Pierre Antoine Jean Sylvestre CHEVENARD (1888-1960)

Fils de Antoine CHEVENARD, industriel en textile, et de Marie VERRIÈRE. Marié en 1917 à Germaine CHALON.
Père de Marie-Thérèse (ép. Robert KALTENBACH), Anne (ép. Guy de MONTMOROT), Colette (ép. Jean QUESTIAUX), l'abbé François CHEVENARD, Jacques, Denise (ép. André SAMAIN).

Ancien éleve de l'Ecole des mines de St Etienne (promotion 1907, sorti major). Ingénieur civil des mines. Membre de l'Académie des sciences (1946).

Il débute aux Aciéries d'Imphy, et terminera sa carrière comme directeur scientifique de la societe de Commentry-Fourchambault-Decazeville.

Professeur à l'Ecole des mines de St Etienne de 1919 à 1935 et à l'Ecole des mines de Paris à partir de 1942.

Ses remarquables travaux sur les aciers spéciaux lui vaudront notamment d'entrer à l'Académie des Sciences, de présider la société des Ingénieurs civils, et d'être membre du Conseil supérieur de la recherche scientifique (1951), vice-président du conseil scientifique de l'ONERA, vice-président de la Société de l'industrie minérale, président de la Société francaise de physique.


D'après le Dictionnaire biographique contemporain :

Issu de deux familles adonnées depuis longtemps à l'industrie textile, Pierre-Antoine-Jean-Sylvestre Chevenard est né à Thizy (Rhône) le 31 décembre 1888. La mort de son père, Antoine Chevenard, pousse le jeune Pierre Chevenard à s'engager dans une carrière étrangère au textile. Après avoir fait ses études primaires à Thizy, il fréquente de 1901 à 1905, le pensionnat Saint-Louis à Saint-Etienne. De 1905 à 1907, il suit les classes de mathématiques spéciales de l'Ecole des Anglais à Lyon.

Recruté par Henri FAYOL comme ingénieur attaché au laboratoire des aciéries d'Imphy, usine appartenant à la Société Commentry - Fourchambault et Decazeville (1911), chef du service des Etudes métallurgiques, dans la même usine (1912), professeur de métallurgie à l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne et ingénieur-conseil de la Société Commentry-Fourchambault et Decazeville, plus spécialement chargé des essais et des recherches d'Imphy (1919), directeur scientifique de la Société Commentry-Fourchambault et Decazeville, avec résidence à Paris (1935), chargé d'un cours complémentaire de métallographie à l'Ecole Nationale supérieure des Mines de Paris (1942), membre de l'Académie des Sciences, dans la section des Sciences appliquées à l'Industrie depuis 1946, M. Pierre Chevenard est administrateur de la Société Commentry-Fourchambault et Decazeville en 1950.

Se consacrant à la création et au perfectionnement des alliages sidérurgiques spéciaux, il a réussi l'obtention des alliages inaltérables à haute température, utilisés dans l'industrie chimique et dans la construction des moteurs thermiques, des turbines à vapeur en particulier ainsi que des alliages pourvus d'une haute résistance mécanique à température élevée.

Etendant les travaux de Ch. E. Guillaume aux ferro-nickels, il a développé aux Aciéries d'Imphy la métallurgie dite de précision. Pierre Chevenard a exposé dans une série de notes ou mémoires ses travaux scientifiques concernant les transformations allotropiques des alliages et le mécanisme de leur traitement thermique, les transformations sans changement de phase et spécialement les anomalies associées à la transformation thermique réversible des ferro-nickels binaires et complexes, le mécanisme et les lois quantitatives de la corrosion humide, sèche et fissurante des métaux et alliages et leurs propriétés mécaniques, leur déformation visqueuse, leur frottement intérieur, etc., dans un large intervalle de température.

Pierre Chevenard, qui est lauréat de l'Académie des Sciences, du Centre National de la Recherche scientifique et de plusieurs sociétés techniques et scientifiques, est vice-président de la Société de l'Industrie minérale, président de la Société française de physique, président de l'Association technique des fonderies et vice-président désigné pour 1951 de la Société des Ingénieurs civils de France.

