Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1911 ; sorti classé 193 sur 215 élèves). Corps des officiers d'artillerie.
Fils de Théodore LAURENT et de Elisabeth Marie Sophie HALLÉ. Frère de Daniel François Jean Marie LAURENT (X 1913).
Marié à Yvonne DEFRANCE, fille de Georges Constant Achille DEFRANCE (X 1885). Père de Gérard LAURENT, qui, de son union avec Marie-Jeanne, fille de Marcel RICHOMME (X 1911 ; ing. gén. A.N., PDG sté des ocres de France), a eu comme fils Bernard LAURENT.
Beau-père de Emmanuel BAUDIER (1911-1973 ; X 1930) et de Claude BUEY (X 1947).
La biographie ci-après a été aimablement fournie par Bernard Laurent :
Jeunesse :
Jacques LAURENT naît le 26 juillet 1891 à Angers, deuxième d’une fratrie de six garçons, où son père, Théodore LAURENT, Ingénieur des Mines, est Ingénieur en Chef de la Compagnie des Chemins de Fer d’Orléans. Il fait tout d’abord ses études à Paris, puis à Feldkirch (Autriche) et enfin au Collège Stanislas et au Collège Saint Louis de Paris. Il est reçu en 1911 à l’Ecole Polytechnique dont il sort diplômé en 1914.
1ère Guerre Mondiale :
Nommé sous-lieutenant, et versé au 31ème R.A.M. appartenant à la 8ème Division engagée sur le front de Belgique, il est décoré de la Croix de Guerre en 1915. En 1917, il commande la première batterie d’obusiers de 400 d’ALGP (Artillerie Lourde à Grande Puissance), puis il entre comme instructeur à l’Ecole d’Artillerie de Fontainebleau. En 1918, il est envoyé en mission aux USA au camp de Fort Sill (Oklahoma) puis à celui d’Aberdeen (Maryland), et est ensuite attaché à une mission du Ministère Français de l’Armement qui visite les usines américaines fabriquant des obus pour la France.
Entre-deux-guerres :
Affecté comme officier en 1919 au Service des Forges à Metz, il est chargé de la direction des usines allemandes mises sous séquestre en Lorraine, puis nommé Directeur Commercial de la SLAR (Société Lorraine des Aciéries de Rombas), créée pour remettre en route l’usine sidérurgique de Rombas. Il participe à la reconstruction et à la réparation de huit hauts-fourneaux et de six trains de laminoirs, grâce à de nombreux investissements dont la plus grande partie sont autofinancés. Il contribue à la création d’un réseau de vente des aciers en France (DAVUM) puis à l’export (SOGECO puis DAVUM-EXPORTATION). Il achète en 1929 les brevets de production de palplanches de la société LARSSEN, dont le laminage à chaud devient la spécialité unique en France des usines de Rombas. Il effectue de nombreux voyages aux USA pour la réalisation de projets de nouvelles installations. Il est nommé en 1930 Administrateur de la SLAR. Il sera aussi alors Conseiller de la Banque de France, membre de la CCI de Moselle. Il est enfin promu au rang de Chevalier de la Légion d’Honneur.
2ème Guerre Mondiale :
Mobilisé en 1939, il est autorisé par l’Administration Militaire à continuer de s’occuper des usines de Rombas, où il a à prendre des mesures de sécurité, jusqu’aux bombardements des usines par l’aviation allemande en 1940. Il refuse alors de faire sauter les hauts-fourneaux comme lui en a été donné l’ordre, mais verrouille la production en rendant indisponible la seule soufflante à vapeur encore en fonction, dont il fait charger les pièces indispensables à sa remise en route future sur un camion envoyé à Saint-Chamond. Pendant les quatre années de guerre, il utilise l’usine de Guérigny pour produire de l’acier avec la collaboration des cadres et contremaîtres ayant fui les usines de Rombas, mais aussi pour permettre le passage en zone libre de nombreux lorrains fuyant la Lorraine devenue territoire allemand.
Après-guerre :
Il est de retour à Rombas fin 1944 pour relancer l’usine qui ne recommencera à produire qu’en 1945. Il participe alors au développement de nombreux points de vente pour DAVUM dont il a été nommé Président, et pour DAVUM-EXPORTATION. Il est promu au rang d’Officier de la Légion d’Honneur. En 1950, il crée SIDELOR, regroupement de plusieurs usines du groupe Marine-Micheville-Pont à Mousson autour de la SLAR. Il est nommé Président de SIDELOR, puis, en 1953, de la Société des Forges et Aciéries de Dillingen (Sarre). Il effectue à nouveau de nombreux voyages aux USA pour réaliser les investissements pour ces deux sociétés. Dans le même temps, il poursuit ses activités de Conseiller de la Banque de France, et devient Vice-Président de la CCI de Moselle. Il prend une retraite progressive entre 1956 et 1966 de l’ensemble de ses mandats, de SIDELOR d’abord, puis de DILLING et enfin des filiales de SIDELOR. Il décède le 9 juin 1983 dans sa résidence de Cannes.
D'après Henri Malcor : Un héritier des maîtres de forge, par Philippe Mioche et Jacques Roux, Editions du CNRS, 1988, Paris
Il commence sa carrière dans le groupe sidérurgique comme directeur commercial de la Société des Aciéries de Rombas en 1919. Il en devient le directeur général. Pont-à-Mousson le propose comme président de Sidelor en 1951, poste qu'il quitte en 1956. Il est administrateur puis vice-président de Marine de 1928 à 1967, il est aussi président de Davum, de Frangeco, devenue Titan Coder en 1974. Administrateur de CAFL, il cède sa place à Legendre en 1961. Il est membre du comité restreint de la Chambre syndicale avant Henri Malcor. Il n'accède jamais à un poste de direction décisif dans Marine du fait des divergences qui le séparent de son père à la fin de l'existence de celui-ci, et notamment de l'antagonisme entre Jacques Laurent et les dirigeants de Pont-à-Mousson. Son père choisit alors Lucien Lefol comme successeur.
Né à Angers en 1891, il est devenu Lorrain d'adoption. Il est, pendant près de trente ans, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Metz.