François JOHNSTON (1898-1936)

Fils de Raoul JOHNSTON (EMP promotion 1892). Petit-fils de Nathaniel JOHNSTON, député de la Gironde et grand négociant bordelais (EMP 1857).
Il épouse Germaine TACHARD le 10/2/1934. Il meurt le 12/5/1936.

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1921). Ingénieur civil des mines.


Publié dans le Bulletin de l'association des anciens élèves de l'Ecole des Mines (1936-IV) :

C'est avec une affreuse stupéfaction que nos Camarades ont appris que Johnston n'était plus. Emporté en quelques semaines par une maladie que l'on croyait bénigne, il est parti en pleine force, à un âge où il semble que l'on soit en droit de former bien des projets et de caresser encore de longs espoirs.

Né en 1898, Johnston, petit-fils et fils de Camarades, n'avait pas hésité à se diriger vers notre Ecole.

Son père, dont le passage boulevard Saint-Michel avait été particulièrement brillant, était tombé, jeune encore, aux tranchées, comme officier de liaison de l'armée anglaise.

Johnston poursuivait au lycée Louis-le-Grand sa préparation à l'Ecoles des Mines lorsque la guerre vint l'arracher à ses études. A cette terrible lutte, il donna, lui aussi, quelques-unes de ses plus belles années. Brillant officier, il rapporta la Croix de Guerre et entra à l'Ecole où tous ceux de sa promotion s'attachèrent au Camarade charmant, si délicat et si amicalement serviable qu'il était.

A sa sortie de l'Ecole, licencié en droit, Johnston désirant se familiariser avec la pratique de l'exploitation, s'en fut ingénieur aux Mines de Dourges connaître la rude vie des mineurs. Et dans ce dur métier, le point lumineux de sa vie était le voyage que chaque semaine il faisait à Saint-Cloud pour respirer une bouffée d'air parisien et passer quelques heures auprès de sa mère qu'il adorait.

En 1928 Johnston revient avec plaisir à la Société d'Etudes et d'Entreprises. Chargé de missions en Algérie ou en Europe centrale, notre Camarade accomplit sa tâche toujours avec ses mêmes qualités d'ingénieur réfléchi et posé, d'observateur scrupuleux et d'esprit méthodique.

Il s'intéressait avec minutie à tout ce qui touchait aux Camarades et à l'Ecole et n'hésitant pas, au cours de ses voyages, à faire un détour pour venir bavarder quelques heures; il y a quelques années, au cours d'une de ces visites, il me parla avec joie de son prochain mariage.

On ne l'avait jamais vu malade et nous fûmes bien étonnés lorsqu'il parla de la première manifestation du mal qui devait le miner.

Je l'ai revu peu avant sa mort. Fatigué au delà de toutes limites, il conservait cette sérénité et surtout ces accents de camaraderie si pure et si sincère. A l'heure où une vie toute de bonheur lui était promise, entre la femme d'élite qui fut sa compagne et un fils qui était tout son espoir, il vient d'être emporté en quelques semaines.

Très peu de ses amis ont pu lui apporter, avec leur dernier adieu, le témoignage de leur profonde affection : Johnston a voulu, en effet, reposer dans le Médoc, la terre de sa famille où l'appelaient bien des souvenirs.

Puissent les siens, sa charmante épouse qui s'attendait à partager avec lui toute une vie de joie et de bonheur, puissent sa vénérée mère, son petit enfant, trouver dans cet hommage, quelque adoucissement à leur très grande douleur.

Baurand (EMP promotion 1921).