Ancien élève de Polytchnique (promotion 1845), et de l'Ecole des mines de Paris. Corps des mines.
Aimé-Étienne Blavier, fils de Edouard et de Anne-Joséphine Leroy, né le 21 août 1827, fut décoré de la Légion d'honneur le 2 mai 1849, étant encore à l'École des Mines, pour sa conduite aux journées de juin. Il a quitté rapidement l'Administration, pour se livrer à d'importantes entreprises industrielles. Il meurt au château des Briards le 23 octobre 1896.
Le frère aîné de ce dernier est Edouard-Ernest, l'Inspecteur général des Télégraphes, bien connu, mort en 1887.
Son frère cadet, Théodore-Arthur (1828-1883) est décédé lieutenant-colonel d'Artillerie.
Aimé-Etienne épouse en 1856 Juliette Montrieux, fille de René Montrieux (1806-1883), industriel de l'ardoise qui fut maire d'Angers. Amélie (Nelly), fille de Aimé-Etienne Blavier, épouse en 1878 son cousin Georges Bordeaux-Montrieux (1854-1930), fils de Amélie Montrieux et petit-fils de René Montrieux, grand industriel de l'ardoise à Angers. Un fils de Georges et de Nelly aura un fils industriel : Pierre Bordeaux-Montrieux (1894-1960).
Publié dans Annales des Mines, 9e série, tome 11, 1897.
Blavier (Aimé-Etienne), fils, petit-fils et neveu d'ingénieurs des Mines, est né à Montjean (Maine-et-Loire), le 21 août 1827. Il a été admis le septième à l'Ecole Polytechnique en 1845, et en est sorti le cinquième en 1847. Il est entré le second à l'Ecole des Mines.
Pendant les journées de juin 1848, il reprit l'uniforme de polytechnicien, se mit à la tête d'un bataillon de jeunes mobiles, et fut blessé aux abords du Panthéon. Malgré sa blessure, il prit part, le lendemain, à l'attaque du faubourg Saint-Antoine, et fut décoré, à l'âge de vingt et un ans.
En 1870, chef du bataillon de mobilisés de Maine-et-Loire, dans une escarmouche à Monnaie (Indre-et-Loire), il s'élançait avec sa fougue ordinaire à la rencontre de l'ennemi, lorsqu'il eut la joue traversée par la lance d'un uhlan; il fut promu, à cette occasion, officier de la Légion d'honneur.
Nommé, le 28 janvier 1851, à la résidence d'Angers, comme élève-ingénieur hors concours, il ne tarda pas à s'y distinguer par son intelligente initiative. Il inaugura, notamment, un cours de chimie, qui obtint de suite la faveur du publie.
Le 19 mai 1854, il est mis en congé illimité, sur sa demande, pour passer, comme ingénieur du matériel et, de la traction, au service de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, et, presque à ses débuts, il fait construire une locomotive d'un nouveau modèle, l'une des premières à roues motrices de grand diamètre, qui a figuré à l'Exposition Universelle de 1855.
Marié, en 1856, à la charmante fille de M. Montrieux, qui a été maire d'Angers, puis député de Maine-et-Loire, et qui était intéressé pour une très forte part dans les ardoisières de la région, il s'est principalement, depuis lors, consacré a l'industrie ardoisière. Il était en même temps ingénieur-conseil des mines de houille de la Mayenne et de la Sarthe, et surveillait activement ses multiples intérêts dans des filatures, carrières de marbre, tuileries, etc.
Président du Concours agricole départemental, il s'attachait à rechercher partout les méthodes progressives, à les expérimenter lui-même dans sa belle propriété des Buhards, à les répandre ensuite parmi les cultivateurs. Il aimait la terre angevine, où, comme il le disait dans un tout récent discours, la bienfaisante action des rayons du soleil est tempérée par les effluves humides de l'Océan.
Maire d'Angers de 1874 à 1876, sénateur de Maine-et-Loire depuis le 24 janvier 1885 jusqu'à son décès au 22 octobre 1896, il a mis au service des intérêts publics son ardeur passionnée pour le bien. Au Sénat, sa parole éloquente et lucide était écoutée avec déférence dans les questions de finance et d'économie politique et sociale.
Il est l'auteur de nombreuses publications, parmi lesquelles figurent notamment un mémoire sur les propriétés du schiste ardoisier d'Angers (1853) et un essai sur l'industrie ardoisière d'Angers (1863), couronné par le Conseil général de Maine-et-Loire.
L'industrie ardoisière de la région doit à son initiative la plupart de ses progrès : création de la scierie mécanique (1851) et de la tréfilerie (1853) ; expériences sur le tirage des coups de mine par l'électricité (1857-1887), sur l'éclairage électrique (1861-1878), sur l'exploitation en remontant par gradins renversés (1863-1880); installation de la pompe de la levée Napoléon (1883) pour la protection des carrières et du bourg de Trélazé contre les inondations du bassin intérieur; organisation des Chambres de dépenses, des caisses de secours, des caisses de retraites, des sociétés de prévoyance mutuelle pour les ouvriers (1855, 1862, 1892).
Depuis le 1er mars 1865, et non sans regret, il avait cessé d'appartenir officiellement au Corps des Mines, qu'il a toujours considéré cependant comme une seconde famille.
Doué de très brillantes facultés, d'une activité infatigable, d'une vivacité d'esprit tout exceptionnelle, jointe aux qualités d'un excellent coeur, Aimé Blavier s'impose au souvenir de tons ceux qui l'ont connu comme une personnalité éminemment vigoureuse et sympathique. Ingénieur, industriel, agriculteur, soldat toujours prêt à tous les dévouements, il réalise le type de l'homme d'action, de ceux qui se dépensent sans compter, et qui contribuent le plus à la défense et à la grandeur de la Patrie.
Concernant sa carrière politique, on note qu'il siégea à droite, qu'il prononça notamment en 1885 un discours sur le principe qu'un État soumis à l'élection populaire ne pouvait pas avoir de finances saines ; il critiqua les emprunts des ministères opportunistes, proposa une loi sur les responsabilités en matière d'accidents du travail, et mena deux ans avant sa mort une campagne très vive contre le gouverneur Machart du Crédit foncier de France.