N° 97 - Janvier 2020 - Le nucléaire civil, enjeux et débats
Quelle place pour le nucléaire dans des marchés électriques libéralisés ?
Par Patrice GEOFFRON
Université Paris-Dauphine, Université Psl
Leda-Cgemp, Umr Cnrs-Ird
Le cycle initial d’investissement dans le nucléaire civil a été amorcé dans les années 1970, en amont du mouvement de libéralisation des marchés de l’électricité qui s’est diffusé dans l’OCDE. Désormais, le nucléaire est à la fois en concurrence – selon les environnements – avec des énergies renouvelables « fatales » qui tirent les prix vers le bas (en Europe) et/ou des filières thermiques (aux États-Unis). Cette configuration pourrait raccourcir la durée de vie de centrales déployées au XXe siècle et crée une incertitude sur le modèle de financement de projets de futures centrales (supposant l’octroi des garanties « hors marché », comme en a bénéficié le projet britannique d’Hinkley Point). Ces observations procèdent certes du jeu du marché entre les filières de production selon leurs « mérites » (c’est-à-dire leur coût marginal), mais également d’une valorisation imparfaite de la contribution au système électrique de chacune d’entre elles : fourniture de capacité et de services système et, surtout, empreinte carbone.
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N° 97 - January 2020 -Civilian nuclear power: Issues and debates
What place for nuclear energy in open electricity markets?
Patrice Geoffron,
Paris-Dauphine University, PSL University, LEDA-CGEMP, UMR CNRS-IRD
The initial investment cycle in civilian nuclear energy occurred during the 1970s, before the trend in the OECD toward opening electricity markets. Now, nuclear power is competing with renewable sources of energy, which are pulling prices down (in Europe) and/or with thermal energy production (in the United States). This pattern, which might shorten the life span of the nuclear power stations placed in operation during the 20th century, gives rise to uncertainty about how to finance plans for future power stations (supposing that, as in the British Hinkley Point project, a guarantee from “outside the market” is provided). These observations proceed from market interactions between electricity production systems depending on their “merits” (i.e., marginal costs) and, too, from imperfect assessments of how each system contributes to the electricity grid’s capacity, services and, above all, carbon footprint.
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