Joseph François Denis de CHAMPEAUX (1775-1845)
dit "CHAMPEAUX de SAUCY" ou bien "de CHAMPEAUX-SANCY"
Né le 14 février 1775 à Semur (Côte d'Or).
Décédé le 16 octobre 1845, dans son château de Lavaut, à Saint-Léger-sous-Beuvray, sans enfant, laissant une veuve qu'il avait épousé en 1809.
Fils de Denis Augustin de CHAMPEAUX (1737-1823) et de Marie BONNAVENTURE de GUENEBAULT. Il est l'oncle de Georges de CHAMPEAUX qui fut ingénieur de l'Ecole des mineurs de Saint-Etienne.
Ancien élève de l'Ecole d'artillerie de Metz et de l'Ecole des Mines. Corps des mines
Grâce aux travaux de Jean-Philippe PASSAQUI, nous connaissons le parcours professionnel de CHAMPEAUX, que nous résumons ci-dessous.
Pour en savoir davantage, voir l'article : Un ingénieur des mines au parcours original : Joseph François de Champeaux, par Jean-Philippe Passaqui.
Résumé de la carrière de Joseph François de CHAMPEAUX
- Elève sous-lieutenant dans le corps de l'artillerie, il est révoqué le 17 février 1794 en raison de sa situation de ci-devant noble.
- Campagne dans le corps du génie, dans l'armée de Sambre-et-Meuse (octobre 1794).
- "Adjoint" du Génie à la place de Juliers, près de Cologne : il améliore les défenses.
- Printemps 1795 : il se présente au concours d'admission à l'Ecole des mines (Paris). Après quelques péripéties, il est admis dans ce qu'on désigne comme la promotion 1794 de l'Ecole. Il entre effectivement à l'Ecole le 7 juin 1795. Il semble qu'il a été proche de BAILLET du BELLOY, un allié utile lorsqu'il a fallu renvoyer la moitié de la promotion.
- Il est nommé dans le corps des mines le 28 décembre 1797, comme "ingénieur surnuméraire". Il ne sera titularisé qu'en 1802.
- En 1799, il est chargé de visiter les mines des départements de la Côte d'Or, de la Nièvre et de la Saône et Loire. Il découvre ainsi la présence d'autunite (uranium oxydé) en France. Il visite ensuite le Jura et les Alpes, dont il rapporte des minéraux qui enrichissent les collections de l'Ecole des mines.
- Nommé ingénieur ordinaire des mines dans la Nièvre, puis à Dijon, en 1802. Au début, il s'y occupe surtout des mines de La Machine
- Pendant les 30 années suivantes, il va rester dans la même région, chargé des mines de la Côte d'Or, de la Nièvre et de la Saône et Loire et de l'Allier.
- Par décret impérial du 2 février 1809, il est nommé ingénieur en chef des mines (de 2ème classe) en même temps que CORDIER, BROCHANT de VILLIERS et COLLET-DESCOTILS, tous appartenant à la fameuse "promo 1794" et promus avant leurs camarades. Ces 4 ingénieurs étaient donc considérés comme les meilleurs éléments de leur promotion. Les 3 derniers restèrent à Paris, Brochant et Cordier entrèrent à l'Académie des sciences et devinrent inspecteurs généraux de 1ère classe, Collet-Descotils devint directeur de l'Ecole des mines. Par contre, Champeaux préféra rester dans sa province, ce qui lui retarda considérablement son avancement ; il ne devint ingénieur en chef de 1ère classe qu'en 1824, et n'accéda jamais au grade d'ingénieur en chef directeur.
- Mis à la retraite en 1832, comme ingénieur en chef, il est remplacé par ROUSSEL-GALLE. Il continuera à s'intéresser à l'industrie des forges après cette date.
La lecture des rapports que CHAMPEAUX a envoyés au Conseil général des mines montre un homme sérieux, plein de bon sens, bon spécialiste de la production minière, des machines et de l'économie minière, moins à l'aise en géologie. Il a beaucoup publié dans le Journal des mines.
On se souviendra de lui comme l'identificateur du premier échantillon minéral d'uranium radioactif découvert en France, en 1806 (l'autunite).