Né le 18/7/1823 à Paris.
Fils de Joseph André Charles SAGLIO, raffineur de sucre, et de Joséphine Amélie PARAVEY.
Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1841, sorti classé 52ème), et de l'Ecole des Mines (promotion 1843 : admis le 14/9/1943 classé 1 des élèves externes, diplômé le 17/7/1846). Ingénieur civil des mines.
Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des Mines, Décembre 1893
Notre Association, si souvent éprouvée par la mort depuis quelques années, a fait encore une perte bien douloureuse : Alfred Saglio a succombé en quelques heures, le 17 juillet dernier, à une angine de poitrine, enlevé subitement a l'affection de sa famille et de ses amis, alors que rien ne pouvait laisser prévoir sa fin prochaine.
Après avoir fait de brillantes études au collège Sainte-Barbe, il fut reçu à 18 ans à l'École Polytechnique, en 1841, et entra en 1843 à l'École des Mines de Paris.
Il débuta dans l'industrie métallurgique aux Forges d'Alais et fut nommé, en 1851, sous-directeur des Forges de Fourchambault : il épousa la fille aînée d'Achille Dufaud qui les dirigeait et succéda à son beau-père dans la direction générale des établissements de cette Société, poste qu'il conserva pendant 25 ans. [Il fut évincé en 1877 par suite de la dégradation des comptes de l'entreprise, liée aux prix élevés du charbon qui résultaient de la politique de Stéphane Mony et du coût élevé des transports].
Saglio se retira, jeune encore, dans une propriété qu'il avait fait construire à Tazières, auprès de Fourchambault, au milieu d'une population qui, depuis de longues années, avait appris à le connaître, à l'apprécier et à l'aimer. Il donna alors un autre cours à son besoin de travail et à son activité : il était président de la chambre consultative des arts et manufactures de Nevers, censeur de la Banque de France ; il fonda le Syndicat agricole de la Nièvre, dont il était vice président, et se consacrait surtout a des oeuvres de bienfaisance.
Son dernier travail, écrit peu de mois avant sa mort, a été une notice biographique sur Georges Dufaud, son grand-père par alliance ; il y avait annexé de nombreuses pièces justificatives du plus haut intérêt. En rendant un dernier hommage à la mémoire de notre regretté camarade, nous donnerons une analyse rapide de ces pages, ou il avait mis toute son âme, toute son admiration pour le membre illustre d'une famille à laquelle son existence était si étroitement liée et qui a attaché son nom au développement de la métallurgie en France.
Georges Dufaud appartenait à la première promotion de l'École Polytechnique : fils de maître de forges, il n'entra dans aucun service public à sa sortie de l'Ecole ; il retourna auprès de son père pour le seconder dans ses travaux et lui succéda en 1799. De 1802 à 1808, il fit de nombreuses expériences pour rechercher les moyens d'affiner la fonte en l'isolant du combustible et, le 20 juillet 1808, il prit un brevet d'invention pour l'affinage du fer à la houille. En 1810, la Société d'encouragement pour l'industrie nationale lui décerna une médaille d'or et un grand prix pour la purification du fer cassant à froid et, en 1819, il obtint de la même Société le prix relatif à la purification du fer cassant à chaud. - En 1811, il fut appelé a construire les Forges de Montataire : il y installa un laminoir d'essai pour l'étirage du fer et un four pour l'affinage du fer à la houille dont la flamme chauffait en même temps un four de cémentation pour l'acier. - En 1817, dans un voyage en Angleterre, il y trouvait appliqués les procédés dont les recherches l'avaient si fortement préoccupé à une époque où la Méthode anglaise de fabrication du fer n'était pas encore connue en France.- En 1821, il commença la construction des usines de Fourchambault, dont il laissa, en 1838, la direction générale à son fils Achille Dufaud et resta attaché à cette Société comme ingénieur-conseil devant diriger tous les travaux de construction que l'on se déciderait à exécuter.
Ainsi, pendant plus d'un demi-siècle, la direction des établissements de Fourchambault était restée dans la même famille : ses membres éminents ont donné successivement à leur développement et à leur prospérité tout ce qu'ils avaient de savoir, de forces et d'énergie.
Alfred Saglio réunissait en lui toutes les qualités du coeur : il était modeste et bon, de relations aimables, solides et sûres. Sa mort a été un deuil public dans la région qu'il habitait ; elle laisse un bien grand vide parmi ceux qui l'affectionnaient et dans notre Association dont il était l'un des fondateurs.