LES ANNALES
DES MINES
REALITES
INDUSTRIELLES - Mai 2004
par Nicole Fontaine
Ministre déléguée
à l'Industrie
par Claude TRINK
Ingénieur général
des Mines
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CHARBONNAGES DE FRANCE ET LA SOCIETE FRANÇAISE
par Philippe de Ladoucette
Président Directeur
Général
de Charbonnages de France
Le 19 avril 1946, l’Assemblée Nationale
vote la loi « relative à la nationalisation de l’industrie
des combustibles minéraux » par 516 voix contre seulement
31. L’avenir de Charbonnages de France et des Houillères de Bassin
paraît prometteur ; en fait, pour le charbon français, c’est
le commencement de l’épilogue d’une longue histoire.
RECONVERSION INDUSTRIELLE DANS LA FRANCE D’AUJOURD’HUI.
OUTILS ET METHODES
par Noël Huret
Conseiller technique
du Cabinet du ministre
de l'Economie, des Finances
et de l' Industrie
Au début des années 1980,
plusieurs bassins d’emploi qui avaient bâti leur histoire industrielle
sur la « grande industrie » se sont retrouvés, quelquefois
brutalement, touchés par des restructurations très
profondes. Les situations les plus dramatiques sont apparues sur les bassins
d’emplois mono-industriels qui s’étaient spécialisés,
souvent depuis plusieurs générations, dans une seule activité
: mines de charbon, de fer, de potasse … sidérurgie et métallurgie,
arsenaux et chantiers navals.
L’ETAT ET LES MUTATIONS INDUSTRIELLES
par Frédérique Pallez
Professeur
et Franck Aggeri
Maître-assistant,
Centre de gestion scientifique de l'ENSMP
Aux restructurations industrielles touchant
des secteurs industriels en déclin ou en grande difficulté
ont succédé des processus diffus et permanents d’adaptation
de toutes les entreprises, dont les plans sociaux ne constituent qu’un
des aspects. Parallèlement les formes d’action de l’Etat ont changé
: dans les restructurations “ à l’ancienne ” (sidérurgie,
textile, chantiers navals), l’Etat, souvent actionnaire, intervenait de
façon massive, aussi bien sur le plan industriel que social. Actuellement,
son champ d’action s’est rétréci, avec l’émergence
de nouveaux espaces de régulation (Europe, OMC, régions..)
et la montée en puissance de la régulation par le droit du
travail.
LE ROLE DU COORDINATEUR/CHEF DE PROJET
par Michel Bove
Délégué
à la revitalisation sociale et économique
Depuis trente ans, les Français
ont connu des restructurations industrielles massives, des adaptations
sectorielles multiples, qui auraient pu avoir vertu pédagogique
et imprimer en eux une aptitude à vivre naturellement ces formes
inévitables d’évolution économique. Or il n’en est
rien. Les générations actuelles continuent à percevoir
ces changements comme des traumatismes et ne les vivent pas mieux que celles
qui les ont précédées.
MIEUX VAUT PREVENIR QUE GUERIR
UN REGARD INTERNATIONAL SUR LES MUTATIONS INDUSTRIELLES
par Sergio Arzeni
Directeur du Programme
LEED de l'OCDE
Le changement est un facteur constant de
la vie des individus et des organisations. L’accepter, voire l’anticiper,
permet de le gérer positivement. Les entreprises qui adoptent des
comportements responsables face aux mutations industrielles peuvent transformer
ces situations difficiles en occasions non seulement de compétitivité
accrue mais également de progrès social. Les expériences
présentées ici montrent l’intérêt de gouverner
la « destruction créatrice ».
MUTATIONS INDUSTRIELLES : UN CHALLENGE SOCIAL FONDAMENTAL
par Jean-Marc Mohr
Vice-Président
du Conseil économique et social Lorraine,
Président du Comité
économique et social de la Grande Région
Le terme « Mutations industrielles
» évoque une genèse d’évolutions positives ou
négatives, un ensemble de transformations auxquelles contraint l’économie
contemporaine, internationalisée, orientée vers les nouvelles
technologies, mais aussi corsetée de plus en plus de réglementations
ou de normes de développement durable. L’enjeu d’une mutation industrielle
est son traitement social, dans le respect de la dignité des personnes
concernées.
LE ROLE DU RECLASSEMENT DANS LA CONVERSION INDUSTRIELLE
DE LA VICTIME A L’ACTEUR, DE L’EMOI
AU « ET MOI »
par Xavier Tedeschi
Directeur général
adjoint de l'Institut
du développement
des Ressources humaines
Les bassins touchés par des plans
de sauvegarde de l’emploi sont presque toujours obligés de chercher
des alternatives à des industries traditionnelles. Mais l’émergence
de nouveaux pôles de compétences ne permet guère de
réembaucher que 15 % à 20 % des salariés victimes
des plans de sauvegarde de l’emploi d’industries traditionnelles. Dès
que, dans une région, l’activité dépérit, l’organisation
du travail et les qualifications professionnelles propres aux métiers
de cette branche sont également condamnées à disparaître.
