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N° 144 - Juin 2021
Le modèle français d’accès à la haute fonction publique à l’épreuve de la légitimité démocratique
Par Daniel GOUADAIN
Professeur des universités honoraire
Le modèle français d’accès à la haute fonction publique, fondé sur le concours (et les connaissances scolaires), est le fruit des efforts déployés pour promouvoir l’égalité en droit, pour n’exclure a priori aucun citoyen des emplois publics. Mais, en raison des biais tenant aux disparités de fortune, culturelles, d’éducation reçue dans les familles, celle-ci, dans un contexte où la compétition est devenue très âpre, ne fait guère bon ménage avec l’égalité de fait, devenue au fil du temps une aspiration largement partagée. D’où la question : comment agir sur la composition de la haute fonction publique, sans compromettre la qualité des services qu’elle rend, comment concilier ouverture et efficacité ? Faut-il se satisfaire d’une approche ciblée sur l’ouverture sociale, faut-il envisager une approche plus globale ? Ce qui est sûr, c’est que les spécificités de notre système éducatif compliquent la tâche des réformateurs : loin de constituer un compartiment marginal de notre enseignement supérieur, comme on pourrait s’y attendre, les écoles d’accès à la haute fonction publique (Polytechnique, ENS, ENA) en constituent le couronnement.
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N° 144 - June 2021
The French model for filling positions in the civil service put to the test of democratic legitimacy
Daniel Gouadain,
honorary professor.
The French model for filling top positions in the civil service is based on examinations for ranking postulants (and thereby on academic knowledge). It has come out of efforts for promoting equal rights so as not to discriminate against citizens in public employment. Given biases owing to the differences of fortune, culture and education related to family backgrounds, equal rights are hardly consistent with equality in a situation where competition is very intense but equality has gradually become a widely shared value. Questions thus arise. How to fill top civil service positions without compromising the quality of the services rendered? How to make openness compatible with efficiency? Should we be satisfied with a targeted approach to social diversity? Or should we imagine a more global approach? For sure, the specific characteristics of our educational system complicate the task for reformers. Far from being marginal to our system of higher education, the schools (Polytechnique, ENS, ENA) that open access toward top civil service jobs are the topping on this
system.
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