Il est commandeur de la Légion d'honneur.


Revue des Ingénieurs, août 1960 :

Tous les ingénieurs qui s'intéressent à la recherche ou à l'industrie sidérurgique ont appris avec douleur le décès de Pierre Chevenard, survenu à Paris le 15 août 1960 après une longue et douloureuse maladie.

Ses obsèques ont eu lieu à Thizy (Rhône) sa ville natale, le 19 août.

Une allocution a été prononcée par Monsieur Louis de Mijolla, directeur général honoraire des Aciéries d'Imphy au nom de cette société et par Monsieur Magniny, secrétaire de la Société Amicale des Anciens Elèves de l'Ecole des Mines de St-Etienne, au nom de cette Ecole et de tous ses camarades et amis.

Nous ne saurions mieux rappeler la reconnaissance qui est due à Pierre Chevenard pour les nombreuses découvertes dont il a enrichi la sidérurgie française, qu'en citant le discours prononcé par M. H. Simon, directeur des usines d'Imphy, le 14 novembre 1959 lorsqu'il a remis au nom de sa Société le buste de Monsieur Chevenard à l'Ecole des Mines de St-Etienne.

Nous nous associons à la peine de tous ses camarades et amis en présentant nos sincères condoléances à sa famille.

Mesdames, Monsieur l'Abbé, Monsieur le Préfet, Monsieur le Directeur, Messieurs,

Malgré la présence, ici même, du Président de la Société Métallurgique d'Imphy, Monsieur Maurice NICOLAS, lié à l'Ecole par de nombreux souvenirs de famille, il m'a été demandé de présenter ce buste, offert par ma Société à la Direction, aux professeurs de l'Ecole, aux élèves et aux membres de la Société Amicale, qui ont bien voulu se joindre à eux.

Je dois cet honneur au fait qu'ayant été élève de Pierre CHEVENARD, j'ai eu le privilège de faire presque toute ma carrière à Imphy, dans cette usine qu'il a profondément marquée de son empreinte et qui sans nul doute, a le plus bénéficié de ses recherches industrielles.

J'ai accepté d'autant plus volontiers que les liens de sincère affection et de vive reconnaissance m'unissent à Pierre CHEVENARD et, si je regrette profondément que sa santé ne lui permette pas d'être des nôtres aujourd'hui, je suis heureux de voir la belle famille qu'il a fondée, représentée par trois de ses enfants, et notamment par son fils aîné, M. l'Abbé François CHEVENARD, qui, bien que du diocèse de Moulins, continue à apporter une aide précieuse à la paroisse d'Imphy.

Pierre CHEVENARD a fait l'intégralité de sa carrière à la Société de Commentry-Fourchambault et Decazeville, devenue depuis 1954 : Société Métallurgique d'Imphy. Il y est entré en 1910, dès sa sortie de l'Ecole, où il avait déjà laissé un prestigieux souvenir et, après un stage rapide à Decazeville, il fut appelé dès janvier 1911 au Laboratoire d'Imphy, transformé assez rapidement en Service d'Etudes Métallurgiques, puis en Service des Recherches.

Le nom d'Imphy était déjà connu dans les milieux scientifiques et industriels. Cette usine avait été l'une des premières à couler des aciers à haute teneur en nickel et les recherches entreprises en liaison avec Charles-Edouard GUILLAUME, attaché à ce moment au Bureau International des Poids et Mesures, avaient abouti :

Ces anomalies de dilatation devaient donner lieu à une série d'applications : métaux à dilatabilité déterminée, fabrication de bilames, etc.. C'était le début à Imphy des fabrications dites « de Métallurgie de Précision ».

Les études faites à Imphy par Louis DUMAS, Chef du Service Métallurgique de la Société, en étroite collaboration avec Charles-Edouard GUILLAUME, avaient débordé les ferronickels et exploré les propriétés d'ensemble des métaux à haute teneur en nickel et en chrome, et des alliages nickel-chrome. Elles firent l'objet d'un mémoire très important de DUMAS publié, en 1902, dans les Annales des Mines.

