Né le 4 juin 1943 dans l'Aube. Fils d'Armand Germinet et de Roberte Varlet. Marié à Claudine Jean. Père de Jean-Pierre et de Chantal.
Il fait des études de physique à la faculté des sciences de Reims. Docteur en physique. Il raconte qu'il a financé ses études en charriant des caisses de poisson de 2 heures à 6 heures du matin aux Halles.
D'abord professeur de mathématiques à Troyes (1967-1968), il devient en 1968 assistant à la Faculté des sciences de Reims.
Attaché scientifique, puis conseiller scientifique à Alger (1973-1976), il est remarqué par Jean-Claude Pelissolo, qui l'attire à la DIELI.
Il est chef du service international de la direction des industries électroniques et de l'informatique (DIELI) du ministère de l'industrie (1976-1983). Il préside également le Conseil d'administration de l'IBI à Rome (1977-1980). Il met en place des collaborations internationales permettant notamment aux industriels français de l'informatique (BULL, SAGEM, etc.) d'accroitre leurs exportations.
Il est ensuite nommé directeur régional de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE) à Caen - Basse-Normandie (1983-1989) puis à Nantes - Pays de la Loire (1989-2001), et c'est à ce titre qu'il deviendra, un peu par hasard, le premier directeur de l'Ecole des mines de Nantes.
Il est nommé au grade d'Inspecteur du commerce et de l'industrie en 1986, puis d'inspecteur général en 1992. Cette nomination n'était peut-être pas faite dans les formes habituelles, ce qui créa des difficultés juridiques qui furent résolues par la suite. Il est nommé au grade de Contrôleur général économique et financier en 2005.
Il est directeur de l'Ecole des mines de Nantes (simultanément à DRIRE de Nantes) de 1991 à 2001. Il y gère un budget de 400 Millions de Francs (équivalent à 60 M Euros) pour concevoir et construire l'Ecole. Dès 1991, il se lance dans un bras de fer avec la Mairie de Nantes, alors dirigée par Jean-Marc Ayrault, un ténor du Parti socialiste, lui-même conseillé par le célèbre architecte Christian de Portzemparc nommé "architecte en chef de la ville de Nantes". Germinet obtient ce qu'il souhaite, à savoir un assouplissement du Plan d'Occupation des Sols afin de ne pas avoir à construire l'Ecole sous forme de bâtiments alignés de 5 étages, comme la rue de Rivoli dit-il. Il lance ensuite un concours d'architecture en trois étapes, avec 6 candidats retenus à l'issue de la 1ère étape et 3 à l'issue de la 2ème étape. Le vainqueur sera Aymeric Zublena, candidat favori de Robert Germinet car il opte pour un ensemble de bâtiments séparés. Le budget s'étant avéré insuffisant, la construction de plupart des chambres d'élèves furent prise en charge par des budgets d'habitations sociales.
Désireux de renforcer le caractère expérimental de l'enseignement de la physique, Germinet dote les élèves d'une "boîte à outils" électronique, avec fer à souder et composants, qui leur permet de confectionner des circuits électriques et de les analyser.
Directeur de l'Ecole des mines de Saint-Etienne de 2001 à 2008. Il a le privilège d'être le premier directeur de l'Ecole n'appartenant pas au corps des ingénieurs des mines, depuis la création de l'Ecole en 1816.
Lorsque l'industrie de Gardanne (près de Marseille) est en difficultés, une absorption de l'ESIM (une école d'ingénieurs de 600 élèves dépendant de la CCI de Marseille) par l'Ecole des mines de St Etienne est envisagée, mais n'aboutit pas. Toutefois, l'ISMEA est détaché du Groupe ESIM et repris par l'Ecole des mines. Prenant la suite de Philippe Hirtzman, Robert Germinet crée à Gardanne en 2003 un nouveau centre de micro-électronique de l'EMSE, puis un centre Ingénierie et santé à Saint-Etienne. Pour l'inauguration de Gardanne, il fait venir 6 prix Nobel de physique.
Il aide Georges Charpak à créer "La main à la Pâte", pour enseigner les sciences à l'Ecole maternelle par une méthode expérimentale.
Avec Georges Charpak et d'autres prix Nobel, crée en 2004 le prix international PurKwa de 80.000 Euros, pour récompenser une action innovante d'alphabétisation des enfants de la planète.
Robert Germinet aurait souhaité poursuivre ses activités à la tête de l'Ecole des mines au-dela de l'âge de 65 ans. Il doit néanmoins partir à la retraite le 4 octobre 2008. Son successeur à la direction de l'Ecole des mines de Saint-Etienne a été Philippe Jamet, dont le comportement était autant soft spoken que celui de son prédécesseur était flamboyant.
Il est notamment l'auteur des ouvrages L'apprentissage de l'incertain, Odile Jacob, 2003 et de La République des ingénieurs (en collaboration avec Patrick Harismendy et Christophe Forcari)
Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur (décret du 14 avril 1995), de l'Ordre national du Mérite et des Palmes académiques.
Verbatim :
Pourquoi la France n'aime-t-elle pas les docteurs ? Quand on fait une thèse en France, c'est généralement sur un sujet pointu ... (à l'opposé) le Président des Etats-Unis a nommé Steven Chu, prix Nobel de physique, secrétaire d'Etat à l'Energie ... [Le Figaro, 31/7/2010]
Oui, l'enseignement supérieur a un coût. Le nier, le cacher, le masquer sont des attitudes hypocrites. [Le Figaro, 23/7/2007] Robert Germinet explique le principe du fonctionnement financier d'un nouvel Institut de formation d'ingénieurs monté par l'Ecole des mines de St Etienne avec des industriels à Florianopolis, Santa Catarina, Brésil.
Sans esprit scientifique, c'est la porte ouverte à l'insécurité, puisque l'on peut raconter n'importe quoi. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'on constate en même temps que la perte de l'esprit scientifique la montée des religions, des sectes et des croyances paranormales. [Le Figaro, 6 août 2005]
Je suis viscéralement attaché à la tradition de la gratuité (dans l'enseignement supérieur) (mais) le fait de payer leur scolarité dans des proportions raisonnables est un facteur de responsabilisation des étudiants [Les Echos, 1/6/2004]
Très partisan de l'internationalisation des études et des diplômes, il la justifie essentiellement non pas seulement par les études linguistiques mais par la nécessité d'une nouvelle organisation de l'enseignement, une "production" au niveau mondial à l'instar des entreprises industrielles [La Tribune, 18 février 2004]
Les kamikazes sautent avec leur bombe parce qu'un ayatollah leur a affirmé que 70 vierges les attendent au ciel. Mais ce n'est pas le statut d'une personne qui garantit la véracité de ses dires. En être conscient est la base de la démocratie. [La Tribune, 8 octobre 2003]
Souvent, il réunissait ses principaux collaborateurs le matin dès l'ouverture des bureaux, et commençait par leur dire qu'il avait eu une nouvelle idée car les idées me viennent le matin, en me rasant.
Voir aussi : Directeurs et anciens professeurs de l'Ecole des mines de Saint-Etienne
Mis sur le web en 2010 par R. Mahl