Jean Marcel RICHOMME (1892-1975)


Cette photo de Marcel Richomme appartient à la collection privée de Bernard LAURENT

Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1911).

Marcel RICHOMME est le père de Marie-Jeanne, qui épouse Gérard LAURENT, fils de Jacques LAURENT, et de Catherine, qui épouse Raoul CHARRETON, fils de James Gabriel CHARRETON (1898-1973 ; X 1917). Marcel est le grand-père de Bernard LAURENT.


La biographie ci-après a été aimablement fournie par Bernard Laurent :

Jeunesse :

Marcel RICHOMME naît le 23 septembre 1892 à Dijon, il y fait ses études, et y prépare les Grandes Ecoles au Lycée Carnot. Reçu en 1911 à l'Ecole Polytechnique et à l'Ecole Normale Supérieure en section scientifique. Après une année de service militaire dans un régiment d'artillerie à Dijon, il intègre l'Ecole Polytechnique et demande à sa sortie le poste d'ingénieur hydrographe de la Marine.

1ère Guerre Mondiale :

Mobilisé au grade de sous-lieutenant dans l'arme du Génie, il reste sur le front jusqu'en 1918. Promu capitaine, il obtient quatre citations et est fait Chevalier de la Légion d'Honneur.

Entre-deux-guerres :

Nommé en 1918 à l'armée d'Orient, il présente un concours organisé en vue de la création d'un nouveau corps d'armée, l'Artillerie Navale. Il est reçu et suit à Paris l'Ecole d'Application, et est nommé Ingénieur Principal. Il prend un poste tout d'abord aux aciéries de Ruelle près d'Angoulème, puis chez Schneider au Creusot puis à Saint-Etienne, où il obtiendra par ailleurs une licence en droit. Il est alors chargé principalement de vérifier les commandes des industries afin d'assurer la qualité de la composition des aciers utilisés dans la fabrication des canons, tourelles et autres pièces d'armement. En 1927, il est nommé Ingénieur en Chef de deuxième classe. En 1932, il fait partie de la Commission des Marchés de la Marine, et est chargé de commander aux industriels le matériel nécessaire au bon fonctionnement de la Flotte. En 1934, il est nommé Chef du Personnel de l'Artillerie Navale de Toulon, et, en 1936, il doit faire face à des grèves très dures : le gouvernement socialo-communiste réclame la plus grande fermeté devant les revendications pendant qu'il incite en parallèle les ouvriers au travers de la CGT à réclamer des augmentations importantes. Puis il prend le poste de contrôleur des fabrications d'armements à la Pyrotechnie de La Seyne, et est nommé Ingénieur en Chef de première classe.

2ème Guerre Mondiale :

Après l'armistice de juin 1940, la Flotte Française est mise en sommeil, et il est nommé à Vichy pour prendre la tête du service qui va annuler toutes les commandes en cours aux industriels de l'armement. Il doit alors rencontrer chacun d'entre eux, pour discuter des modalités de ces interruptions de partenariat, et des éventuelles indemnités corrélatives à leur verser. Puis il prend la direction adjointe de l'Arsenal de Toulon et est nommé ingénieur général de deuxième classe de l'artillerie navale (avril 1942). Après le débarquement des forces alliées en Afrique du Nord le 11 novembre 1942, il doit organiser le sabordage de la Flotte pour ne pas qu'elle tombe aux mains de l'armée allemande à qui Hitler a demandé de s'en emparer, en violation de l'armistice. Il fait placer les explosifs aux parties indiquées par le Génie Maritime, et fait immerger en des points précis tous les métaux précieux nécessaires à la fabrication de l'acier. Le 27 novembre 1942 en deux heures, près de 90 bâtiments se sabordent. Tous les grands bâtiments de combat sont coulés et irrécupérables. Après la Libération, il est traduit devant une commission de la Marine pour intelligence avec l'ennemi, et sera complètement blanchi fin 1945.

Après-guerre :

La France occupe de 1945 à 1955 le Tyrol et le Voralberg et un secteur de Vienne, et en 1946, il est nommé pour deux ans au Haut-commissariat de la République française en Autriche, en tant que représentant du Ministère du Travail et de celui de la Santé, pour aider au retour de la démocratie. En 1948, à sa retraite militaire, il prend la présidence de la Société des Ocres de France, qui a été créée en 1901 pour exploiter l'ocre, pigment naturel issu d'un sédiment d'origine marine, et qui a depuis la première guerre mondiale subi de grosses difficultés, notamment à cause des blocus. Il doit aussi surtout faire face à la montée en puissance des pigments chimiques, qui offrent de meilleurs gages de stabilité dans la couleur, mais aussi des coûts d'exploitation largement moindres. Il administrera cette société jusqu'à sa dissolution en 1973. C'est aussi à cette époque qu'il est promu au grade de commandeur de la Légion d'Honneur. Il décède à Dijon en 1975.