Fils de Jean-Baptiste QUANTIN, hôtelier, et de Marie Flavie Augustine DELECOURT.
Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1898, entré classé 10 et sorti classé 34 sur 192 élèves). Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1901). Ingénieur civil des mines.
Bulletin de l'Association des Anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, 1931 :
Mon cher Président,
Vos fonctions professionnelles d'Administrateur délégué de la Société de Constructions Mécaniques de Stains, de directeur du Comptoir des textiles, d'Administrateur d'une Société de soie artificielle, suffiraient à absorber l'activité de la plupart d'entre nous; mais de la vôtre, elles ne constituent que la moindre part : l'autre part, et la meilleure, étant dépouillée de tout intérêt personnel, vous l'avez consacrée aux intérêts corporatifs, comme Vice-Président du Syndicat des Industries Mécaniques de France, comme Secrétaire du Groupe des Industries métallurgiques et mécaniques de la région parisienne, comme Secrétaire de la Chambre de Commerce de Dieppe, comme Président des Industriels de la région Dieppoise.
Vous l'avez consacrée, surtout, aux œuvres sociales; Membre du Comité central des allocations familiales, cette création de l'Industrie française et qui lui fait tant d'honneur; Secrétaire de l'Association des œuvres sociales des Industries métallurgiques et mécaniques, vous n'avez pas hésité, vous le pionnier des œuvres d'initiative privée, à apporter dans la région Dieppoise le concours de votre expérience à la lourde machine d'Etat que constituent les assurances sociales et vous y êtes devenu Président du Comité régional.
Une association s'est formée, dans notre région, pour développer les œuvres sociales dans les industries métallurgiques et mécaniques. Ces œuvres, nous les connaissons tous; celle surtout, la plus sensible au cœur du peronnel, l'institution des infirmières visiteuses, qui prodiguent leurs conseils et leurs soins aux mamans et aux bébés et qui réduisent la mortalité infantile, une des plaies de notre pays de France; de cette Association, comme ce sont toujours les mêmes qui se font tuer, vous êtes devenu le Secrétaire.
J'ai personnellement l'honneur d'être membre de la Commission d'apprentissage de l'Union des Industries métallurgiques et minières, dont vous êtes et avez toujours été, je crois, le Président.
Il m'est ainsi donné d'admirer, dans ce domaine particulier, la haute conception que vous vous êtes faite des devoirs et des droits des patrons.
Leurs devoirs, vous ne vous lassez pas de les rappeler à ceux qui, absorbés par la fièvre des affaires ou par la défense de leurs intérêts légitimes, auraient parfois tendance à les oublier; mais vous avez bien plus souvent à défendre leurs droits, que ce soit au Comité départemental de l'Enseignement technique de la Seine, ou au Conseil supérieur de l'Enseignement technique dont vous présidez la Section des métaux.
Dans ces commissions tripartiles, où surgissent souvent des propositions d'une belle générosité, mais dont les assujettis seraient appelés à supporter seuls les frais, vous vous efforcez de faire entendre la voix de la raison.
Arbitre impartial de conflits sans cesse renaissants, vous défendez la solution que vous jugez équitable avec tant d'énergie, que vous l'imposez souvent aux contradicteurs les plus passionnés.
Reconnaissant la haute autorité que vous avez ainsi acquise, vos collègues vous ont porté à la présidence de la Commission d'apprentissage du Syndicat des Industries mécaniques et du Comité central interprofessionnel de l'apprentissage.
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Publié dans Bulletin de l'Association Amicale des Anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, 1936-1 :
En 1936, Jules QUANTIN recoit la cravate de commandeur de la Légion d'honneur. Au déjeuner du 20/2/1936 de l'Amicale des Anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, le Président CHAVANE (EMP promotion 1902) s'exprime en ces termes :
Mon cher Jules,
M. QUANTIN. — « Julot! »
(Rires et applaudissements unanimes.)
« Tu me permets d'employer encore en ce jour ce vieux vocable familial par lequel il y a quelque 35 ans, t'appelaient trois promotions de l'X et une des Mines, marquant ainsi que tu avais su gagner leur unanime sympathie par ta bonne camaraderie, ta serviabilité et ton entrain débordant. Ces belles qualités de jeunesse, l'altruisme, l'optimisme, l'allant, tu les as conservées dans la vie, bien que celle-ci qui s'entend à rabattre les enthousiasmes n'ait pas gâté notre génération et toi moins encore que beaucoup d'autres.
« Ton allant t'a valu, en 1915, en Champagne, une croix de chevalier que ceux qui t'ont vu à l'œuvre m'ont déclaré ne pas avoir été volée. Ta réussite professionnelle t'a gagné en 1925 la croix d'officier. De tout temps, tu t'étais occupé, sans autre arrière-pensée que celle de l'intérêt général, de l'enseignement professionnel et de l'apprentissage, questions dont ton métier t'avait montré la haute importance économique et sociale, mais besogne sans gloire ni profit, comme beaucoup de celles qui touchent à l'intérêt général, besogne qui volontiers amène un sourire sarcastique sur les lèvres de tant de nos contemporains uniquement et strictement préoccupés de leurs intérêts personnels les plus directs.
« Tu as rendu là, comme partout où tu es passé, de signalés services; il y a eu un gouvernement pour s'en apercevoir et tous tes nombreux amis en sont heureux et te félicitent sincèrement et affectueusement de cette cravate si bien placée.
« Je t'avais promis de ne pas t'écraser sous les fleurs. Je crois que j'ai tenu promesse. Je ne pouvais pas ne pas dire ce que tout le monde pense. »