Février 2020 - L’assurance aujourd’hui
Solvabilité 2 : les assureurs se sont-ils laissé piéger ?
Par Sylvestre FREZAL
Cofondateur d’Appenin et directeur à Covéa
En dépit d’une gestation difficile, Solvabilité 2 a incarné l’état de l’art en matière de régulation prudentielle des assurances. Début 2016, elle est entrée en vigueur. Elle est aujourd’hui largement décriée.
Elle s’appuie sur deux postulats : 1) nous sommes capables de quantifier les risques extrêmes, et 2) les exigences de capital fondent les incitations des dirigeants. S’appuyant sur des modalités opérationnelles induites par ces deux postulats, Solvabilité 2 avait pour objectif d’optimiser la gestion des risques dans les compagnies d’assurance, ainsi que l’utilisation du capital dans cette industrie. Nous proposons ici un retour d’expérience interrogeant la pertinence de ces postulats et les conséquences de cette régulation.
Il apparaît que la quantification des risques rares n’est, en termes d’ordre de grandeur, pas fiable ; que les « incitations » mises en œuvre conduisent à dissoudre les responsabilités ; et qu’en homogénéisant la façon de penser le risque, elle introduit un risque systémique.
Télécharger gratuitement l'article
Retour au sommaire
February 2020 - The insurance industry today
Solvency II: Have insurance companies been trapped?
Sylvestre Frezal,
cofounder of Appenin & director at Covéa.
Despite its difficult passage, Solvency II represents a state-of-the-art prudential regulation of the insurance sector. Enforced since the start of 2016, this directive is now widely criticized. Two postulates underlie it: we are able to quantify extreme risks, and capital requirements are the basis of incentives for corporate leaders. Relying on operational modalities ensuing from these two postulates, Solvency II has the objective of optimizing both risk management in insurance companies and the uses of capital in this sector. With hindsight, this article inquires into this directive’s consequences and the pertinence of its postulates. The quantification of rare risks is not reliable in terms of magnitude; and the “incentives” used dilute responsibilities. By homogenizing how we think about risks, Solvency II has introduced a systemic risk.
Retour au sommaire
|