Jacques D'AVOUT D'AUERSTAEDT (1913-2003)

Né le 7/4/1913. Décédé à Neuilly sur Seine, en août 2003.

Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne (promotion 1935). Ingénieur civil des mines.


Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Octobre/Décembre 2003.

Notre camarade a d'abord été un être d'exception : sa fantaisie, son humour, charmaient dès le premier contact, et pourtant Davout était exigeant pour les autres comme pour lui-même.

Sans doute peu passionné par la mine, il était très intéressé par la géologie et les "balades géo" avec Neltner qui appréciait son indépendance et avec qui il évoquera souvent Teilhard de Chardin ...

L'esprit ouvert lui donnait des contacts variés : il faut dire que, par tradition familiale, il était d'abord un soldat : descendant des Maréchaux Oudinot et Mortier, fils du Duc d'Auerstaedt, grand blessé de la guerre de 14. Il avait été élevé à la dure, mais avec une large ouverture sur la musique, la poésie, le théâtre et le sport.

Après d'excellentes études, il intégra aux Mines, un de ses fils écrira plus tard "il ne commande pas un régiment mais un puits de mine, il a aussi 1000 hommes à conduire et le danger est permanent". Au début de la guerre, Davout est affecté à l'E.M. de l'armée Corap ; puis se retrouve prisonnier en Silésie ! En mars 1942, il est finalement libéré par les allemands pour remettre en marche la production de charbon à Noeud les Mines mais il réussit à s'évader et rejoint l'Afrique du Nord ; plus tard, de Gaulle le fait parachuter en France pour commander des "réseaux action" en Bourgogne. Il retrouva alors Neltner dans la Résistance. C'est à cette époque qu'il rencontre et épouse la charmante Monique Dérode et lui donnera cinq enfants.

Quand la guerre se termine, il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur et reçoit la Croix de Guerre avec Palme. En Angleterre, la Reine Mère lui remet les insignes d'Officier de l'Empire Britanique... chapeau ! Notre ami reprend alors ses activités civiles, d'abord au Comptoir des Phosphates d'Afrique du Nord, puis il crée à la Sovac un département de crédit industriel qu'il dirige jusqu'à sa retraite.

Plus tard, reconnaissant envers son saint patron, il part à pied pour St Jacques de Compostelle, avant d'autres pèlerinages à Czestochowa et à Fatima.

Ce fut un fidèle !

P. Bernard - A. Casens