Il entre à la SNCF en 1954 et après avoir occupé divers postes à responsabilité, il devient directeur général de la compagnie en 1974, et mène des réformes en profondeur visant à adapter l'entreprise aux exigences du monde moderne. Simultanément, il s'attache à promouvoir les techniques ferroviaires les plus performantes dont l'application a notamment abouti à la construction du TGV. Président de l'Union internationale des chemins de fer de 1985 à 1987
MINES Revue des Ingénieurs, mars 1986
Paul GENTIL, directeur général de la SNCF, est décédé le 11 novembre 1985 des suites d'une longue et cruelle maladie.
Né le 20 décembre 1921 à Bourbon-l'Archambault, ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 42), ingénieur en chef du Corps des mines, officier de la Légion d'honneur, il était entré à la SNCF le 1er octobre 1954 au service de l'exploitation de la région du sud-est.
Nommé en 1956 chef d'arrondissement de Paris-Est, il dirige successivement la subdivision de la réglementation du service régional, puis les divisions du mouvement et du service général. Chef du service de l'exploitation de la région de l'Est en 1961, il est promu directeur du mouvement en 1966 et directeur général adjoint en 1971 avant d'accéder, en 1974, au poste de directeur général.
C'est à ce titre qu'il a été nommé, pour une durée de deux ans, le 1er janvier 1985, à la présidence de l'Union internationale des chemins de fer.
Cette carrière brillante reflète à l'évidence les éminentes qualités de Paul GENTIL. Nous retiendrons plus particulièrement, parmi les multiples aspects de l'action qu'il a conduite, des réformes en profondeur visant à adapter l'entreprise aux exigences du monde moderne: décentralisation de ses structures internes, recherche incessante d'une meilleure gestion, perfectionnement de ses relations avec l'environnement extérieur, développement constant de l'action commerciale. Il s'est simultanément attaché à promouvoir les techniques ferroviaires les plus performantes dont l'application a notamment abouti à la construction et à la mise en service du TGV.
Ce qui apparaissait de prime abord dans sa personnalité, c'était son intelligence, la vivacité de son esprit qui lui permettait d'embrasser d'emblée l'ensemble des données d'un problème et d'en extraire l'essentiel, pour prendre rapidement des décisions claires, orientées vers l'efficacité. Ce dynamisme, cet allant qui transparaissaient dans son allure, dans sa façon de parler étaient disciplinés par le souci de l'ordre et le sens de l'organisation.
Homme de tête, homme d'action, Paul GENTIL était également un homme de devoir, sachant faire face avec autant d'énergie que de simplicité aux obligations multiples et parfois contradictoires de sa charge qu'il a assumée avec un dévouement total et sans doute même au mépris de sa santé.
Toujours soucieux des conséquences humaines de ses décisions, il a laissé, dans ses commandements successifs, l'image d'un patron accessible et ouvert, attentif aux situations personnelles et respectueux des individus.
Eloigné de tout sectarisme, il manifestait à l'égard de chacun une égale courtoisie. Son naturel était fait de sincérité, de loyauté et d'une bonté qui, pour être discrète, n'en était pas moins profonde.
Il emporte l'estime, l'affection et les regrets de tous ceux qui l'ont connu.
Jean DUPUY (CM 1950)