Les nanosciences et nanotechnologies offrent d'intéressantes perspectives de compétitivité et d'utilité sociale, confortées par des initiatives publiques de grande envergure. Comment la carte industrielle mondiale des nanotechnologies se dessine-t-elle ? Assistons-nous à l'émergence d'une fracture submicronique ?
 
 

La définition des nanotechnologies est encore très floue . Selon qu’on la limite à l’utilisation d’objets de dimensions nanométriques ou qu’on l’étende aux technologies issues des comportements typiquement nanométriques de la matière, le champ couvert varie souvent du simple au centuple en termes d’industrie. Même s’il peut être étonnant de consacrer un article à un sujet aussi mal défini, le parti pris de cet article n’est pas tant de tenter une définition d’exégète que de décrire, dans les champs qui sont connexes ou dans le cœur du sujet des nanotechnologies, les principales tendances et lignes de force qui se dégagent.
 
 

Les nanosciences recouvrent des thématiques variées comme les composants électroniques ou optoélectroniques de taille nanométrique, l’interface nanophysique-chimie-biologie, l’information quantique ou bien l’élaboration de matériaux fonctionnalisés à l’échelle nanométrique. A cette échelle, la mise en œuvre des expériences, l’analyse et la compréhension des phénomènes observés font appel à des compétences multiples.
 
 

Les nanotechnologies sont susceptibles de provoquer une véritable révolution technologique. Transversales aux disciplines scientifiques traditionnelles, elles nécessitent une nouvelle approche multidisciplinaire. L’Europe a besoin, en ce domaine, de chercheurs ayant les compétences requises. Nous avons en particulier besoin de chercheurs ayant une expérience dans l’approche interdisciplinaire et la coopération avec l’industrie, capables de promouvoir l’innovation dans une démarche de développement durable. Comment former cette nouvelle génération de chercheurs ?
 
 

Un moratoire des recherches, ou même, à court terme, un encadrement législatif ou réglementaire, ne pourrait être que mondial. Le mieux que l'on puisse espérer est d'accompagner, à la même vitesse que leur développement et, si possible, en l'anticipant, la marche en avant des nanotechnologies, par des études d'impact et un suivi permanent, non moins interdisciplinaires que les nanosciences elles-mêmes.
 
 

Les nanotechnologies représentent un enjeu capital et une source d’opportunités nouvelles pour le domaine aérospatial et de la défense, comme il est maintenant évident qu’elles le sont pour d’autres domaines, comme l’électronique ou la médecine. EADS porte le plus grand intérêt aux développements dans le domaine des nanotechnologies, mais également dans celui des nanosciences, que ce soit pour les techniques d’analyse comme pour la compréhension et la modélisation des phénomènes.
 
 

En quoi les nanotechnologies sont-elles similaires ou différentes des technologies du XXe siècle ? En quoi est-ce nouveau ? Quels sont les modèles de développement qui doivent être préférés ? Ces questions sont abordées ici avec le recul des quelques années passées au chevet des mondes complexes et interactifs de la chimie minérale, de la chimie organique, de la physico-chimie et des applications. Le point de vue d’un acteur, concepteur et fabricant de nanotechnologies, à travers quelques exemples de développement réussis, permet de proposer quelques facteurs clef de succès pour l’ensemble des filières industrielles.
 
 

Alors que nous ne sommes qu'à l'aube des nanotechnologies, que de perspectives pour le traitement de l'information et la communication, mais aussi que de défis à relever ! Comment la microélectronique va-t-elle s'engager dans ce domaine ? A quelles évolutions du paysage industriel faut-il s'attendre ? Comment se préparer pour être acteur majeur de demain ?
 
 

En 2002, STMicroelectronics, Philips et Motorola ont annoncé leur décision d’investir conjointement plus de     3 milliards d’euros sur cinq ans dans la région de Grenoble pour développer le premier pôle de recherche en microélectronique en Europe. Cet investissement revêt un caractère exceptionnel. Comment un tel investissement a-t-il été rendu possible ? Quels sont les facteurs économiques qui le justifient, à l’heure des 35 heures et de la fuite des cerveaux hors de France ? Quels enseignements peut-on en tirer ?
 
 

Les nano-biotechnologies se situent à l’interface des nano-sciences et de la biologie. Elles tirent profit des méthodes de miniaturisation et de fabrication collective développées pour les micro et nano-technologies afin de réaliser de nouveaux outils d’étude du vivant ou de nouveaux moyens d’action sur les cellules ou les organismes vivants.
 
 

L'engouement actuel pour les nanotechnologies se traduit par une croissance significative de l'investissement public en recherche et développement dans la plupart des pays industrialisés. Ainsi entre 1998 et 2003, cet investissement a été multiplié par six en Europe, par huit aux Etats-Unis et au Japon, pour atteindre 3 milliards d’euros au niveau planétaire. Portés par la dynamique des nanotechnologies, briques essentielles à leurs développements, les nano-matériaux devraient générer la plus grande part de ce marché à court et moyen termes.
 

Comme pour toute rupture technologique, les nanotechnologies peuvent être appelées à satisfaire à la fois des besoins civils ou de défense. C'est pourquoi aux Etats-Unis a été mise en place en février 2000 la NNI, « National Nanotechnology Initiative ». Comment cette problématique se présente-t-elle en France ?
 
 
 

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