Décédé le 20 décembre 2016.
Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1940). Ingénieur civil des mines.
Publié dans MINES Revue des Ingénieurs.
Jean-Joseph Danjoy est entré à l'École des Mines de Paris en 1940 à 19 ans. Sa famille était déjà bien impliquée dans les activités intellectuelles, puisque son grand-père, architecte, avait soumis un projet chiffré pour le nouvel opéra de Paris (concours que son confrère Garnier remporta) et que son père sortit de l'École des Ponts et Chaussées.
Il rejoignit son premier poste d'ingénieur du fond à la Cie des Mines de Lens en septembre 1944, à bicyclette sur des routes peu sûres, les trains ne circulant pas, pour participer à la difficile remise en route de l'exploitation dans des installations endommagées. Ce fut une dure période d'apprentissage et de travail intense, mais portée par le sentiment d'être utile, le charbon étant considéré alors comme la principale clef de la reconstruction. Il se maria alors.
Après quelques années de cette vie, il décida de changer un peu d'horizon et de mettre son expérience au service d'un autre industriel minier, en l'occurrence l'OCP (Office Chérifien des Phosphates). Là, il connut d'abord la mine souterraine, mais on lui fit ensuite confiance pour démarrer la première grande exploitation à ciel ouvert du site minier, ce qui lui procura de nouvelles compétences. Il resta au Maroc jusqu'au printemps 1956, époque à laquelle il entama l'épisode principal de sa vie professionnelle
L'année précédente, Pierre Signard (P24), homme à la personnalité très affirmée, successivement directeur des Charbonnages du Sud-Algérien, capitaine d'artillerie en 1944/45 dans l'armée du général Juin en Italie (il fut à la dure mais glorieuse bataille du Garigliano), directeur des Houillères du Bassin du Nord, puis de Lorraine, eut l'idée de mettre sur pied une société qui développerait le rayonnement de l'industrie minière française à l'étranger. Avec l'accord du ministère, il fonda donc Sofremines (Société Française d'Étude Minières) avec comme actionnaires «Charbonnages de France» d'une part et le «BRGM» d'autre part. Cette nouvelle Société d'ingéniérie était basée sur le principe de fonctionnement suivant :
Durant toute cette longue période, Jean-Joseph Danjoy ne cessa pas de faire preuve d'une grande intégrité intellectuelle et morale, veillant à ce que toutes les actions soient effectuées avec compétence et rigueur, toujours à l'écoute de son personnel pour un conseil ou un avis, mais intraitable s'il détectait une faute technique ou professionnelle.
Âgé de 95 ans bien sonnés, il avait encore prévu de venir déjeuner avec ses anciens collaborateurs devenus des amis ce 31 janvier.
Nous le regrettons tous.
Pierre Cardinal (P51), Robert Cornuot (N54), Pierre Gurs (P51) et Pierre Le Borgne (P51)