Imphy avait ainsi créé les premiers alliages nickel-chrome à 90 % de nickel et 10 % de chrome, étudiés d'abord pour établir une réplique du kilogramme étalon, et cet ancêtre des modernes nickel-chrome fut baptisé « Baros ».

Lorsque Pierre CHEVENARD fut appelé à Imphy, les études faites sous l'impulsion de DUMAS avaient été quelque peu délaissées, mais il était envisagé de les reprendre d'une manière plus systématique. Dans un entretien du début de 1912 avec M. FAYOL, celui-ci exposait à Pierre CHEVENARD son désir de lui voir « scruter les alliages sidérurgiques spéciaux afin d'en découvrir et d'en exploiter les propriétés exceptionnelles ».

A ce moment, Pierre CHEVENARD avait déjà donné des preuves de son initiative, créé un premier dilatomètre à lecture directe, et étendu dans de très larges domaines de températures les recherches faites par GUILLAUME.

Le perfectionnement de la méthode dilatométrique et la création d'appareils à enregistrement automatique furent ses premières préoccupations. Il put alors apporter, dans un domaine étudié jusque-là de manière qualitative, des éléments quantitatifs. C'est ainsi que l'étude des conditions de trempe des aciers au carbone, conduite en employant des fils qui supprimaient l'influence des masses et en utilisant des vitesses de refroidissement variées grâce à l'emploi de gaz convenables, lui permit de définir les vitesses critiques de trempe, de montrer leur relation avec la température initiale de trempe et, dès 1917, LE CHATELIER pouvait dire : « M. CHEVENARD a réussi à lever des difficultés qui m'avaient paru insurmontables et il l'a fait avec une précision parfaite ».

Ces études eurent pour résultat de porter à un haut degré de précision les traitements thermiques pratiqués à Imphy, et les fabrications de blindages durant la guerre de 1914-1918 bénéficièrent de ces travaux.

Mais ce furent surtout les études systématiques des ferronickels, chromés ou non, qui permirent à Pierre CHEVENARD de donner toute sa mesure de grand métallographe. Dès mai 1914, la Revue de Métallurgie publia un mémoire important sur les anomalies dilatométriques des ferronickels qui, établi en accord avec Charles-Edouard GUILLAUME, complétait et généralisait les résultats obtenus par celui-ci.

Pour connaître les particularités de ces alliages, en discerner et en lier les diverses propriétés, Pierre CHEVENARD créa tout un ensemble d'appareils d'études, parmi lesquels nous citerons :

Une étude systématique des effets de corrosion fissurante sur les aciers spéciaux et les métaux à basse teneur en nickel ayant montré l'intérêt de chercher, pour les aubes de turbines à vapeur, des métaux de qualité supérieure, la question se posa pour Pierre CHEVENARD de savoir si les ferronickels situés au-delà de Fe2Ni, c'est-à-dire contenant plus de 34,45 % de nickel, trouvés inaptes à la transformation irréversible sous l'action des plus grands froids, ne seraient pas également réfractaires à la corrosion fissurante.

Les études d'instabilité faites sur l'Invar, appartenant à cette catégorie d'alliages, mettant en cause l'action du carbone, l'inventeur fut conduit à l'idée d'accaparer d'une part le carbone par un élément qui en est avide, et, d'autre part, pour éviter la corrosion fissurante, d'ajouter des doses massives de chrome, autorisant ainsi les teneurs en carbone, relativement élevées, nécessaires à l'obtention d'une limite élastique convenable. Ce fut la naissance de l'ATV, qui fut adopté et largement utilisé par les amirautés française, anglaise et italienne.

Plus tard, des études systématiques, faites à l'aide du thermo-magnétomètre, sur l'hétérogénéité de semblables métaux, après des chauffes répétées, conclurent à l'intérêt de se maintenir dans le domaine des alliages austénitiques, en même temps qu'elles apportèrent des précisions quantitatives sur le mécanisme de la précipitation des carbures et sur la résistance à la corrosion des austénites.

