arrêt provisoire de la publication du Journal des mines, il demande son retour à la diplomatie. En 1800, il est chargé des relations commerciales de la France à Amsterdam. En 1802, il est envoyé à Londres comme Consul général chargé des relations commerciales et des questions relatives aux prisonniers de guerre. D'après Thiers : "Son arrivée fit grand bruit. On l'appela Colbert. On prétendait qu'il descendait du ministre du grand roi, et on loua fort la convénience d'un tel choix pour la conclusion d'un traité de commerce". En 1803, Coquebert doit déja rentrer à Paris, la paix étant rompue.
En 1806, il rentre en France et devient chef du bureau de la statistique du ministère de l'intérieur, puis directeur de la statistique, ce qui est le poste administratif le plus élevé du ministère derrière le secrétaire général. En 1809, il est fait baron. Il obtient la Légion d'honneur (1803, 1819).
En 1810, il devient directeur des douanes à Amsterdam, et peu après, secrétaire général du ministère des Manufactures et du Commerce.
Elu "associé non résidant" de la section de géographie de la 2ème classe de l'Institut national (sciences morales et politiques) le 4 floréal an X (24 avril 1802), il est inscrit sur la liste des correspondants de la 1re classe (28 janvier 1803), puis devient académicien libre de l'Académie des Sciences (12 août 1816).
A partir de 1817, il réalise à nouveau divers voyages dans toute la France.
Citation du site http://www.napoleonica.org/ :
Cet ancien consul de France à Hambourg sous l'Ancien Régime devenu, après la Révolution, professeur de statistique minière à l'Ecole des Mines, fut d'abord nommé, sous l'Empire, commissaire général chargé de l'établissement de l'octroi de navigation sur le Rhin en 1805 puis directeur de la statistique au ministère de l'intérieur en 1806. (Il étudie alors les dialectes des régions de France).
Maître des requêtes en service ordinaire le 6 février 1808, il est rattaché à la commission du contentieux. En service ordinaire près du ministre et de la section de l'intérieur en 1810, il passe en service extraordinaire courant 1810 et exerce les fonctions de directeur principal des douanes en Hollande (à Amsterdam) jusqu'en 1811. Il devient secrétaire général du ministère des Manufactures et du Commerce jusqu'à la suppression du ministère le 5 avril 1814. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1803 et baron d'Empire en 1809. [Remerciements à Bernard Poujeaux qui a permis de préciser certains points de la biographie].
Extrait de la Notice historique sur l'Ecole des Mines de Paris, Louis Aguillon, 1889
Charles Coquebert de Montbret était le rédacteur spécialement chargé, sous l'autorité de l'agence, puis du conseil des mines, de la rédaction du Journal des mines, recueil officiel dont la création et la rédaction par l'agence des mines avaient été stipulées dans l'art. 7 de l'arrêté du 13 messidor an II, qui avait constitué l'agence ; ces prescriptions avaient été rappelées dans l'art. 20 de l'arrêté du 18 messidor an II, sur l'organisation du corps des mines. Le Journal des mines, auquel ont succédé, en 1816, les Annales des mines, forme une collection de 38 volumes in-8, parus à raison de un par an, de 1798 à 1815. Charles Coquebert s'était spécialement occupé, dans les premiers volumes du Journal des mines, de la publication par département de statistiques minéralogiques, descriptions de terrains et gîtes minéraux, qui formèrent le prélude de la description.géologique de la France, que devaient entreprendre plus tard, sous la direction de Brochant de Villiers, Dufrénoy et Élie de Beaumont.
Coquebert de Montbret avait, du reste, utilisé directement tous ces documents pour publier, en 1822, en collaboration avec d'Omalius d'Halloy, un Essai d'une carte géognostique de la France « dont le mérite a été universellement et justement apprécié », comme l'a dit Brochant de Villiers dans sa notice sur la carte géologique générale de la France.
Le texte qui suit est tiré du livre LES BRONGNIART, par Louis de Launay, Librairie G. Rapilly et fils, 1940.
[...] Nous étudierons seulement la branche Coquebert de Montbret et Hazon qui constitue la famille maternelle d'Adolphe Brongniart. [...]
Les Hazon, que l'on croit originaires de la ville d'Este dans l'État de Venise, s'établirent comme marchands à Châteaudun, au début du XVIe siècle, puis à Orléans, en 1576, et à Paris vers 1650. Un Hazon fut échevin de Paris de 1710 à 1712. Son fils fut doyen des conseillers au Châtelet de Paris et son petit-fils Barthélémy-Michel Hazon (1722-1816), membre de l'Académie d'Architecture, eut pour fille Mme Coquebert de Montbret, et pour petite-fille Mme Alexandre Brongniart; par où se fait le raccordement avec les Brongniart.
Les Coquebert de Montbret, qui étaient parents de Colbert et de saint Jean-Baptiste de la Salle, comportent de leur côté des marchands à Reims au XVIe siècle, puis un avocat au Parlement de Metz, un correcteur à la Chambre des comptes, un avocat au Parlement de Paris et l'on arrive ainsi à Charles-Etienne Coquebert de Montbret (1755-1831), beau-père de Mme Alexandre Brongniart, qui fut naturaliste et membre de l'Académie des Sciences. Hazon l'architecte et Coquebert le naturaliste sont les seuls dont nous voulions parler.
