Né le 24/7/1827 à Paris.
Admissible à l'Ecole normale, il est Ancien élève de l'Ecole des Mines de Paris (promotion 1850 : il entre aux cours préparatoires le 17/9/1849 classé 12, au cycle ingénieurs le 9/9/1850 classé 8 et est breveté le 20/8/1853 classé 7). Ingénieur civil des mines.
Bulletin de l'Association des Anciens élèves de l'Ecole des Mines de Paris, juin 1903 :
Le 21 novembre 1902, s'éteignait à Paris dans sa soixante-treizième année, un de nos anciens camarades enlevé à l'affection d'une famille unie et à l'estime de ceux qui le connaissaient et avaient pu apprécier ses sérieuses qualités.
Fauvage (Henri-Pierre), entré à l'École des Mines en 1850, en sortit en 1853 et débuta aux ateliers d'Oullins, près Lyon. Il y resta un an et, avant de quitter cette première situation, il alla reconnaître un gîte de plomb au col de Tende.
Il fut ensuite chargé de divers travaux en Espagne, où il séjourna plusieurs années : d'abord en Galice, pour l'étude de filons de galène; en Biscaye, pour des recherches de calamine; à Valladolid, pour des expériences d'éclairage à l'huile de résine, et il occupa plus de deux ans le poste d'ingénieur-directeur de la Mine de plomb argentifère de Santa Clara, dans les montagnes de Zamora.
Rentré en France, il fut envoyé en Bussie en 1857 par M. Le Chatelier en qualité d'ingénieur au service minéralurgique de la Grande Société des Chemins de fer russes. Il visita les charbonnages de Dombrowa, en Pologne, avant de se rendre à Moscou; visita les usines de cette région, puis il fut envoyé dans l'Oural, à Tagilsk, province de Perm, pour surveiller la fabrication du matériel destiné à la Grande Compagnie des Chemins de fer russes. Il visita l'Oural pendant deux années et alla jusqu'à Ekatherinbourg, en Sibérie.
Chargé, en 1889,de diriger dans le sud de la Russie des sondages aux environs d'Ekatherinoslaw, il effectua quatre forages dans cette province, puis dans celle de Poltava, et il eut la satisfaction, en 1861, d'atteindre, à Perestchepino, le terrain carbonifère à 239 mètres de profondeur et à 90 verstes à l'ouest des derniers affleurements alors connus du Bassin du Donetz. D'autres constatations importantes sur le prolongement de ce Bassin allaient être fournies par les sondages plus éloignés, lorsque le retrait de la concession des chemins de fer à la Grande Société arrêta tous les travaux.
Fauvage quitta à regret la Russie après y avoir séjourné cinq années environ.
A son retour en France, vivement félicité par M. Le Play, il fut attaché par lui à la Commission française envoyée à Londres à l'occasion de l'Exposition universelle de 1862.
Il alla ensuite en Piémont reconnaître les pyrites aurifères de Crodo, puis en Toscane, étudier les filons cuprifères de Traversella.
Les mines de houille de l'Esterel occupèrent ensuite longuement ses recherches.
Lors de l'Exposition universelle de 1867 à Paris, M. Le Play l'attacha aux services du Commissariat général.
L'année suivante, son mariage lui fit abandonner la carrière nomade qu'il avait embrassée jusqu'alors, et l'immobilisa dans l'industrie privée jusqu'en 1892, époque à laquelle le réveil industriel de la Russie lui fit entrevoir le projet d'un retour dans ce pays, dont il connaissait la langue et où l'attiraient ses anciennes études.
N'ayant pu réaliser ce désir, il se borna à accomplir en Espagne une dernière mission en 1893.
Notre camarade se consacra dès lors à son fils, qu'il eut la satisfaction de voir sortir de l'Ecole des Mines de Paris en 1899, comme ingénieur aux Mines d'Anzin.
Tous ceux qui ont connu Fauvage partageront les regrets qu'il laisse, rendront justice à la rectitude de son caractère, à son attachement à l'Ecole, et se rappelleront sa qualité distinctive, sa constante fidélité aux vieilles amitiés.
GUILLEMIN-TARAYRE.