Ancien élève étranger de l'Ecole des Mines de Paris (1834-1836).
Citation de Hachette Multimédia :
Homme politique ottoman (île de Chios, 1813 - près d'Istanbul, 1893). D'origine grecque, mais élevé dans la religion musulmane, il occupa divers postes ministériels, fut notamment ambassadeur à Berlin, grand vizir en 1877-1878, puis ambassadeur à Vienne. Il se montra opposé à toute conciliation avec la Russie et la Bulgarie.
Citation de orientaliste.free.fr : Osman HAMDY BEY (1842-1910) fut le fils de Edhem Pacha. Peintre orientaliste, il fut administrateur et archéologue pour l'Empire Ottoman. Venu en France dans sa jeunesse pour parfaire ses études de 1857 à 1869, il suit en compagnie de Gérôme les cours de peinture à l'atelier de Gustave Boulanger. En 1882, il fonde une école des Beaux-Arts à Constantinople et en devient directeur. En 1906 il devient directeur du Musée Impérial et fait promulguer des lois très sévères réglementant l'activité des archéologues dans l'Empire, prohibant le trafic des antiquités.
Biographie par M. DAUBRÉE.
Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des Mines, Juillet 1893
L'un des plus anciens élèves de l'Ecole des Mines vient de s'éteindre à Stamboul, le 20 mars dernier, à l'âge de 75 ans, après avoir rendu à son pays de très éminents services.
Edhem Pacha était d'origine grecque et de l'île de Chio, où il faillit périr lors des massacres qui ensanglantèrent cette île en 1822. Un personnage turc qui le recueillit alors, Khosrew Pacha, frappé de l'intelligence précoce de cet enfant, le fit instruire, puis l'envoya à Paris pour développer son instruction. Après avoir suivi les cours du collège Louis-le-Grand, Edhem entra en 1835 à l'Ecole des Mines, dont il suivit tous les cours avec assiduité et succès.
Sa figure intelligente et aimable, sa physionomie ouverte, la vivacité de son regard appelaient la sympathie ; aussi eut-il les meilleures relations avec ses condisciples comme avec ses professeurs.
L'observation de nos moeurs et de notre civilisation lui inspirèrent, à son retour en Turquie, le désir d'y faire pénétrer nos méthodes de travail et d'administration. L'entreprise était hardie et, pour y réussir, il eut besoin de la confiance des souverains qu'il servit. Tour à tour ministre de l'Instruction publique, du Commerce et des Travaux publics, il dota son pays de routes et de chemins de fer, créa une Ecole des Mines et une Ecole des Forêts, fonda une Université où, tout ministre qu'il était, il voulut professer lui-même. En sa qualité de président de section au Conseil d'Etat, il prit la plus grande part à l'adoption du système métrique en Turquie.
Sa loi organique du 14/26 septembre 1869 sur les poids et mesures parut en langue française. Il avait également fait adopter nos dénominations pour tous les multiples et les subdivisions. Afin d'en rendre la propagation facile, des tables de conversion détaillées et très claires furent annexées au texte de la loi. En même temps, Edhem demandait en France des étalons conformes à nos prototypes.
Edhem Pacha fut aussi ambassadeur à Berlin et, plus tard, Vienne ; partout il laissa le souvenir d'une parfaite droiture.
Grand-vizir au moment où éclata la guerre de 1877, il éprouva la douleur d'assister à la défaite de son pays.
Toutes les occupations de l'homme d'État ne l'empêchaient pas de suivre avec intérêt le progrès des sciences. Lui-même a écrit une histoire des Berbères en trois volumes et publié des recherches sur les sciences naturelles.
Jusqu'à la fin de sa carrière, il conserva un souvenir cher et reconnaissant de son séjour à l'Ecole des Mines. « Je me souviendrai toujours, avec beaucoup d'honneur, écrivait-il à un ami, d'avoir suivi les cours de savants, tels que Elie de Beaumont, Dufrénoy, Combes et Berthier et d'avoir travaillé au laboratoire de ce grand chimiste avec des condisciples distingués. » Avec quel bonheur il se rappelait aussi ces derniers : il eût voulu recevoir leur visite à Constantinople. « Jusqu'au dernier jour, disait son digne fils Halil, dans une lettre où il annonçait la perte douloureuse qu'il venait d'éprouver, mon père a gardé les plus doux souvenirs de son séjour en France et la plus grande estime pour la science française, ainsi que pour ses chers et savants camarades d'école. »
Peu de semaines avant sa mort, il songeait à enrichir nos collections nationales, en leur faisant parvenir des échantillons de trois météorites récemment tombées en Turquie.
Après avoir été l'un des plus grands personnages de la Turquie, il a voulu finir ses jours avec simplicité et dans l'intimité de sa famille. Conformément à ses dernières volontés, ses funérailles ont été des plus simples ; son cercueil, porté par ses enfants et suivi d'un petit nombre de personnes, a été déposé près des restes de ses parents, à l'ombre d'une des saintes mosquées de Scutari.