Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1924). Ingénieur civil des mines.
Né le 25 septembre 1904.
Marié en 1963 avec Marie Antoinette MITTERRAND (1909-1999) soeur du Pdt François Mitterrand et de Robert Mitterrand (1915-2002 ; X1934).
Il a été directeur des Charbonnages du Sud-Algérien, capitaine d'artillerie en 1944/45 dans l'armée du général Juin en Italie (il fut à la dure mais glorieuse bataille du Garigliano)
Il a été ensuite successivement directeur général des Houillères du bassin du Nord, où il succède à Paul BASEILHAC en 1953, puis des Houillères de bassin de Lorraine.
Entre ces deux emplois, il avait quitté pendant quelques années les Charbonnages de France pour s'occuper des avoirs miniers des Rothschild.
Dans le même temps il dirige et préside Sofrémine qu'il a créé en 1955. C'est là qu'il recrute son beau-frère Robert MITTERRAND comme directeur commercial et administratif de Sofrémine. Il limoge brutalement Robert en 1966 à la suite d'une dispute concernant une affaire.
En 1963, après la grande grève des mineurs qui avait considérablement courroucé le président de Gaulle, il est limogé des Houillères de Lorraine, mais il conserve la direction de Sofrémine jusqu'en 1971.
Il est alors nommé fin 1963 membre du conseil d'administration du BRGM où il succède par ailleurs à Louis ARMAND, puis président du conseil d'administration du BRGM, fonction qu'il conserve jusqu'en 1972.
D'après Ici et là, hier et aujourd'hui de Michel Disson :
C'était un petit homme autoritaire que le pouvoir grisait. Je le revois un peu dans les films de Funès. Vif, jouissant de traiter 3 questions en même temps, curieux de tout, il avait la démarche un peu lourde, avec ses grandes chaussures qui louchaient l'une vers l'autre, sa casquette sur le crâne, et avec les gestes gauches des gens du peuple dont il était fier d'être issu. Mais derrière cet aspect balourd se cachait une grande culture littéraire, assez étonnante dans le monde des affaires. Servi par une mémoire d'éléphant, il était capable, à propos d'un problème, de citer un passage de Candide, de la bible, ou une fable de La Fontaine, susceptible de jeter sur le sujet traité un éclairage utile en même temps qu'amusant. Bien que doté d'un remarquable esprit de synthèse, il aimait entrer dans des détails où s'éclatait le bon sens du paysan madré. Sous la rudesse de son comportement transparaissait de la délicatesse et l'esprit de finesse. Il affectionnait les petites choses de rien qui peuvent faire plaisir : un banquet à une secrétaire qui avait payé de sa personne pour rattraper un retard dans l'envoi d'un rapport, un petit geste intentionné pour montrer à un collaborateur combien il l'estimait. [...] Homme de goût, il veillait de près à l'agencement des bureaux, à la position d'un pot de fleurs (son épouse Marie Antoinette l'aidait d'ailleurs dans cette tâche). Mais quand, contrarié par quelque contretemps, l'autre côté de sa nature prenait le dessus, il pouvait être brutal. Si, dans la rue, quelqu'un le bousculait, il pouvait s'emporter, se mettre à frapper, comme si on l'attaquait. Il portait des jugements à l'emporte-pièce qui faisaient peu de cas des susceptibilités. Il renvoya sans ménagement [un collaborateur] qui avait refusé de se rendre au Viet Nam au plus fort de la guerre.
Ses dernières années ont été tristes. Le malheur a voulu qu'il meure âgé, mentalement démoli.
Concernant Robert MITTERRAND :
Robert Mitterrand était polytechnicien, paresseux, et ne s'intéressait pas du tout à la technique. Il ne s'intéressait qu'au côté juridique des contrats ; il était là-dessus d'une rigueur extrême ; l'humour ne lui manquait pas, c'était un compagnon de voyage amusant et très décontracté. Il n'était pas fait pour les tâches manuelles et salissantes, mais son socialisme était sincère. Il était généreux, protecteur des faibles. Il était d'un flegme britannique, d'un dilettantisme discret. Pierre Signard évinca brutalement son beau-frère Robert Mitterrand de Sofremines
Concernant l'action de Pierre Signard à la tête de Sofremine :
Pierre Signard s'impliqua fortement dans le premier grand contrat de Sofremine fut signé avec la Banque Mondiale (1957). Il portait sur un audit complet des mines de charbon japonaises. Pierre Signard enrôla une équipe d'ingénieurs et d'experts en partie issus des houillères et confia à Disson le rôle de secrétaire. Jacques Lesourne et Bertrand Schwartz y participaient. L'équipe séjourna pendant 5 mois au Japon.
Pierre Signard voulut tout voir et sillonna le pays.
Les mines étaient situées sur les îles de Honshû, Hokkaidô et Kyûshû. Les gisements étaient tourmentés avec des failles, des feux de mines fréquents.
Jacques Lesourne, l'économiste du groupe, estima finalement qu'il fallait conseiller à la Banque mondiale de s'abstenir de financer les mines de charbon japonaises, et Pierre Signard entérina ce choix.
Par la suite, Pierre Signard resta directeur de Sofrémine, mais fut beaucoup moins présent dans l'organisation.