Aussi une reconversion industrielle s’accompagne-t-elle toujours de reconversions
professionnelles.
LA CONVENTION DE REDYNAMISATION MOULINEX EN BASSE-NORMANDIE
CONTENU ET ENSEIGNEMENTS
Eric Tardieu,
Secrétaire général
adjoint pour les Affaires régionales
de Basse-Normandie
et Didier Cultiaux
Préfet du Calvados
et de la région Basse-Normandie
Le dossier Moulinex a constitué
pour les pouvoirs publics en général, et pour l’Etat en particulier,
un cas exceptionnel : par son ampleur et son impact sur toute une région
mais, aussi, par la défaillance totale de l’entreprise qui a contraint
l’Etat à une prise en charge totale et du volet social et du volet
revitalisation économique. Le bilan après deux ans d’une
convention de redynamisation et les leçons à en tirer pour
préparer l’avenir.
LE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL LIE
AUX RESTRUCTURATIONS INDUSTRIELLES.
APPROCHES, ACTEURS, COUT, FINANCEMENT, RESULTATS
par Claude Trink
Directeur du Développement
Territorial,
Charbonnages de France
La fermeture d’établissements industriels
est toujours source de crise sur les territoires où ils sont implantés.
A la perte de confiance en l’avenir doit répondre une stratégie
de développement territorial chargée de recréer un
tissu d’activités et d’emplois. Quelles sont les approches mises
en œuvre, quels acteurs interviennent, avec quels moyens économiques
et pour quels résultats ? L’expérience de Charbonnages de
France, acquise d’abord sur les bassins miniers puis étendue à
d’autres zones, apporte des réponses.
LE PARTENARIAT CCM/SOFIREM DANS LE CADRE DE CREUSOT
MONTCEAU-DEVELOPPEMENT
par Didier Mathus,
FORBACH ET LA MOSELLE-EST MISENT SUR
LES NOUVELLES
Président de Creusot-Montceau
Développement
Député-Maire
de Montceau les Mines,
Président de la
Communauté Creusot-Monceau
TECHNOLOGIES POUR REUSSIR LEUR MUTATION INDUSTRIELLE
par Charles Strirnweiss,
SODIV ET LA RECONVERSION INDUSTRIELLE
DU BASSIN POTASSIQUE
Maire de Forbach,
Président de la
Communauté d'agglomération de Forbach Porte de France,
Conseiller général
de la Moselle
par Gilbert Decker
Sodiv
Créer des emplois là où
son actionnaire en supprime massivement, voilà la tâche d’une
société de reconversion. Fortement intégrée
dans le tissu économique local, il lui faut valoriser les actifs
pour faire émerger de nouvelles activités, dans de nouvelles
entreprises et donc de nouveaux emplois. Il y faut des moyens financiers,
mais aussi une approche méthodique et pragmatique pour en faire
bon usage et réussir simultanément la reconversion et des
personnes et de leur territoire. Illustration avec la Sodiv et les Mines
de Potasse d’Alsace.
EST-IL POSSIBLE DE FORMER A LA CREATION D’ENTREPRISES ?
par Stéphane Boiteux,
Enseignant,ICN,
Ecole de Management
et Jean-Claude Duriez
Directeur, Ecole des
Mines de Nancy
Former, c’est préparer l’individu
à une fonction sociale (1). La formation à la création
d’entreprise doit donc s’attacher à préparer le futur créateur
à comprendre les fonctions sociales de cette création. Pour
élaborer des programmes de formation à la création
d’entreprise, il est donc nécessaire d’en questionner les constituants.
LES CENTRES DE CONTACTS CLIENTS, AU COEUR D'UNE SOCIETE RELATIONNELLE
par Philippe Baldin, et
Frédéric Jurain
Directeurs associés
et cofondateurs d'Affluence,
cabinet-conseil en relation
clients
Les centres de contacts clients se sont
développés de manière spectaculaire ces dernières
années, et représentent aujourd'hui une source d'emplois
tout à fait conséquente. Pourquoi un tel développement
? Va-t-il se poursuivre dans les années qui viennent ? Doit-on considérer
ces nouveaux métiers comme des métiers d'avenir ? Quelles
seront demain les perspectives de ce nouveau secteur économique
? Quelques éléments de réponse pour mieux comprendre
ce marché encore mal connu.
LA FRANCE QUI NE VEUT PAS TOMBER
par Grégoire Postel-Vinay
Ingénieur général
des Mines
Ce numéro des Annales des Mines
s’interroge sur les dynamiques à l’œuvre, tant territoriales que
sectorielles, dans les mutations industrielles. L’annonce d’une loi de
programmation de la recherche suggère de dresser un état
des lieux et de se demander ce qu’il faut faire pour que les mutations
industrielles soient synonymes, non plus de lent déclin, mais de
défi et d’urgence.
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