Fils de Louis Pierre LE CHATELIER et de Anne Madelaine Julie GRAFFIN. Né à Paris, le 20/2/1815. Il épouse Louise Madeleine Élisabeth DURAND (1827-1902).
(Henri) Louis LE CHATELIER fut le père de :
Ancien élève de l'Ecole polytechnique (entré classé 13 et sorti classé 6 sur 121 élèves) et de l'Ecole des mines de Paris (entré classé 3 sur 5 élèves polytechniciens). Corps des mines.
Louis LE CHATELIER (promotion de 1834 de Polytechnique), est né à Paris le 20 février 1815, et mort le 10 novembre 1873, Inspecteur général en retraite. La carrière de Louis Le Chatelier, passée partie au service de l'État, partie à celui de l'industrie privée, peut être citée, avec celles de Beaunier et de Gallois, comme une des plus et des mieux remplies que peut avoir un membre du Corps des Mines, en ce qui concerne la partie industrielle des attributions de ce Corps ; nous le montrerons par de nombreux faits rappelés au cours de cette Notice, et nous devons les condenser ici pour mieux en faire ressortir l'ensemble.
Placé à Angers dans le service ordinaire, au début de sa carrière, nous voyons Le Chatelier jouer ce rôle de haut conseil sur l'industrie privée, en introduisant dans les ardoisières la méthode des fonds souterrains descendants, les câbles métalliques et les mèches Bickford. De 1843 à 1845, il passe, sous les ordres de Bineau, dans le premier rudiment de contrôle administratif créé sur les chemins de fer; de 1846 à 1848, il entre au service des Compagnies de chemins de fer; il revient à leur contrôle par l'État, en 1849, sous les ordres de Bineau, puis comme chef de ce service jusqu'en 1855, à la place de celui-ci devenu Ministre ; c'est pendant cette période, que Le Chatelier donne ses Etudes sur les contrepoids et son Guide du Mécanicien. En 1855, il prend, au Crédit mobilier, cette situation qu'il devait garder jusqu'en 1868, et dans laquelle, comme ingénieur-conseil en nom, ou directeur effectif bien souvent, il s'occupa de tant d'intérêts si importants de chemins de fer, de mines ou d'autres industries, et notamment du réseau du Midi en France, de celui du Nord de l'Espagne et des chemins de fer autrichiens.
En dehors de tous ces travaux, marqués de cette activité et de cette ingéniosité qui furent les caractéristiques de son oeuvre, il faut mentionner le concours qu'il donna à l'industrie des produits chimiques par ses recherches et ses indications sur les bauxites, l'alumine, le sulfate d'alumine, les produits des marais salants.
Dès l'apparition des fours Siemens, Le Chatelier les avait fait employer, en 1856, à la fabrication du gaz d'éclairage et il se préoccupa de les utiliser, le premier, à la fabrication de l'acier en donnant, le premier aussi, dans un brevet bien connu, du 24 février 1863, les formules de traitement aujourd'hui admises. Mais on doit reconnaître que, comme il est arrivé souvent à Le Chatelier, l'affaire ne fut pas poursuivie par lui; Martin père et fils furent les premiers à réaliser la fabricationde l'acier fondu sur sole et ils ont mérité que leur nom restât attaché à ce produit essentiel de l'industrie sidérurgique moderne. La part de Le Chatelier a été assez grande en assez d'autres matières.
Les premiers travaux de Louis Le Chatelier en matière de chemins de fer ont été ses études sur les voies ferrées d'Allemagne, publiées en 1845; il les compléta par ses Mémoires sur les chemins de fer anglais parus en 1851 ; il avait rapporté d'Angleterre la description des éclisses et il contribua à en répandre l'usage en France. Mais il s'est principalement occupé du perfectionnement des locomotives et du service de la traction. Le premier il aborda le difficile problème des perturbations du mouvement des locomotives et il détermina les contrepoids nécessaires pour les annihiler ou les réduire. Ses travaux sur cette question capitale pour la sécurité de la marche à grande vitesse sont résumés dans son Etude sur la stabilité des machines locomotives en mouvement, publiée en 1849. On lui doit aussi l'idée de l'injection de vapeur et d'eau dans l'échappement, qui a permis d'appliquer la contre-vapeur pour la descente des pentes. En 1851, il avait publié avec la collaboration de Flachat, Pétiet et Polonceau le Guide du mécanicien constructeur et conducteur de locomotives, manuel élémentaire, de tous points excellent, quoique mis à la portée de ceux pour lesquels il était écrit.
Voir aussi :