Parallèlement, Pierre CHEVENARD était amené à étudier le fluage des métaux, leur résistance à haute température, la question se posant déjà pour les turbines à vapeur. Les recherches minutieuses qu'il entreprit sur une série d'alliages obtenus en incorporant aux ferronickels des quantités croissantes de chrome, avec vérification de l'effet durcissant, faisant ressortir une saturation possible, il fut conduit à continuer l'action du chrome par une addition supplémentaire de tungstène. Ainsi apparaissait la règle des additions multiples et la formule de solutions solides complexes qui, pendant un certain temps, devait servir de guide à l'élaboration des aciers tenaces à chaud.

De ces travaux naquit le BTG, ferronickel additionné de tungstène, utilisé, en, 1920, par Georges CLAUDE pour la confection des récipients de synthèse, dans lesquels l'azote et l'hydrogène, à 600° sous une pression de 1 000 atmosphères, se combinent pour former l'ammoniac. Le BTG se répandra dans le monde entier et un Ingénieur d'Imphy devra même être envoyé aux Etats-Unis pour apprendre à une firme américaine à fabriquer et à forger cet alliage.

Parallèlement à ces mises au point industrielles importantes pour la Société, c'est toute une théorie des transformations anomales qui s'édifie à Imphy.

On sait que certaines transformations quasi réversibles laissent intacte l'architecture du réseau cristallin. Le type en est la transformation thermomagnétique des substances à aimantation forte, des ferronickels réversibles en particulier.

On peut les appeler « transformations anomales » parce qu'une anomalie, c'est-à-dire une modification quasi réversible et largement étalée de la propriété physique étudiée, se superpose à l'effet normal de la température.

Si la dilatation thermique est amoindrie par une condensation anomale dans les ferronickels apparentés à l'Invar, c'est au contraire une expansion anomale, donc une anomalie positive, qu'on observe dans la magnétite, le nickel pur et les ferronickels voisins du nickel pur. Quel qu'en soit le signe, l'anomalie de volume est liée quantitativement à la variation thermique de l'aimantation à saturation par une loi découverte à Imphy en 1921.

La résistivité, le pouvoir thermo-électrique, le frottement intérieur, sont aussi affectés d'anomalies par le phénomène thermomagnétique qui permet la réalisation de métal type Elinvar.

C'est également au type anomal qu'il faut rattacher la transformation ordre < = > désordre qui, si elle fait intervenir des échanges d'atomes aux nœuds du réseau, en laisse l'architecture intacte ; elle n'est qu'imparfaitement réversible. On la rencontre en particulier dans les ferronickels du type Anhyster, c'est-à-dire avoisinant FeNi3, où elle se superpose à la transformation thermomagnétique.

Les études sur le durcissement du Duralumin conduites à l'aide du dilatomètre avant montré que cet appareil était capable de mettre en évidence des phénomènes de mise en solution et de précipitation trop longs et trop étalés dans l'échelle des températures pour être justiciables d'une analyse thermique proprement dite, ce moyen d'investigation fut appliqué aux ferronickels chromés ou non. Il permit de déterminer la nature et l'importance des additions capables de leur conférer l'aptitude au durcissement par hyper-trempe et revenu au voisinage des températures d'emploi.

Ainsi, dès 1929, Pierre CHEVENARD put préciser les avantages d'incorporer, outre l'aluminium, d'autres éléments doués de propriétés analogues, et créer, à partir de l'ATV ou du BTG, des alliages à l'aluminium-titane, ouvrant ainsi la voie aux recherches qui ont permis l'obtention des alliages actuellement utilisés dans le monde entier pour les ailetages des turbines à gaz.

Toutes ces recherches ont été faites avec la collaboration d'une équipe en partie formée par lui et à laquelle il a rendu hommage en 1946. L'existence de cette équipe, sous la conduite de M. WACHE, qui a été pendant de longues années son collaborateur immédiat, permet la poursuite et le développement de recherches fructueuses dans le domaine de la Métallurgie de Précision et dans celui des alliages résistant à hautes températures.

