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Août 2018 - Il y a 10 ans la crise La régulation financière et ses nouveaux enjeux
Capital et RoE dans les banques : fausses croyances et instabilité financière
Par Christophe MOUSSU
Professeur, ESCP Europe, LabEx ReFi
Force est de constater que la représentation qu’ont les banques du niveau de capital optimal et de leurs objectifs en matière de performance a peu évolué depuis la crise de 2008. Or, de nombreux travaux académiques sur le capital des banques montrent que les banques les plus capitalisées sont celles qui résistent le mieux aux chocs, sont les plus efficaces, prennent des parts de marché plus importantes et sont mieux valorisées par le marché. De même, le RoE reste l’indicateur phare de la performance dans les banques, sur laquelle la rémunération incitative des dirigeants est assise. Or, il est établi empiriquement que cette mesure induit des comportements de prise de risque dans les banques, qui nuisent à leurs actionnaires lors des crises bancaires et n’apportent aucun supplément de valeur en période normale. Ces croyances affectent les choix des banques en matière d’allocation d’actifs et de politique financière, et polluent les réflexions stratégiques. Dix ans après la crise financière, une évolution des croyances serait souhaitable, d’autant plus que l’absence d’antagonisme entre les intérêts privés des actionnaires des banques et ceux de la société a été établie.
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August 2018 - Ten years ago, the meltdown: Regulating finance and new issues
Capital and the RoE in banks: False beliefs and financial instability
Christophe Moussu,
professor, ESCP Europe, LabEx ReFi.
We must admit that the conception of banks about their performance objectives and the optimal level of their equity has changed little since the 2008 meltdown. Nonetheless, several academic studies on equity in the banking sector have shown that the most capitalized banks are the banks that best stand up to shocks, are the most efficient, and have the largest market shares and market value. RoE (return on equity) is still the best indicator of a bank’s performance (on which incentive payments to senior executives are based). Empirical studies have shown that the RoE leads to risk-taking in banks — risks to the detriment of shareholders during crises and, during normal periods, risks that add no value. These beliefs affect the choices banks make for allocating assets and devising a financial policy; and they deviate the thought given to working out a strategy. Ten years after the financial meltdown, it is time for these beliefs to evolve, even more so since the absence of antagonism between the private interests of the banks’ shareholders and of society has been proven.
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