Barthélémy-Michel Hazon-Malinguehen, écuyer, seigneur de Cantiers, architecte du Roi, intendant général et ordonnateur des palais, bâtiments, jardins, arbres, académies, manufactures du Roi, contrôleur général des bâtiments du département de Choisy-le-Roy et de celui de Versailles, contrôleur des bâtiments de l'École militaire de Paris, membre de l'Académie royale d'architecture sous Louis XV et Louis XVI, chevalier de l'ordre royal de Saint-Michel, a vécu presque centenaire, ce qui lui a valu d'être intimement mêlé à la vie d'Alexandre Brongniart, tout en apportant des souvenirs d'un état de choses disparu. Ses nombreux portraits nous permettent de nous le représenter, d'abord jeune artiste sérieux et souriant, puis vieillard s'amusant à piocher son jardin de Cantiers [Il avait installé dans son parc un grand jeu d'oie avec toutes ses stations. On y voyait au naturel le puits, l'hôtellerie, la barrière, le pont cassé, etc., de grands panneaux peints qu'on accrochait aux arbres représentaient les oies blanches ou noires avec de charmantes têtes de femmes coiffées à la mode du temps. Les dés qui étaient de gros cubes de bois de 18 à 20 cm existaient encore en 1869. Ainsi que quelques toiles]. Ayant commencé par être avocat au Parlement, il remporta en 1745, le grand prix de l'Académie et partit ainsi comme pensionnaire du Roi à Rome. Après quoi, il devint architecte officiel, dirigea sous Gabriel les travaux de l'École militaire, planta les parcs de Versailles et du grand Trianon et conquit successivement tous les titres que nous avons énumérés. Nous allons revenir sur ses lettres de jeunesse.
Dans la famille Coquebert, longtemps vouée aux offices de la judicature, la science apparaît dans la seconde moitié du XVIIIe siècle avec les enfants de Coquebert-Hazon. L'aîné, conseiller impérial à la cour d'Amiens, mort en 1825, se fit connaître comme minéralogiste. Le second qui nous touche comme grand-père d'Adolphe Brongniart, fut à la fois représentant de la France à l'étranger et membre de l'Institut dans la section de géographie.
François-Etienne Coquebert de Montbret (1755-1831) avait épousé sa cousine germaine Charlotte-Nicole Hazon, doublant ainsi le nœud qui rattachait les deux familles. Il fut commissaire de la marine à Hambourg, Lubeck et Brème en remplacement de M. de Lesseps, consul général de France dans les villes hanséatiques (1777) (époque où son portrait fut fait par Perronneau), puis en Mecklembourg-Schwerin (1780). En 1789, il succéda à son père comme Conseiller correcteur en la Chambre des comptes ; mais le poste ayant été supprimé par la révolution, il devint agent général de la marine et du commerce de France à Dublin, jusqu'à la déclaration de guerre par l'Angleterre.
Revenu à Paris en octobre 1792, il change un moment de voie. Le Comité de Salut Public l'attache au Service des Poids et Mesures auquel il collabore jusqu'en 1800, en même temps qu'on le charge d'enseignements divers. Il rentre alors dans la carrière diplomatique, au moment où sa fille Cécile épouse Alexandre Brongniart, et part à Amsterdam comme commissaire général des relations commerciales (1800-1802), devient ensuite commissaire général et plénipotentiaire pour la navigation du Rhin, est chargé par décret de 1810, comme directeur général des douanes en mission en Hollande, d'y établir le régime des douanes françaises et prend sa retraite en 1814.
Dans cette carrière que les événements ont rendue mouvementée, on n'aperçoit pas jusqu'ici la place de la science qui a cependant occupé une grande partie de sa vie. Dès 1794, en même temps qu'au Comité des Poids et Mesures, il est attaché à l'agence des mines et chargé, comme rédacteur en chef, du Journal des Mines. Il professe la géologie à l'École des Mines, l'histoire, la géographie, l'économie politique et rurale aux Écoles Militaire et Centrale de Paris, et mérite ainsi de devenir en 1802, membre associé (non résident) de l'Institut national dans la section de géographie, puis, le 13 août 1816, membre titulaire. On a de lui un ouvrage de géographie commerciale, de nombreux mémoires et une contribution suivie au Dictionnaire des Sciences Naturelles.
De ses cinq enfants, l'aîné, Ernest, prit part comme botaniste à l'expédition d'Egypte et y mourut de la peste en 1801. Le cadet, Eugène, devenu sourd à 6 ans par suite d'un accident de voiture et conduit à un mutisme presque absolu par cette surdité, n'en fut pas moins un orientaliste éminent qui avait appris la plupart des langues vivantes et mortes de l'Europe et de l'Asie. Il devint correspondant de l'Académie des Inscriptions.
De l'histoire de cette famille qu'il serait facile de développer, nous ne retiendrons qu'un chapitre, celui qui est relatif à l'École de Rome.