Les nombreux travaux entrepris par Pierre CHEVENARD l'amenèrent à créer une foule d'appareils aux solutions originales. En dehors de ceux déjà cités, je signalerai :


Images aimablement communiquées par Jean André Berthiau

Ces appareils se répandirent rapidement dans le monde entier et c'est ainsi qu'il me fut donné d'en trouver récemment en Russie.

Réalisés tout d'abord à Imphy, puis à Paris, ils sont depuis 1947 exécutés par une Société filiale créée à cet effet, la Société Adamel. Pierre CHEVENARD, qui en fut le Président Directeur Général, en est maintenant le Président d'Honneur.

L'ampleur, l'originalité et la diversité des travaux de Pierre CHEVENARD le conduisirent à la tête de nombreuses Sociétés scientifiques françaises, parmi lesquelles je me bornerai à citer, sans rouci chronologique :

et, dans un domaine un peu différent de ses préoccupations professionnelles normales :

Il est :

Appelé à participer à de nombreux congrès internationaux, il y joua un rôle de premier plan, et je me contenterai de nommer quelques-uns des pays où se tinrent certaines de ces grandes manifestations scientifiques et techniques : Belgique, Angleterre, Allemagne, Suisse.

Nommé Chevalier de la Légion d'Honneur en 1931 pour ses travaux scientifiques, Officier en 1939 pour services rendus à la Défense Nationale, Commandeur en 1954 au titre de l'Education Nationale, élu Membre de l'Institut en 1946, Pierre CHEVENARD devait voir, au mois d'octobre de la même année, la consécration solennelle de son œuvre au cours de la cérémonie émouvante de la remise de l'épée, à laquelle participèrent tous les grands noms de la science, une foule de collègues, d'amis et d'anciens élèves.

L'ambition de ce savant, comblé d'honneurs, s'exprime dans une phrase qu'il prononça à Imphy, lors de l'inauguration du buste de Charles-Edouard GUILLAUME :

« Je rêve d'occuper dans les pensées et dans les cœurs de ceux qui me connaissent une place équivalente à celle que je réserve à ceux qui furent mes maîtres ».

Nous, qui le connaissons bien, savons que cette place lui est acquise.

C'est avec l'espoir de contribuer à perpétuer la figure de notre illustre Camarade que je vois placer son buste dans cette Ecole qu'il a tant aimée, et à laquelle il consacra quinze années de sa vie. Puisse la carrière prestigieuse de ce grand métallographe être un exemple pour tous et, tout particulièrement, pour ceux qui, dans cette Ecole, constituent la relève.


Photo aimablement communiquée par Jean André Berthiau


Publié dans la Revue 1920 des élèves de l'Ecole des mines de Saint-Etienne :

Les trois aciéristes

Trois aciéristes, pour la Saint-Eloi,
S'en furent trouver d'autres aciéristes.
Trois aciéristes pour la Saint-Eloi
Vinrent discuter de courbes et de lois.

Y avait d'abord Monsieur Roberts Austen,
Puis venaient Honda, Charpy et Portevin ;
Ils ont fait monter des tonneaux de vin
Pour que leurs idées soient un peu plus nettes,
Ils ont fait monter des tonneaux de vin
Tout en attendant que l'esprit leur vînt.

Ils ont cause comme de bons drilles
Sur l'acier trempé, l'acier recuit, l'acier fondu ;
Mais Roberts Austen qui avait tout bu
Leur dit : Voyez-vous, moi j'ai pris la trempe,
Mais Roberts Austen qui avait tout bu
Leur dit : J'suis recuit de la tête au. . . .

Charpy, mon petit Charpy, tu m'égratignes,
Charpy, mon fiston, faut revenir à ton mouton...
Quand nous serons morts, nous serons foutus,
Qu'importe l'acier, le zinc ou le chrôme ?
Quand nous serons morts, nous serons foutus.
Buvons donc encore après avoir bien bu !

Nous publions sur ce site l'article de François DUFFAUT paru dans le tome XXII du Marteau Pilon, revue des Amis du Vieux Guérigny (paru en octobre 2010), avec l'aimable autorisation du directeur de la Publication, Jean André Berthiau : Partie 1 et partie 2.