|
|
|
Août 2018 - Il y a 10 ans la crise La régulation financière et ses nouveaux enjeux
Les nouveaux défis du financement de l’économie
Par Marie-Anne BARBAT-LAYANI
Directrice générale de la Fédération bancaire française
Contrairement à d’autres économies de la zone euro, la France n’a pas connu de credit crunch durant la crise. Le taux d’accès au crédit reste très élevé et les conditions d’octroi y sont favorables. La France est le seul pays de la zone euro où la crise financière n’a rien coûté au contribuable (1). Les banques françaises ont bien traversé la crise. Même si elle a diminué depuis, leur rentabilité est plus élevée et moins volatile que celle de leurs pairs européens. Paradoxe : alors que la crise est partie des États-Unis, les banques américaines sortent plus fortes de cette crise financière.
Ces dix dernières années, les banques ont fait face à des changements réglementaires considérables. La mise en place de l’Union bancaire a doté la zone euro d’un système de supervision et d’un dispositif de prévention et de gestion des crises bancaires uniques au monde. Elle a rendu le système financier plus sûr. Les grandes banques systémiques ont largement renforcé leurs fonds propres et réduit les risques portés à leurs bilans, tout en finançant l’économie de manière très dynamique.
Un nouveau modèle de financement de l’économie (plus de financements de marché, moins de crédit) et de régulation s’impose aujourd’hui aux banques européennes. La réglementation post-crise, notamment à Bâle, favorise le modèle américain et met les banques européennes face à d’importants défis : réglementaires, économiques – dans un environnement durable de taux d’intérêt bas – et digitaux, bien que ces derniers constituent aussi une opportunité unique d’améliorer les services aux clients.
Télécharger gratuitement l'article
Retour au sommaire
August 2018 - Ten years ago, the meltdown: Regulating finance and new issues
New challenges for financing the economy
Marie-Anne Barbat-Layani,
general manager of the Fédération Bancaire Française.
A paradox: American banks have come out of the crisis stronger than before, even though the 2008 meltdown started in the United States. Unlike other economies in the eurozone, France did not experience a credit crunch during the meltdown: access to credit remained open, and the conditions for obtaining loans remained favorable. France is the only country in the eurozone where the financial crisis cost taxpayers nothing. French banks have come through the crisis. Their profit-earning capacity, though it has decreased in the meantime, is higher and less volatile than in equivalent countries in Europe. In the past ten years, banks have had to cope with major regulatory changes. The eurozone’s Banking Union has instituted a system, unique in the world, of supervision and of arrangements for preventing and managing banking crises. It has made the financial system more solid. The big systemic banks have bolstered their equity and reduced eventual risks to their balance sheets, while dynamically financing the economy. European banks must now adopt a new model for financing the economy (more funding via the market, less via loans) and for regulations. Regulations (in particular, the Basel Accords) following the meltdown have tended to fall in line with the American model, whence several challenges for European banks: regulatory, economic (during a long period of low interest rates) and digital. However the digital challenges are also an opportunity for improving customer services.
Retour au sommaire
|
|