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La série Responsabilité & Environnement publie trimestriellement des dossiers thématiques sur des sujets concernant les risques, le développement durable ainsi que l’énergie et les matières premières. Piloté par un spécialiste du secteur sous l’égide du Comité de rédaction de la série, chaque dossier présente une large gamme de points de vue complémentaires, en faisant appel à des auteurs issus à la fois de l’enseignement et de la recherche, de l’entreprise, de l’administration ainsi que du monde politique et associatif.
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N° 113 - Janvier 2024 - Le nouveau nucléaire
Ce numéro a été coordonné par Vincent LE BIEZ
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Préface
Joel BARRE
Délégué Interministériel au Nouveau Nucléaire, en charge de la supervision des programmes industriels de nouveau nucléaire en France
La France entretient avec l’énergie nucléaire un rapport sans équivalent parmi les autres pays du monde. Depuis l’impulsion donnée par le Général de Gaulle aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, avec l’ordonnance du 18 octobre 1945 créant le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA), en passant par le plan Messmer lancé en 1974, jusqu’à l’annonce d’un programme de construction de réacteurs nucléaires faite par le président de la République à l’occasion de son discours du 10 février 2022 à Belfort, le nucléaire occupe une place de premier plan dans la politique énergétique française.
Certes, les trois dernières décennies ont été moins porteuses pour l’atome en France et ont pu faire croire que le sort du nucléaire était en sursis. Dans un contexte de relative abondance énergétique et de moindre préoccupation quant à la souveraineté énergétique, les accidents de Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011) ont conduit une part croissante de l’opinion publique, en France et dans le monde, à s’opposer au nucléaire comme source d’énergie. Le changement de cap s’est opéré en plusieurs étapes au cours des dernières années : d’abord le discours du président de la République au Creusot en décembre 2020 indiquant que l’avenir énergétique de la France passait par le nucléaire et lançant le projet de nouveau porte-avions à propulsion nucléaire, puis la remise par EDF à l’État d’une proposition concernant la construction de 6 réacteurs de technologie EPR2 à l’été 2021, confortée par l’étude technico-économique « Futurs énergétiques 2050 » publiée par RTE à l’automne 2021, et enfin le discours de Belfort en février 2022 traçant la perspective d’un programme de construction de 6 réacteurs de type EPR2, porté par EDF, et la mise à l’étude de la construction de 8 réacteurs additionnels.
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Introduction :
Par Vincent LE BIEZ
Adjoint au Délégué interministériel au nouveau nucléaire
Et Paul de LAPEYRIÈRE
Chargé de mission à la Délégation interministérielle au nouveau nucléaire
Après un hiver pour l’industrie nucléaire, long de presque trois décennies dans les pays occidentaux, l’heure serait-elle venue du « nouveau nucléaire » ? Ce terme recouvre en pratique plusieurs réalités : de nouveaux réacteurs, dits de troisième génération, dont la technologie est déjà maîtrisée et qui répondent à de fortes exigences de sûreté, des réacteurs de technologies nouvelles, dites de quatrième génération visant à utiliser plus efficacement les ressources en matières fissiles et à générer moins de déchets nucléaires, ou encore des réacteurs de petite taille (SMR) dont le modèle économique est basé sur la production de série plutôt que sur l’effet de taille qui avait prévalu jusqu’alors.
Le nouveau nucléaire se distingue du nucléaire existant, c’est-à-dire la base installée (principalement au cours des décennies 1970 à 1990) qui est la deuxième source mondiale d’électricité décarbonée derrière l’hydroélectricité (mais la première en Europe, aux États-Unis ou au Japon) et dont la prolongation de la durée de vie en toute sûreté représente un défi industriel et énergétique majeur. C’est ce qu’on appelle le Grand Carénage pour le parc nucléaire français d’EDF, avec l’ambition d’amener les réacteurs actuels à 60 ans et au-delà. S’il n’en sera pas question dans le présent numéro des Annales des Mines, il est important de préciser que les enjeux et la dynamique nouvelle en faveur du nucléaire ne se réduisent pas au nouveau nucléaire
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